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C'est là qu'il y rencontrera Rose, au passé trouble, mère d'enfants plus ou moins reconnus, avec lesquels elle ne vit pas, qui ne cherche qu'une chose: assurer son avenir et celui de sa famille en faisant un mariage de convenance, en se négociant un statut. Même s'il est fou amoureux, Joseph hésite néanmoins à céder aux pressions de sa future belle-famille, qui craint qu'il ne soit qu'un « faux-blanc », un « Blanc qui n'a pas les moyens, qui veut vivre comme un Noir, qui finit par se prendre pour un Noir et par perdre son identité ».
Claude Grenier reste un homme d'images et il multiplie dans son roman les instants volés, les descriptions ramassées, les prises cinématographiques, mais aussi les questions ouvertes. Alors que tous évoquent le village global, la cohabitation entre Noirs et Blancs est-elle vraiment possible en Afrique? Les différences de perception sont-elles irréconciliables? Peut-on rejeter les étiquettes liées au colonialisme et amorcer un dialogue réel? L'auteur n'a pas peur ici d'aborder des sujets difficiles, de proposer au lecteur d'autres pistes de lecture.
Certains préféreront tout simplement jouer la carte du dépaysement. La narration de l'auteur est fort habile et l'on s'attache rapidement au personnage de Joseph, On le suit pas à pas, espère un heureux dénouement à cette histoire d'amour improbable, sans jamais oser y croire entièrement. Quand on referme le livre, on ressent surtout une impression d'avoir rencontré l'Afrique de l'intérieur, sans pourtant réussir à la saisir. Troublant.
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