Photo: Yves Renaud |
Le monologue d'une vingtaine de minutes de McGinnis dans lequel Yves tente enfin de justifier son acte, après s'être braqué d'emblée, arrive bien sûr dans la deuxième moitié de la pièce, mais la mise en scène minimaliste de Frédéric Blanchette semble dépouiller le texte d'une certaine corporalité. Les mouvements sont réduits (le monologue se fait presque entièrement dos au mur côté jardin), le personnage du greffier semble inutile, celui du policier manque un peu de substance (comme si Béland avait eu peur d'éclipser McGinnis, ce qui aurait été de toute façon impossible), ne joue que sur le registre de l'impatience, de l'incompréhension. On prend du temps avant de comprendre les tenants et les aboutissants de ce duel, qui aurait pu se révéler plus implacable.
Une fois que tout a été dit, il était absolument inutile (et coûteux) d'offrir une représentation graphique gratuite d'un cadavre gisant sur le plancher d'une cuisine maculée de sang. Le spectateur se sera déjà fait sa propre image de la scène de crime et aurait sans doute préféré rester dans le domaine de la suggestion.
Au TNM jusqu'au 11 octobre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire