jeudi 26 mars 2009

Envoyé spécial


Parfois, les rencontres avec des auteurs sont planifiées (dans le cas de lectures recommandées fortement par des proches ou, bien sûr, lors d'entrevues) et parfois elles sont tout simplement fortuites. Dans cette deuxième catégorie, je dois inclure celle avec Michel Jean, croisé au stand de Stanké lors du dernier Salon du livre. J'avais bien sûr remarqué les affiches format géant de la frimousse de l'auteur mais mon cerveau n'avait pas encore eu le temps de superposer l'image aux reportages internationaux vus au Téléjournal il y a quelques années que, alors que j'étais en conversation avec Véronique, la charmante relationniste du groupe Librex, Michel Jean se joignait à la conversation. (Il a sans doute dû trouver que j'étais la moins groupie de toutes les lectrices présentes au salon puisque je n'ai complété l'association envoyé spécial - auteur devant moi que le lendemain.)

Quand j'ai repris le cours de journalisme en janvier, j'ai aussitôt pensé qu'il serait un invité exceptionnel pour la classe. Lauréat du Prix Judith-Jasmin en 2006 pour ses reportages (assez troublants) sur la guerre au Liban, il a dans sa besace de grand voyageur nombre d'histoires incroyables, qui se déroulent tour à tour aux Éboulements, à New York au lendemain du 11 septembre, en Thïlande (capitale du tourisme sexuel), en Irak, en Haïti (lors de la chute d'Aristide), au Sri Lanka... Dans son livre de souvenirs, Envoyé spécial, comme lors de son passage dans ma classe il y a deux semaines, il s'exprime sans esbrouffe. Deux jours après, mes élèves étaient encore sous le charme du personnage (ils s'attendaient à un monsieur sérieux en veston-cravate « comme à la télévision » mais il s'est présenté en tenue sport et lunettes soleil hip) mais aussi sous le choc des événements rapportés (un état d'esprit idéal pour les faire plonger dans le volet « international » du cours).

Michel Jean ne se targue pas de proposer un manuel de journalisme de terrain pour apprentis journalistes. Exit les termes techniques, les tournures pompeuses. Plutôt, il choisit de partager ses expériences, en termes clairs, accessibles pour n'importe quel téléspectateur qui s'interrogerait sur les dessous du métier, qui permettent de le suivre pas à pas lors de ses recherches, de ses reportages, réagissant à la couleur locale, lors des moments passés à la mince frontière entre la vie et la mort aussi. Je me tiens généralement assez loin des biographies et des livres de « souvenirs » mais là, je dois admettre que j'ai tourné les pages avec une certaine fébrilité.

En passant, après avoir complété l'écriture de ce livre, comme il avait intégré le tout à son horaire (en se levant aux aurores), il a continué à écrire... un roman cette fois qui (chut!, c'est un secret!) se passe en partie dans le monde du journalisme d'enquête. Une chose est certaine: la prochaine fois, au salon du livre, je le reconnaîtrai sans peine!

1 commentaire:

Danaée a dit…

Tiens, Lucie! Je me rends compte que tu as rencontré aussi Michel Jean et que tu as apprécié son livre! Tu sais, éventuellement, ça pourrait nous faire une "recrue", puisque son roman sera un "premier" roman.