vendredi 20 février 2009

Décombres de la beauté


Poète, essayiste, théologie, philosophe, animateur d'ateliers littéraires, Jacques Flamand est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages. Fil conducteur de presque tous ces ouvrages: la beauté et la fragilité de l'âme humaine mais aussi de la planète.

Dans Décombres de la beauté, l'auteur nous propose une série de poèmes et de réflexions, entrecoupés de citations (parfois de lui mais souvent d'autres auteurs) et rehaussés d'illustrations de François-Xavier Noir, qui tentent de mieux cerner la douloureuse situation actuelle au Proche Orient.

Dans la première partie du livre, Flamand nous plonge dans l'horreur de la guerre, usant à l'occasion d'une palette pour le moins inusitée. « Et l'orchestre s'emballe/spectateurs en cadence/feux d'artifice/pétards de joie/voitures piégées/Bagdag en mille éclats » (dans La fête par exemple). On se sent interpellé presque viscéralement, on s'interroge, on se désole, on hésite à avancer plus profondément. Et puis, avec subtilité et finesse, il nous force à ouvrir les yeux, ceux du du cœur, ceux qui nous permettent de déceler la parcelle d'humanité au milieu du charnier, la beauté qui réside dans un geste simple, dans le sourire d'un enfant, le visage parcheminé d'une veillard. La vie reprend alors ses droits, son sens et les mots du poète se prolongent dans notre quotidien, plus éloquents que les si terribles images véhiculées par les médias. « L'inhumanité de la guerre, son insupportable atrocité, sa laideur terrifiante nous font mieux découvrir et apprécier son antidote radical, le beau, lequel ouvre des horizons infinis, jusqu'au seuil de l'absolue Beauté. Tel est bien le lieu de l'homme, lieu où celui-ci, ayant tourné pour de bon le dos au mal dont il s'est délecté et dont il a pâti, rencontre la beauté, retrouve la sérénité, reprend possession de sa véritable d'être humain, se fait artisan de paix. » (p. 86) Une réflexion nécessaire, qui a trouvé un écho en moi.

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