« Je ne sais pas combien de questions je peux me poser sur lui. Je ne sais pas combien de réponses je peux donner. Je sais seulement qu'il fait partie de ma mythologie. »
Quand un livre, une écriture nous envoûtent, on a envie de lire d'autres titres de l'auteur. C'est pourquoi lors d'un récent passage en bibliothèque, j'ai fait un détour par la section des DEL pour récupérer un autre roman de Martine Delvaux, son premier, publié en 2007. J'ai pris le livre sans réfléchir, sans consulter le quatrième de couverture.
Avec un titre pareil, j'imaginais une autre histoire d'amour trouble ou troublante, mais j'avais tout faux... Ici, très peu de passages sombres, de déchirements, de ressentiments. L'auteure a choisi de célébrer le lien particulier qu'entretiennent la narratrice et son meilleur ami. Autofiction? Récit? Aucune importance. Quiconque a (eu) le privilège de vivre une telle relation s'y reconnaîtra: les revirements de statut (d'ami à amant à ami), les petites manies que l'on accepte sans broncher, peut-être parce que, justement, on ne les vit pas au quotidien, les secrets échangés, les silences complices, les larmes, les fous rires, les conversations philosophiques, les délires superficiels.
Elle le soutient quand il doute; il célèbre sa maternité. Elle écrit sur lui; il se moque d'elle. Le bonheur, au fond, n'est-ce pas ces petits riens qui s'additionnent, qui n'ont de réelle signification que parce que nous avons pu partager avec l'ami cher une angoisse, une exaltation, une lecture, une réalisation?
« Quand, aujourd’hui, je me passe le film de ce que serait ma vie sans lui, je dérive vers le large, comme si j’avais perdu l’ancre qui me retenait dans la nappe du temps.
Il est garant de ce qui peut m’arriver, tout comme il a été le témoin de passé.
Il est le seul à avoir ainsi vu se dérouler ma vie. Il est le seul qui pourrait la raconter au complet. »
À savourer tout doucement, en pensant à celui ou celle qui nous comprend, qui ne juge jamais, qui sera toujours là, avec qui l'on ne craindra jamais de se voir vieillir.
7 commentaires:
on ne craint pas de se voir vieillir, c'est vrai, parce qu'on vieillit ensemble... et pas ensemble ;-)
(et pendant que j'y pense: ça me devient de plus en plus difficile de "prouver que je ne suis pas un robot" et de valider un commentaire... snif mais n'y vois pas une critique, je te signale juste pour que tu saches que si on n'est pas Blogger, on a du mal avec les blog de chez Blogger)
Décidément, je sens que ce livre est pour moi!
Adrienne: oui, je sais, deux mots plutôt qu'un à inscrire... Désolée! :s
Lali: je pense que tu aimeras, en effet.
Quel joli billet !! Merci pour ce titre.
Et cette édition est assez facile à trouver en France habituellement.
Tendre la main vers un livre sans réfléchir, c'est l'amitié et le bonheur d'être avec un auteur.
Oui, tu as raison! Très belle image...
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