dimanche 15 février 2009

Le train pour Samarcande


Danielle Trussart propose avec ce premier roman une réflexion sur la vieillesse, la solitude, l’oubli. Blanche, la narratrice, se laisse des notes sur les murs et renomme ses voisins mais, avec l’ombre de la faucheuse qui plane dès les premières lignes, on ne peut que se demander dans combien d’années – de mois? – elle disparaîtra du souvenir de ceux qu’elle a fréquentés, de près ou de loin.

L’amorce du roman n’a pas été aisée pour moi, ne m’étant attachée au personnage principal que fort tardivement. Oui, elle va mourir, fait le tri, tant au figuré (dans ses souvenirs) qu'au propre (elle remplit ses boîtes pour simplifier la vie de ses héritiers). Si certains retours en arrière m’ont semblé assez bien rendus (la mort du fils, du mari), d'autres lieux communs m’ont exaspérée (l’évolution du rôle de la femme au cours des âges, la dichotomie un peu simpliste entre la campagne et la ville), tout comme le fait d’intégrer au passé de Blanche des « rencontres » avec Gabrielle Roy, Jean-Paul Lemieux ou Philippe Noiret. Les références littéraires restent néanmoins touchantes. J’ai par exemple apprécié la présence du plan de Paris sur les murs de la vieille dame, qui lui permet de suivre les périples des personnages de ses romans préférés.

Le style est parfois légèrement ampoulé, tantôt fort joliment travaillé. J’ai ainsi lu avec un plaisir entier les passages consacrés à la voisine de Blanche, la femme aux pinceaux (double de l’auteure, elle-même artiste-peintre). Les images suscitées fortes, les descriptions du geste créateur précises et l’émotion qui transparaissait de ces pages saisissantes m’ont remuée de façon bien plus profonde que le reste de l’ouvrage. J’aurais simplement souhaité que tout le roman fût de la même eau.

Mes collègues de La Recrue n'ont certes pas perçu le roman de la même façon que moi. Pour lire leurs commentaires, c'est ici...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je pense que ce n'est pas pour moi, celui-ci... c'est un sujet auquel je préfère éviter de penser et ce que tu en dis ne me convainc pas non plus...