Cela faisait un bon moment qu'autant de titres ne m'avaient interpellée. Peut-être parce que j'avais décidé d'être raisonnable et de tenter de remporter une bataille contre ma PAL (impossible de considérer que je réussisse un jour à la faire disparaître entièrement, j'ai accepté la donne), plutôt que de « regarder ailleurs », j'avais jeté un regard presque désabusé sur le cahier lectures des quotidiens depuis quelque temps. Mais là, la tentation commence à être passablement forte. Encore, ce matin, j'aurais pu céder.
Il y a ainsi le semble-t-il très beau premier roman de Miguel Syjuco, Illustrado. L'entrevue publiée avec l'auteur donne envie de connaître l'œuvre, il faut l'admettre. « Parce que le livre a une structure un peu chaotique, j'ai emprunté l'idée de motifs qu'on trouve dans la musique classique pour créer un sentiment d'unité. Peu importe les instruments, ces motifs se répètent: le passage à la maturité, la révolution, la responsabilité sociale envers son pays, l'exil, la relation entre un enfant et ceux qui l'ont élevé », explique-t-il. Inutile de nier que tout cela m'interpelle... Et j'admets avoir réfléchi longuement après avoir lu le passage suivant: « Peut-être parce que je viens d'un pays du Tiers-Monde, je trouve amusant de voir comment, en Amérique du Nord particulièrement, on a le luxe de pouvoir écrire à propos de petits drames domestiques, des ruptures, la mort de l'être aimé, souligne l'auteur. Bien sûr, c'est une partie de l'expérience humaine et cela fait partie de mon livre aussi. Mais c'est le travail d'un pays à l'aise, confortable. Parfois, il y a une tendance à oublier la relation entre le personnage et sa société. J'ai toujours cru que la responsabilité de l'écrivain était d'aller dans le monde et d'en rendre compte, selon sa perspective. J'aimerais voir un roman sur les soldats canadiens en Afghanistan, sur les aides domestiques, davantage de livres sur les Premières nations.. »
Il y a aussi le deuxième roman de Christine Eddie. Réussira-t-elle à charmer autant qu'avec ses Carnets de Douglas, un titre lui aussi conçu de façon plutôt musicale (et non pas seulement parce qu'il y est question à un moment d'une clarinette)? Josée Lapointe s'entretient avec l'auteure, qui admet ne pas avoir la patience d'écrire ici...
Et puis, il y aurait bien le plaisir (presque) coupable de lire Les imperfectionnistes de Tom Rachman, un autre premier roman salué, qui traite des magouilles des salles de rédaction... ou encore l'impression de voler du temps au temps en feuilletant le dernier Robert Lalonde, Le seul instant. Soupirs... tant de tentations auxquelles résister!
4 commentaires:
C'est bien le problème avec la lecture... ce n'est jamais terminé !
Tout un problème, en effet... À quand les journées de 36 heures, pour qu'on ait le temps de vraiment lire?
J'ai lu "Parapluie" de Christine Eddie et j'ai beaucoup aimé! ;)) Son écriture me plaît vraiment. Mon billet est programmé pour ne je sais pas quand mais si tu as besoin d'une campagne de "convainquage"... je peux t'envoyer le lien ;))
Je l'ai eu dans les mains hier en librairie mais ai résisté... Mais la prochaine fois, peut-être que...
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