« Chorus est consensio cantantium », écrivait saint Augustin dans son Psaume 149 au IVe siècle, locution latine qu’on pourrait traduire par « Le chœur est un ensemble de personnes chantant ensemble » mais aussi « Le chœur est un accord de chanteurs ». Il va plus loin : « Si nous chantons en chœur, nous chantons pour le cœur. » Selon les sources, le mot chœur serait dérivé du latin corona (pour couronne, la position des choristes quand ils chantent) ou concordia (sans union, comment psalmodier ensemble?) ou encore du grec χάρά, joie ou allégresse. Une chose reste assurée : le chœur désarme les âmes et les unit en un geste d’une portée universelle. Après tout, « ceux qui s’assemblent pour chanter mettent en commun ce qu’ils ont de meilleur », soutenait l’essayiste Pierre Lasserre.
Ce soir, je retrouve trois chœurs qui ont décidé d'unir leurs forces (Sympholies vocales, l'Ensemble vocal de Saint-Laurent et l'Ensemble vocal Stakato), une centaine de cœurs battants, dans un programme tout Mozart qui comprendra notamment le Requiem, œuvre magnifique s'il en est une. Même si j'ai chanté pendant de nombreuses années dans les chorales, à l'enfance, à l'adolescence (par choix) et à l'université (plus par obligation, les pianistes étant automatiquement dirigés vers la chorale pour connaître la joie de faire de la musique en groupe!), cette fois, ce sera de nouveau à titre de présentatrice que j'officierai à l'Église Saint-Charles dans Pointe St-Charles.
J'ai accepté sans hésiter l'invitation, pour plusieurs raisons. D'abord, comment dire non à Mozart? Il y aura aussi le plaisir de retrouver les membres de Sympholies vocales pour une troisième année consécutive mais surtout, celle de pouvoir rendre un hommage, même discret, aux 25 ans de pratique en direction chorale d'Yvan Sabourin. Au fil des années, j'ai pu examiner sous toutes leurs coutures différents chefs de choeur. Il y a les mous, les nonchalants, les précis, les indécis, les autoritaires, ceux qui font ça « en attendant », ceux qui broient le choriste et n'hésitent pas à le faire pleurer (non, vous n'aurez aucun nom). Mais je n'en ai jamais rencontré aucun qui dégage une telle chaleur humaine qu'Yvan. Il ne le sait pas encore mais, ce soir, l'air de rien, ce sera un peu sa fête...
1 commentaire:
On ne se trompe pas avec Saint-Augustin !
Forcément, une chorale est une amitié.
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