On reste fasciné par les pans d’elle-même qu’elle ose révéler lors de ce quasi-soliloque capté en une seule soirée post-concert par Gachot en 2001, qui sert de fil conducteur au film. L’émotion saisit de façon encore plus palpable quand on la (re)découvre grâce à des documents d’archives, dans une Rhapsodie hongroise de Liszt interprétée adolescente, un sublime Concerto en mi mineur de Chopin à Paris en 1969, un électrisant Troisième de Prokofiev en 1977 ou même en répétition avec l’Orchestre de chambre de Wurtemberg dans un Concerto de Schumann tout en fluidité. Comme a dit d’elle Daniel Barenboïm : « un très beau tableau, mais sans le cadre ».
La musique et l’écriture ont été de tout temps les deux pôles de la vie créatrice de l'auteure. Ce site se veut donc un hommage à la musique (particulièrement classique) et à la littérature, mais aussi au théâtre et aux autres manifestations artistiques.
jeudi 23 octobre 2008
Martha Argerich. Conversations nocturnes
Incandescente, imprévisible, impossible à saisir, Martha Argerich se révèle très rarement, sauf à travers ses interprétations. Georges Gachot propose ici un rare portrait, dans lequel la pianiste argentine se confie avec une candeur saisissante. Sa main s’attarde sur sa chevelure mythique, son regard de braise brûle la pellicule alors qu’elle partage, à coups de phrases elliptiques, son premier choc musical à six ans (le Quatrième Concerto de Beethoven par Arrau), ses mois d’apprentissage avec l’iconoclaste Friedrich Gulda, ses succès en concours, son premier refus de jouer en concert (à 17 ans!), sa volonté d’être continuellement surprise par la musique. Elle transmet son amour pour Ravel, Prokofiev, Schumann – « Je crois qu’il m’aime bien », avancera-t-elle avec un sourire désarmant. Elle évoque aussi pendant quelques instants troublants sa vulnérabilité envers l’expérience de concert, l’intensité de sa panique (et son choix cohérent de privilégier les collaborations en tant que chambriste plutôt que les récitals en solo).
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3 commentaires:
Non seulement ai-je ici envie de visionner au plus vite le portrait réalisé par Gachot, mais aussi d'écouter toutes ces oeuvres que tu cites, particulièrement celles de Schumann, univers dont la pianiste argentine a si bien saisi la pureté et la démesure.
Une fameuse personnalité que cette interprète ! As-tu lu sa biographie par Olivier Bellamy ?
Non, je ne l'ai pas lue, mais j'en ai entendu grand bien. J'adore Martha!
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