Et non, je n'essaie même pas de faire un jeu de mots avec mon prénom, mais plutôt souhaite relayer l'appel à textes courts (500 mots) de la nouvelle revue consacrée au court (même très court), initiée par Caro_Carito. J'ai eu le plaisir d'assister à la première réunion officielle de l'association il y a quelques semaines et ai hâte de voir comment cette aventure se développera.
Vous avez un peu de temps dans les prochaines semaines pour écrire? Pourquoi ne pas transmettre un texte sur la pomme (dans tous ses états) ou libre. Tous les détails sont ici... (Et non, la mascotte, même si fort charmante, ne me ressemble pas...)
La musique et l’écriture ont été de tout temps les deux pôles de la vie créatrice de l'auteure. Ce site se veut donc un hommage à la musique (particulièrement classique) et à la littérature, mais aussi au théâtre et aux autres manifestations artistiques.
dimanche 31 juillet 2011
samedi 30 juillet 2011
L'Olympe des infortunes
Parce qu'on les oublie trop souvent, qu'on choisit de fermer les yeux pour ne pas avoir à vivre avec leur souffrance, Yasmina Khadra a décidé de se pencher sur les oubliés, ces sans-abri qui habitent en marge, qui ont été rejetés par la société, qui ne savent plus, qui ne peuvent plus bien souvent la réintégrer. Troublante excursion de l'autre côté du miroir.
« Ah! Mimosa. Quelle énigme! Nul n’est en mesure de confirmer s’il était le compagnon, le père, le frère ou le fils de Mama. Ce que l’on sait de lui est strictement ce que l’on voit : un reliquat existentiel insoluble; un produit social non identifiable, sans traçabilité ni mode d’emploi; un être tombé au rebut, livré à la tyrannie des jours et à la décomposition éthylique. Petit, déshydraté, le teint terreux et l’œil opaque, il doit peser une quarantaine de kilos, toutes tares comprises. Pas un chicot dans la bouche, pas d’ongles à ses doigts, le visage tailladé par l’usure des peines perdues – bref, une épave à la dérive indissociable des désolations ambiantes. »
(Yasmina Khadra, L'Olympe des infortunes)
jeudi 28 juillet 2011
Jazzman
Je n'ai pas pu résister à l'envie de glisser quelques livres « musicaux » (après tout, il ne faut pas oublier le challenge « Des notes et des mots », même en vacances!). J'ai d'abord lu Jazzman de Stanley Péan, entre essai et journal, dans lequel l'auteur parle de ses coups de cœur (d'emblée, on découvre qu'il adore la trompette et est un fan fini de Miles Davis) tout en évoquant certains sous-genres (jazz vocal, musiciens haïtiens, scène européenne, etc.) et y glissant ici et là quelques souvenirs. Je retiendrai par exemple particulièrement les chapitres traitant du concert à Saarbrücken du quartette de Joris Teepe (qui comprend ce soir-là Don Braden, Cecil Brooks III et Darrel Grant), d'une certaine soirée magique à Londres ou encore des pages dédiées à Chet Baker.
Si on a parfois droit à certaines redites (certains textes ayant été publiés indépendamment) et qu'on pourrait vivre sans le surlignement des coups de gueule de Péan, on plonge volontiers dans cet univers black and blue, les yeux mais surtout les oreilles grandes ouvertes, grâce à des listes de suggestions musicales qui accompagnent chaque section. Un livre qui ne retournera pas dans ma bibliothèque tant que je n'aurai pas épuisé les titres qui m'ont échappé jusqu'ici.
Merci à Catherine qui m'avait offert ce livre lors du swap musique et littérature!
Si on a parfois droit à certaines redites (certains textes ayant été publiés indépendamment) et qu'on pourrait vivre sans le surlignement des coups de gueule de Péan, on plonge volontiers dans cet univers black and blue, les yeux mais surtout les oreilles grandes ouvertes, grâce à des listes de suggestions musicales qui accompagnent chaque section. Un livre qui ne retournera pas dans ma bibliothèque tant que je n'aurai pas épuisé les titres qui m'ont échappé jusqu'ici.
Merci à Catherine qui m'avait offert ce livre lors du swap musique et littérature!
mardi 26 juillet 2011
Me revoici
Quelques instants en courant, avant de me replonger dans le boulot. Je vous reviens dans les prochains jours pour vous parler de quelques lectures, mais sinon, un simple constat: la plage, c'est chouette, mais les villes et les musées, c'est mieux! J'ai adoré retrouver Philadelphie, que j'ai hantée pendant trois ans, peut-être la seule ville américaine dans laquelle je considérerais m'installer, parce qu'elle déborde d'histoire, d'art, de musique et de théâtre et qu'elle reste de taille humaine. Il y aussi eu New York qui, déjà, à la deuxième rencontre, m'a paru beaucoup plus accessible. Je n'y déménagerais pas, certes, mais je sais que j'y retournerai, histoire d'apprivoiser ses musées (magnifique MoMA et sublime expo Alexander McQueen au Metropolitan), de mieux cerner les différentes personnalités de ses quartiers et puis, il faudra bien que je finisse par y entendre de la musique (et ce, même si le New York Phil sera en tournée à Montréal la saison prochaine)... et je ne parle pas du Big Piano chez FAO Schwartz. (Pour la petite histoire, juste avant que les demoiselles n'interprètent le thème du Rondo alla turca, elles ont demandé s'il y avait des fans de Mozart dans la salle et j'ai levé la main fièrement.)
Je me suis volontairement tenue en retrait des nouvelles, tant internationales que musicales. (Je rattrape le temps perdu en avalant les articles sur la polémique du Festival Verbier et les pré et post-papiers au sujet du passage du Philadelphia Orchestra au Festival Lanaudière.) J'ai bien sûr été atterrée par l'attentat en Norvège et reste renversée par l'onde de paix qui se dégage néanmoins des habitants, quelques jours après la tragédie. Sur une note plus positive, j'étais ravie d'être à New York dimanche, alors que l'état devenait le sixième à permettre les mariages homosexuels. Il y avait quelque chose de très émouvant à imaginer ces centaines de couples se massant à l'hôtel de ville, histoire de légaliser leur union.
Je me suis volontairement tenue en retrait des nouvelles, tant internationales que musicales. (Je rattrape le temps perdu en avalant les articles sur la polémique du Festival Verbier et les pré et post-papiers au sujet du passage du Philadelphia Orchestra au Festival Lanaudière.) J'ai bien sûr été atterrée par l'attentat en Norvège et reste renversée par l'onde de paix qui se dégage néanmoins des habitants, quelques jours après la tragédie. Sur une note plus positive, j'étais ravie d'être à New York dimanche, alors que l'état devenait le sixième à permettre les mariages homosexuels. Il y avait quelque chose de très émouvant à imaginer ces centaines de couples se massant à l'hôtel de ville, histoire de légaliser leur union.
lundi 25 juillet 2011
Twist and shout
Parce que cette chanson met automatiquement le sourire aux lèvres et vous donne envie de vous déhancher et parce que, l'air de rien, John Hugues mettait déjà en scène en 1986 des flashmobs...
samedi 23 juillet 2011
Classiques du cinéma des années 1980
Vous pensez bien connaître vos classiques, côté blockbusters et pouvez citer de larges passages de Flashdance, ET ou Risky Business avec un petit verre dans le nez? Vous saisirez alors peut-être les clins d’œil qu'Atomic Tom fait au genre dans cette relecture de Don't you want me baby de Human League. Délicieusement irrévérencieux!
vendredi 22 juillet 2011
Les dessous des concours
Utilisation là aussi de la technologie vidéo du iPhone, mais c'est surtout le propos qui est intéressant. En effet, l'un des candidats de la dernière édition du Concours Masters Rubinstein qui se tenait à Tel-Aviv en mai (et qui a couronné Daniil Trifonov, lauréat du Tchaïkovski) nous propose un vidéo assez irrévérencieux des dessous du concours international.
Je vous offre le premier des six segments mais vous invite à découvrir les autres.
Je vous offre le premier des six segments mais vous invite à découvrir les autres.
mercredi 20 juillet 2011
Carte postale
Le projet Aux quat' coins du globe de cette semaine proposait une mission presque trop facile: produire une carte postale, avec tous les poncifs du genre. Vous pourrez y découvrir ma photo de plage dans les prochains jours, mais en attendant,je vous fais un petit coucou, entre deux bouquins et trois vagues...
(Coucher de soleil sur fond de brume sèche...)
mardi 19 juillet 2011
Take me out
Parce que c'est une utilisation franchement remarquable de la technologie offerte par les nouveaux iPhone et que j'aime le fait que le groupe n'ait pas eu peur de se mettre en danger, avec un live dans des conditions moins que parfaites. Je vous invite à découvrir leur album dans son intégralité: une pop intelligente, bien faite, avec une personnalité. C'est rare de nos jours...
dimanche 17 juillet 2011
En partage
Vous lisez ces lignes, mais je suis ailleurs, quelques centaines de kilomètres au sud de mon home habituel. Si la météo coopère, je suis peut-être en train de faire du bodyboard dans l'océan (dans ma prochaine vie, je serai un surfboy blond, aux muscles hyper-découpés, qui ne se pose pas de questions, j'ai dit!) ou de lire un livre à l'ombre.
Je ne vous oublie pas tout à fait et ai donc décidé de partager avec vous au cours de cette semaine quelques-uns de mes coups de cœur récents, découverts au hasard de déambulations internautes récentes (j'allais écrire internautiques, ce serait plus approprié, non?). Aujourd'hui, une relecture du hit d'Adele, que j'aime bien (même si elle tourne vraiment un peu trop ces jours-ci).
Je ne vous oublie pas tout à fait et ai donc décidé de partager avec vous au cours de cette semaine quelques-uns de mes coups de cœur récents, découverts au hasard de déambulations internautes récentes (j'allais écrire internautiques, ce serait plus approprié, non?). Aujourd'hui, une relecture du hit d'Adele, que j'aime bien (même si elle tourne vraiment un peu trop ces jours-ci).
vendredi 15 juillet 2011
Xman est back en Huronie
On évoque souvent les deux solitudes, qui se côtoient, tentent de s’apprivoiser, mais au fond se connaissent assez mal. Rares sont les Québécois qui fréquentent les auteurs canadiens-anglais, le contraire se révélant tout aussi vrai, la quantité de titres traduits demeurant fort minime. Et la littérature francophone hors Québec? Peut-on la considérer parente ou possède-t-elle ses codes, ses ancrages spécifiques? Après avoir lu Xman est back en Huronie, premier roman de l’interprète, productrice, enseignante, animatrice culturelle et radiophonique Joëlle Roy, originaire du Temiskaming, mais résidant en Huronie depuis plusieurs années, on constate que la réponse ne peut être articulée de façon simpliste.
Xavier, le Xman du titre, vient de terminer ses études à l’Université d’Ottawa. On lui propose de retrouver les lieux qui l’ont vu grandir et on lui confie le mandat d’installer un musée de la francophonie à Penetanguishene, dans la Baie Georgienne. Inspiré par le défi de pouvoir enfin offrir un espace vivant à sa communauté, il fonce. Plus, il défonce. À une présentation statique, il préfère une approche communautaire de la muséologie, multipliant les rencontres avec les aînés, histoire de redonner ses lettres de noblesse à « la Patente », l’Ordre de Jacques-Cartier, société secrète ayant œuvré pendant près de 40 ans aux intérêts des Canadiens-Français. Enveloppé dans le cocon d’un certain confort, on oublie trop facilement peut-être l’époque du Speak White et les luttes de nos voisins pour obtenir une école secondaire française ou disposer d’une seule heure de diffusion radiophonique francophone par semaine.
Alors qu’il travaille à la mise sur pied d’un lieu où l’histoire de la francophonie huronne reprendrait enfin ses droits, Xavier se heurte bien évidemment au conservatisme de ses collègues.
Joëlle Roy a opté ici pour une langue fluide, riche en dialogues, proche de l’oralité, qui juxtapose avec naturel français et anglais, rappelant l’univers des chansons country, dans lesquelles l’amour des grands espaces, le romantisme et le drame se veulent faces d’un même prisme. Fort habilement, The Gambler devient ici soutien à la trame narrative, Xavier tentant d’en retranscrire les strophes lors d’un voyage en train vers Kelowna et le lecteur ne pouvant s’empêcher de tracer quelques parallèles entre le parcours du narrateur et celui du personnage de la chanson.
Je vous invite à consulter le numéro courant de La Recrue du mois, qui met en lumière ce mois-ci La marche en forêt de Catherine Leroux
Xavier, le Xman du titre, vient de terminer ses études à l’Université d’Ottawa. On lui propose de retrouver les lieux qui l’ont vu grandir et on lui confie le mandat d’installer un musée de la francophonie à Penetanguishene, dans la Baie Georgienne. Inspiré par le défi de pouvoir enfin offrir un espace vivant à sa communauté, il fonce. Plus, il défonce. À une présentation statique, il préfère une approche communautaire de la muséologie, multipliant les rencontres avec les aînés, histoire de redonner ses lettres de noblesse à « la Patente », l’Ordre de Jacques-Cartier, société secrète ayant œuvré pendant près de 40 ans aux intérêts des Canadiens-Français. Enveloppé dans le cocon d’un certain confort, on oublie trop facilement peut-être l’époque du Speak White et les luttes de nos voisins pour obtenir une école secondaire française ou disposer d’une seule heure de diffusion radiophonique francophone par semaine.
Alors qu’il travaille à la mise sur pied d’un lieu où l’histoire de la francophonie huronne reprendrait enfin ses droits, Xavier se heurte bien évidemment au conservatisme de ses collègues.
« Un de mes profs disait qu’un des traits communs aux citoyens issus de communautés minoritaires, c’est l’incapacité d’envisager le succès, c’est-à-dire de savoir que faire après avoir gagné la guerre. Le dada des minoritaires, c’est de faire la guerre, de se défendre, de revendiquer, de se plaindre. Tant qu’il faudra. Jusqu’à ce qu’ils gagnent. Après? Euh… Le bonheur, c’est de se battre plus que de gagner. Je me demande pour la première fois si je suis atteint de ce syndrome? » (p. 147)Comme il ne souhaite pas devenir esclave de son travail, il renouera aussi des liens avec son meilleur ami Mathieu et sa famille, bâtira une relation amoureuse avec la belle Sarah, deviendra indispensable au vieux Willie, et surtout parviendra à se redéfinir au cœur d’une petite ville où tout le monde se connaît.
Joëlle Roy a opté ici pour une langue fluide, riche en dialogues, proche de l’oralité, qui juxtapose avec naturel français et anglais, rappelant l’univers des chansons country, dans lesquelles l’amour des grands espaces, le romantisme et le drame se veulent faces d’un même prisme. Fort habilement, The Gambler devient ici soutien à la trame narrative, Xavier tentant d’en retranscrire les strophes lors d’un voyage en train vers Kelowna et le lecteur ne pouvant s’empêcher de tracer quelques parallèles entre le parcours du narrateur et celui du personnage de la chanson.
Je vous invite à consulter le numéro courant de La Recrue du mois, qui met en lumière ce mois-ci La marche en forêt de Catherine Leroux
mercredi 13 juillet 2011
De la complémentarité
Je trouve l'idée des clubs de lecture assez séduisante, parce qu'ils permettent l'échange, de relancer une lecture en comparant notre point de vue à celui d'un autre, mais j'admets ne jamais y avoir pris part, hormis bien sûr la Recrue du mois, que l'on pourrait considérer jusqu'à un certain point club de lecture virtuel, même s'il y manque certainement l'élément discussion. Vous savez, ces longues minutes passées à échanger, à citer un passage particulier, à s'offusquer d'un style déficient, à parler d'un personnage comme si on avait pris un café avec lui la veille.
Mais, au fond, ce que je préfère, c'est la complémentarité. Mon meilleur ami et moi rêvons souvent d'une bibliothèque commune, justement parce que nous aurions très peu de livres en double dans celle-ci. Ainsi, je suis plus Rilke, il ne jure que par Hesse. Il a lu toute la Recherche et, après toutes ces années de dévotion de sa part, je continue de résister, et n'en ai lu que deux tomes. (J'ai par contre lu des nouvelles de Proust et certains textes périphériques.) Il collectionne les biographies sur Chopin, moi les livres liés à Mozart (pourtant un de nos top trois communs). Il est plutôt Neruda, j'aime Saramago (même si je dois être dans un état d'esprit particulier pour m'y plonger). Il lit de temps en temps en espagnol, je m'essaie depuis peu à l'allemand, grâce aux éditions bilingues. Il relit à l'occasion, je ne relis presque jamais.
Bien sûr, la section des Auster pourrait poser problème, car nous avons tous deux tout lu de l'auteur américain (sauf son dernier titre, uniquement disponible en anglais en édition reliée pour l'instant). Celle des Baricco aussi, mais peut-être pas au fond, car il m'a légué deux de ses grands formats (en échange de d'autres livres), se disant qu'ils seraient plus vénérés chez moi. L'année dernière, nous avons osé demander à Nancy Huston une dédicace conjointe. J'ai lu Infrarouge avec avidité, il sommeille dans sa PAL depuis.
Quand je suis partie à Paris, j'ai glissé dans ma valise un livre qu'il m'avait offert, Si j'étais femme de Musset. Au final, je ne l'aurai pas ouvert, mais de le savoir là, tout près, me donnait l'impression qu'il arpentait avec moi les rues de la ville. Lors du prochain voyage, je sais que je le lirai, peut-être comme il lira un de « mes » livres. Vive la complémentarité en toute chose...
Mais, au fond, ce que je préfère, c'est la complémentarité. Mon meilleur ami et moi rêvons souvent d'une bibliothèque commune, justement parce que nous aurions très peu de livres en double dans celle-ci. Ainsi, je suis plus Rilke, il ne jure que par Hesse. Il a lu toute la Recherche et, après toutes ces années de dévotion de sa part, je continue de résister, et n'en ai lu que deux tomes. (J'ai par contre lu des nouvelles de Proust et certains textes périphériques.) Il collectionne les biographies sur Chopin, moi les livres liés à Mozart (pourtant un de nos top trois communs). Il est plutôt Neruda, j'aime Saramago (même si je dois être dans un état d'esprit particulier pour m'y plonger). Il lit de temps en temps en espagnol, je m'essaie depuis peu à l'allemand, grâce aux éditions bilingues. Il relit à l'occasion, je ne relis presque jamais.
Bien sûr, la section des Auster pourrait poser problème, car nous avons tous deux tout lu de l'auteur américain (sauf son dernier titre, uniquement disponible en anglais en édition reliée pour l'instant). Celle des Baricco aussi, mais peut-être pas au fond, car il m'a légué deux de ses grands formats (en échange de d'autres livres), se disant qu'ils seraient plus vénérés chez moi. L'année dernière, nous avons osé demander à Nancy Huston une dédicace conjointe. J'ai lu Infrarouge avec avidité, il sommeille dans sa PAL depuis.
Quand je suis partie à Paris, j'ai glissé dans ma valise un livre qu'il m'avait offert, Si j'étais femme de Musset. Au final, je ne l'aurai pas ouvert, mais de le savoir là, tout près, me donnait l'impression qu'il arpentait avec moi les rues de la ville. Lors du prochain voyage, je sais que je le lirai, peut-être comme il lira un de « mes » livres. Vive la complémentarité en toute chose...
lundi 11 juillet 2011
My Paris
Paris n'a pas fini d'inspirer les auteurs. Comment, en effet, ne pas vouloir saisir papier et crayon quand on déambule dans ses rues aux détours imprévisibles, quand on s'arrête dans un café pour y apprécier la faune locale, quand on met les pieds dans un des nombreux lieux mythiques qui la composent. L'écrivaine canadienne-anglaise Gail Scott a tiré de son séjour là-bas un livre atypique, entre carnet et journal, poème et récit à la première personne, livre initiatique et mémoires. Les phrases sont plus que brèves, elles sont fragmentées, autant d'éclats que l'on peut s'approprier en respirant à un endroit ou un autre de ces barrières de points.
On y croise à plusieurs reprises Walter Benjamin, son Paris. Capitale du XIXe siècle permettant parfois à l'auteure de dévier, de revenir sur un lieu, un geste, une angoisse, mais d'autres grands aussi.« Au-delà des pétales de verre du portique. Sur balcons art nouveau le long de somptueuse avenue Foch. L'un de ces balcons du XVIe sur lequel se tenait la Deneuve de Belle de jour. Ca 1965. Jupe cintrée. Escarpins. Vague sourire. Après avoir presque fait tuer son mari. » (p. 156)
« Ciel azur. Clarté que Baudelaire détestait. Préférant nuages échangeant signes. Clignements d'yeux. Rappelant regard de la reine de son cœur. Parmi ce "troupeau de démons". Faisant écrire à Flaubert: "Vous chantez la chair d'une façon détachée." Détachement qu'il trouvait éminemment sympathique.[…]
Passant devant Brasserie Lipp. Au menu mêmes saucisses. Pommes de terre sautées. Persillées, Que lorsque Hemingway venait y dîner. Grâce aux articles du Toronto Star. Et au taux de change élevé. Passant devant Café de Flore. Où Sartre fumait cigarettes. Ca 1950. Nuages plus optimistes. Au-dessus des magasins de vêtements. Livres. Marchés. Fruits. Légumes et fleurs. De Saint-Germain-des-Prés. Plus brioches aux raisons. Chargées de beurre. Le tout procurant ambiance Nouvelle Vague. » (p. 99-100)Chaque phrase, chaque mot nous rappellent habilement que Paris ne sera jamais totalement nôtre. Après tout, une femme fatale ne se révèle jamais entièrement.
samedi 9 juillet 2011
Retrouver ses classiques
Je relis très peu. Je peux de fait compter sur les doigts d'une seule main les textes que j'ai relus au fil des ans. Pourtant, parfois, on aime se replonger dans un texte, parce qu'il est si chargé de souvenirs qu'il fait partie de nous. C'est le cas du Petit Prince. J'ai dû écouter la version de Gérard Philippe des dizaines (centaines?) de fois enfant, j'ai relu le livre à plusieurs reprises, l'ai offert à mon amoureux américain (en version anglaise, bien sûr) quand j'avais 20 ans. (J'étais sidérée qu'il ne connaisse pas ce texte essentiel.)
J'ai dû m'y replonger pour la rédaction du document pédagogique qui sera transmis dans les écoles par l'OSM cette année, l'orchestre reprenant la superbe production (que j'ai vue un an après sa création peut-être) de L'Arsenal à musique, sur une musique de Denis Gougeon et Yves Daoust. J'ai donc passé quelques jours plongée dans le texte, à en extraire des passages marquants, qui pourraient servir d'amorce pour des activités, à écouter la trame sonore pour en tirer des jeux d'écoute. Je n'ai pas pu résisté et j'ai réécouté le disque de Gérard Philippe (merci MusicMe) et toutes ces strates de souvenirs me sont revenues, par petites touches. J'en ai presque regretté de ne pas avoir acheté la Lettre à l'inconnue, autre « aventure » du Petit prince, au Musée des lettres et des manuscrits (mais ouf, il y a la bibliothèque).
J'ai dû m'y replonger pour la rédaction du document pédagogique qui sera transmis dans les écoles par l'OSM cette année, l'orchestre reprenant la superbe production (que j'ai vue un an après sa création peut-être) de L'Arsenal à musique, sur une musique de Denis Gougeon et Yves Daoust. J'ai donc passé quelques jours plongée dans le texte, à en extraire des passages marquants, qui pourraient servir d'amorce pour des activités, à écouter la trame sonore pour en tirer des jeux d'écoute. Je n'ai pas pu résisté et j'ai réécouté le disque de Gérard Philippe (merci MusicMe) et toutes ces strates de souvenirs me sont revenues, par petites touches. J'en ai presque regretté de ne pas avoir acheté la Lettre à l'inconnue, autre « aventure » du Petit prince, au Musée des lettres et des manuscrits (mais ouf, il y a la bibliothèque).
« Les contes de fées c'est comme ça. Un matin on se réveille. On dit : "Ce n'était qu'un conte de fées..." On sourit de soi. Mais au fond on ne sourit guère. On sait bien que les contes de fées c'est la seule vérité de la vie. »
jeudi 7 juillet 2011
Après les concours
Comment réintègre-t-on un quotidien de jeune fille studieuse quand, comme Beatrice Rana, on a remporté un concours international de piano? En retrouvant l’un des quatre pianos de la maison familiale (« Nous faisons beaucoup de bruit! »), sa jeune sœur violoncelliste (qui, pendant le CMIM, a fait un aller-retour à Crémone avec leur père afin de récupérer un nouvel instrument), les bons petits plats de sa mamma (qui a cuisiné ses mets préférés tout au long du concours, au grand plaisir de son papa d’accueil). Pas question non plus de négliger les matières scolaires. Bien sûr, elle continue de travailler son piano régulièrement, récitals et concerts avec orchestre étant inscrits à son agenda estival (elle reprendra le Tchaïkovski et jouera également le Premier Concerto de Liszt).
Pour lire l'article complet, publié dans le numéro courant de La Scena Musicale (en page 46)...« Je n’aime pas arrêter de jouer, parce que toute cette énergie peut être canalisée de façon si positive. Je crois que le plus difficile est de ne plus penser au concours. Les offres que j’ai eues sont merveilleuses, mais je dois continuer à travailler comme avant, mettre l’accent sur les vraies choses. Il faut que je me prépare, non seulement pianistiquement, mais mentalement. J’ai aimé l’énergie du concours, mais pour les années à venir, je veux simplement continuer à faire de la musique. »
mardi 5 juillet 2011
Paris la belle
De retour depuis un peu plus de 24 heures de Paris, mais pas tout à fait atterrie encore. Le boulot m'attendait à bras raccourcis, bien sûr, surtout que je n'ai pu me connecter que deux fois vingt minutes pendant toute la durée de mon séjour, les connexions Internet étant plus qu'aléatoires (et puis, franchement, j'avais mieux à faire, non?). Et, non, je n'ai pas lu là-bas ou si peu... La prochaine fois, je pars avec un seul livre dans mes valises, ce sera plus prudent...
Des images plein les mirettes, notamment une très belle expo New Delhi-Paris à Beaubourg (photo), une expo mémorable Manet au Musée d'Orsay, bien présentée, selon des thématiques qui se tenaient. Il y a aussi eu la découverte du Musée des lettres et des manuscrits (qu'une amie m'avait abondamment recommandé lors de son dernier passage dans la capitale française). À quelques dizaines de mètres de là, j'ai aussi beaucoup aimé l'expo Lucy Vines proposée par la Maison de l'Amérique latine, artiste que je ne connaissais pas. Mon amie et moi sommes entrées sur un coup de tête, l'admission étant gratuite, en rigolant parce que l'artiste et moi partagions un prénom. En sortant, nous ne riions plus du tout, simplement séduites par ce que nous avions vu...
Oui, bien sûr, je l'avoue, j'ai fait quelques arrêts en librairie, par exemple au Gibert Jeune à St-Michel. J'en suis ressortie avec plusieurs livres bilingues allemand-français, très difficiles à trouver ici, dont un mignon dictionnaire illustré des idiomes. (Par exemple, au lieu de dire « manger les pissenlits par la racine », les Allemands disent plutôt « regarder les radis pousser par dessous ».) Il y a aussi eu des arrêts à La Hune, librairie que j'adore, pour quelques pages de poésie, mais aussi à la FNAC, où j'ai notamment ramassé Piano chinois, qui sera parfait pour le challenge Des notes et des mots. J'ai été sage, non?
Des images plein les mirettes, notamment une très belle expo New Delhi-Paris à Beaubourg (photo), une expo mémorable Manet au Musée d'Orsay, bien présentée, selon des thématiques qui se tenaient. Il y a aussi eu la découverte du Musée des lettres et des manuscrits (qu'une amie m'avait abondamment recommandé lors de son dernier passage dans la capitale française). À quelques dizaines de mètres de là, j'ai aussi beaucoup aimé l'expo Lucy Vines proposée par la Maison de l'Amérique latine, artiste que je ne connaissais pas. Mon amie et moi sommes entrées sur un coup de tête, l'admission étant gratuite, en rigolant parce que l'artiste et moi partagions un prénom. En sortant, nous ne riions plus du tout, simplement séduites par ce que nous avions vu...
Oui, bien sûr, je l'avoue, j'ai fait quelques arrêts en librairie, par exemple au Gibert Jeune à St-Michel. J'en suis ressortie avec plusieurs livres bilingues allemand-français, très difficiles à trouver ici, dont un mignon dictionnaire illustré des idiomes. (Par exemple, au lieu de dire « manger les pissenlits par la racine », les Allemands disent plutôt « regarder les radis pousser par dessous ».) Il y a aussi eu des arrêts à La Hune, librairie que j'adore, pour quelques pages de poésie, mais aussi à la FNAC, où j'ai notamment ramassé Piano chinois, qui sera parfait pour le challenge Des notes et des mots. J'ai été sage, non?
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