Hier, après avoir houspillé deux des trois élèves de l'après-midi (misère! le concert est dans deux semaines et ce n'est pas encore prêt! argh!), je me suis engouffrée subito presto dans le métro, direction terminus Longueuil (pardon, Longueuil-Université de Sherbrooke!). L'ami d'une amie m'y attendait pour que je puisse moi aussi assister au concert de l'Harmonie des jeunes patriotes, qui se tenait dans la salle polyvalente de l'École secondaire Ozias-Leduc à Mont St-Hilaire. M., une des toutes jeunes musiciennes de l'ensemble, (oui, celle-là même qui a offert un second souffle au saxophone qui dormait chez moi) m'avait expressément demandé d'y assister. J'avais dû décliner l'invitation au concert de Noël pour des raisons multiples (météo, transport, horaire débordant) alors, celui-là, je l'anticipais avec plaisir.
Arrivés pile-poil dans la salle de concert (après un ralentissement peu bienvenu sur la route et un petit détour dans les dédales des locaux de la concentration musique de l'école), nous franchissons le seuil aux premières notes de I want to hold your hand des Beatles, entonné avec un enthousiasme rafraichissant et une relative justesse des timbres. Je jette un coup d'œil plus attentif au groupe. Impossible de repérer M. (postée en dernière rangée, dans la section des saxos) pour le moment mais j'ai le temps de m'attarder sur nombre de visages fort concentrés. La direction du chef, Luc Bois, est dynamique, précise, mais surtout ludique. Même dans les dérapages (prévisibles, considérant que le tiers des jeunes musiciens ne jouaient pas une seule note en septembre), il garde le contrôle... et le sourire. Entre les pièces, il esquisse les grandes lignes de son programme pédagogique: ouvrir les jeunes à des répertoires multiples (nous entendrons des musiques de film, des chansons des Beatles, le thème des Simpson, du jazz mais aussi une pièce d'inspiration celtique), à des métriques diverses (dont le 5/4 grâce au mythique thème de Mission impossible, plutôt bien réussi), mais surtout au plaisir du jeu. Visiblement, ces jeunes de 4e, 5e et 6e années du primaire sont convaincus et surtout convaincants.
Oui, bien sûr, je ne vous cacherai pas que mes oreilles ont légèrement frisé quand j'ai entendu l'unisson plus qu'approximatif et le son légèrement poussif des flûtes dans la dite pièce celtique (où la section était « en vedette »), que parfois je cherchais mes repères rythmiques (et tonaux) dans le medley des chansons des Beatles mais l'énergie dégagée était tellement positive que je n'ai pu que me laisser entraîner par Summertime (tiré de Grease), le fameux thème de Mission impossible, la pièce jazzée. À la fin du concert, les jeunes musiciens se sont levés pour saluer, visiblement heureux de leur interprétation et le public (conquis d'avance, il est vrai, mais quand même) a fait de même, d'un bond, ravi de sa soirée. Enfin, j'ai pu apercevoir la belle M. clairement, radieuse en dernière rangée. J'ai suivi son regard qui fouillait dans la salle, pour y repérer son fan club personnel. Quand elle m'a vue, son regard s'est illuminé d'un coup et nous nous sommes envoyé la main, signe discret de deux musiciens qui se sont reconnus, savent qu'ils ont la musique en commun. Je n'aurais voulu rater cet instant pour rien au monde...
1 commentaire:
M. te remercie de ta présence; que les amitiés et les liens qui en découlent suivent les générations me font un grand plaisir... J'ai eu raison d'aller vers toi il y a bien longtemps... ;-)
La maman de "M"
Enregistrer un commentaire