D’entrée de jeu, j’ai été charmée par le ton légèrement décalé, presque irrévérencieux, adopté par le narrateur dans Rose de Panamá. Le pavillon des fous ne peut qu’ébranler certaines convictions du lecteur, alors que l’habileté avec laquelle Libuše Kopičková est menée a su me toucher. « J’ai aimé Libuše Kopičková comme on aime une ville étrangère et lointaine, d’un amour aussi déraisonnable qu’inusité. Sans trop savoir où elle me conduirait. Et sans savoir exactement où elle me perdrait. » Je me suis glissée avec délectation dans l’ombre de Cybèle Cinéma, ai rythmé les « non » du Banquet des insolites, aurais voulu qu’Éric puisse entendre le plaidoyer de celui qui avait partagé sa vie, ai marché avec Bertrand. « Si Bertrand écrivait, il pourrait sans doute noter toutes ses observations. Décrire, par exemple, le froissement de la lumière filtrant à travers le dôme des arbres. Expliquer la réverbération des sons dans les ruelles de la ville les soirs de grande humidité. Ou encore expliquer la luminescence du béton au crépuscule. S’il écrivait, il pourrait narrer le récit de ses pérégrinations. » Si les beautés des Paysages de Meir-Kebrah n’ont eu que peu d’emprise sur moi, La valse des chenillettes, magnifique ode à l’écriture, reste une inspiration. « Mais le silence de Mozart n’est pas un vrai silence pour Hans. Même si, pour un temps, l’écriture se remet en marche. » Autant d’êtres pas si anonymes que cela au fond qui, sous la plume poétique de Jérémie Leduc-Leblanc, prennent une densité que plusieurs pourraient leur envier.Vous pouvez lire ici ce que les autres commentateurs de La Recrue en ont pensé...
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