samedi 31 mai 2008

Magnificat de John Rutter

Ce soir, je revêtirai un autre de mes nombreux chapeaux (celui de conférencière pré-concert et animatrice) et retrouverai avec grand plaisir les choristes de Sympholies vocales, un groupe de fervents mélomanes qui ont le chœur sur la main. Au programme: des œuvres variées en première partie, dont un arrangement inusité du Canon de Pachelbel, qui sera enrichi d'un texte d'une choriste, Claudine Christin, décédée il y a quelques mois après un combat contre le cancer, testament poétique sur page éternelle du répertoire. J'avoue ne pas être la plus grande fan du dit Canon, mais avec un sous-texte aussi émouvant, je revois sans hésiter mes positions.
« Oh vie, ma joie, chantons, dansons, célébrons la vie!
Le vent du large caresse ma peau, le sang circule.
Mes pensées reprennent leur vol. Alléluia. Célébrons la vie.
Mon âme a repris sa place près de mon cœur,
Qui bat la mesure de la vie; rester pour aimer. Rester pour aimer. »

En deuxième partie, une œuvre que je ne connaissais pas, pourtant fort attrayante: le Magnificat de John Rutter, compositeur anglais contemporain des plus prolifiques, fruit de l'enseignement choral britannique et collègue de classe de John Tavener, l'un des ténors de la scène britannique contemporaine.

Le Magnificat de Rutter a été créé au Carnegie Hall de New York par le Manhattan Chamber Orchestra, des chœurs et la soprano Patricia Forbes, le 26 mai 1990, sous la direction du compositeur. Le Magnificat, le cantique de la Vierge Marie, faisait traditionnellement partie de l’antique rite des Vêpres dans l’église romaine médiévale. Après la Réforme, il devait être intégré aux services en soirée des églises luthériennes et anglicanes. Ce texte a été mis en musique plus souvent que tout autre texte liturgique (exception faite de l’ordinaire de la messe), notamment par Giovanni Pierluigi da Palestrina, Claudio Monteverdi, Wolfgang Amadeus Mozart (dans ses Vêpres solennelles d’un confesseur, interprétées par Sympholies vocales l’année dernière) et Johann Sebastian Bach, source d’inspiration pour John Rutter.

Ainsi, les deux œuvres proposent une reprise de matériau musical dans leurs premiers mouvements, utilisent des chants grégoriens, confient à la soliste les vers plus introspectifs, le chœur s’affirmant dans les sections les plus éclatantes du texte. Tout comme Bach avait choisi d’intercaler quelques numéros supplémentaires dans le texte original du Magnificat, Rutter y glisse un Sanctus (de l’ordinaire de la messe), un Sancta Maria et une page musicale d’une grande beauté, « Of a Rose, a Lovely Rose », qui reprend l’image de la rose comme métaphore de la Vierge Marie. Rutter a noté dans ses notes de l’œuvre qu’il souhaitait recréer dans son Magnificat l’atmosphère des nombreux festivals méditerranéens dédiés à Marie.

Je vous propose d'écouter ici l'ouverture de cette œuvre chorale:



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