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Elle n’hésite pas à aborder des thèmes durs (inceste, maltraitance, vieillesse, rancœur, anorexie, décès d’un enfant…), mais réussit à en extraire l’essence, en quelques pages ramassées. Le propos devient coup au cœur ou étincelle qui mène à la réflexion, une fois la chute acceptée. Les tabous volent en éclats, comme dans Je t’aime!, une douloureuse nouvelle qui transmet admirablement l’absence d’amour maternel, Éclipse qui traite du mal-être qui conduit au suicide, S’il avait su qui offre un tout autre portrait des gangs de rue ou Dernier jour de mai qui évoque l’euthanasie. L’auteure réussit même à berner le lecteur dans L’échange, que j’ai dû relire à deux reprises, après avoir admis qu’elle m’avait jouée comme une débutante.
La prose d’Hélène Ferland se veut fluide, rythmée, multiplie les clins d’œil aussi bien aux œuvres littéraires (comme dans Voyage au bout de…, bel hommage à Louis-Ferdinand Céline) ou musicales (Accompagnement, délicieusement décapante, ou encore Le temps d’un mouvement, dans laquelle la Cantilena de la Sonate pour flûte de Poulenc devient contrepoint au texte). Les personnages sont forts, les situations ne manquent jamais de chair et continuent de hanter le lecteur, une fois la dernière page refermée. Voilà assurément un recueil de nouvelles qui rend ses lettres de noblesse au genre.
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5 commentaires:
je le veux, ce bouquin ;-)
mais le vend-on en Europe?
Étant l'auteure de ce recueil, je me permets de vous signaler que mon livre est disponible auprès de la Librairie du Québec à Paris.
ah! merci... et en Belgique?
Malheureusement, il ne se retrouve pas en Belgique. Mais j'imagine qu'il est possible de le commander auprès de la Librairie du Québec.
Adrienne: si tu as des problèmes, fais-moi signe. Je te le posterai d'ici!
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