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Dans The Rendez-vous, elle personnifie une femme légèrement excentrique, qui attend son galant. Pour se désennuyer, elle se servira de ses colliers comme accessoires, recyclera ses bas en marionnette avec laquelle elle échangera avant de la plumer dans une lecture décalée du traditionnel Alouette. Le chandelier deviendra coiffe, la nappe vêtement, alors qu'elle se prend pour une soprano wagnérienne ou une tragédienne issue de la Belle Époque. Krin Haglund manie la roue Cyr avec maestria (elle semble s'amuser follement), intègre un numéro de trapèze, un autre de rubans, impeccables. Pourtant, c'est lorsqu'elle interagit avec le public qu'elle est la plus redoutable, qu'elle dirige d'une poigne de fer un trio de souffleurs de bouteilles, devienne ministre du culte pour un mariage pratiqué entre deux inconnus ou convie un homme (hier soir, le fondateur de la roue Cyr lui-même) à la rejoindre sur scène pour boire un verre ou deux, de façons extraordinairement créatives (que vous ne serez pas tenté d'adopter lors de votre prochaine soirée).
On sort de la salle envoûté par le charisme de la belle, le sourire aux lèvres, bluffé par cette superposition réussie entre esthétique volontairement vintage et réelle contemporanéité.
Osez mettre votre nom sur la liste d'attente (comme je l'ai fait). Vous pourrez alors vous glisser en salle ce soir pour la troisième et dernière représentation.
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