Non, rassurez-vous, je ne vous propose pas un nouvel arrangement de l'hymne national (par contre, si vous souhaitez savoir son histoire, je vous invite sur le blogue Analekta par là), plutôt un constat. Au cours des dernières semaines, j'ai eu à traduire une série d'événements qui se trouveront sur des lignes du temps, des événements socio-historiques aux découvertes scientifiques sans oublier les arts et lettres. Comme ces lignes du temps se retrouveront sur le site de l'Orchestre national, celui du Centre national des arts d'Ottawa, une importance significative était dévolue aux auteurs, peintres et sculpteurs canadiens.
Je ne prétends pas être une experte dans le domaine de la littérature ou des arts visuels (en musique classique, peut-être et j'insiste sur le peut-être) mais j'ai un intérêt marqué pour la chose, fréquentant salles de spectacle, musées, galeries d'art et événements à la moindre occasion. J'ai aussi passablement lu sur le sujet - même si je considère seulement commencer à comprendre vaguement l'art contemporain. Où m'en vais-je avec mes gros sabots paysans, vous demandez-vous? Tout simplement dans le ROC, le Rest Of Canada.
Oui, j'ai lu plusieurs auteurs canadiens-anglais mais apparemment pas suffisamment. En traduisant ces milliers de données (je devrais être imbattable à Quelques arpents de piège après ça, si seulement je pouvais associer les bonnes dates à tous ces événements!), j'ai appris des dizaines de noms de « nouveaux » auteurs qui, pourtant, semblent-ils, étaient des « vedettes ». En tout cas, tous les noms francophones mentionnés (de Gabrielle Roy à Michel Tremblay) étaient des intouchables. J'imagine donc que les auteurs anglophones choisis devaient être connus « de tous ». (Plusieurs avaient connu d'immenses succès en librairie.)
Le multiculturalisme est devenu l'essence même du Canada d'aujourd'hui et pourtant, encore et toujours, chacun protège son territoire culturel, hésite à lire autre chose. Lors de la conférence prononcée par Nancy Huston il y a quelque temps, un universitaire est venu expliquer que le Canada ne devait pas être multiculturel mais bien... multicultivé. Différence syntaxique subtile, mais , ô combien essentielle. Alors, pour souligner cet état de fait, hier, j'ai acheté deux produits Canadian (à prononcer avec votre plus bel accent anglophone). Le premier est un livre, qui a remporté le prix du GG dans la catégorie non-fiction (quand même!): The Cello Suites d'Eric Siblin, dans lequel un spécialiste de la pop (si, si!) cède aux charmes des suites pour violoncelle de Bach et tente de partager son « savoir » avec les néophytes. L'autre est un magazine Geist qui, comme je viens de l'apprendre sur Internet, est le magazine littéraire le plus lu au Canada! J'ai très honte de l'admettre mais, en 20 ans (le magazine a été créé en 1990), je ne l'ai jamais eu en main.
Ai-je l'intention de déménager à Toronto ou Vancouver dans les prochains mois? Surtout pas. D'en connaître un peu plus sur l'« autre solitude »? Absolument.
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