Le Musée des beaux-arts de Montréal s'est refait une beauté, a ouvert un nouveau pavillon consacré à l'art canadien, s'est doté d'une nouvelle salle intime. Pour fêter cette renaissance annoncée, il invite tout un chacun à se réapproprier l'espace en présentant, tout à fait gratuitement et ce, jusqu'au 22 janvier, l'exposition Big Bang. Une vingtaine d'artistes provenant de divers horizons (arts
visuels, sculpture, design, musique, cinéma, cirque,
danse, architecture, littérature, théâtre, bande dessinée
et mode), ayant élu domicile à Montréal, se sont vu confier le mandat de s'inspirer d'une œuvre d'une des collections du musée (toile, objet décoratif, sculpture...) et d'en proposer une relecture, peu importe le médium retenu.
Ainsi, on a par exemple droit à une « installation expérientielle » avec l'auteur-compositeur-interprète Pierre Lapointe et l'architecte Jean Verville, alors qu'une chaise sert de point de départ à une réflexion sur la scène et l'expérience de concert (un édifice a été édifié grâce à 2000 chaises blanches de jardin, curieux temple dans lequel on peut méditer sur le rôle de l'artiste en écoutant une pièce originale de Lapointe). Jeannot Painchaud du Cirque Éloize a proposé un écrin de vidéos multiples (des artistes de cirque au travail) à la magnifique toile Cirque de Jean-Paul Riopelle. Le multi-instrumentiste et compositeur Jean Derome a quant à lui poursuivi son exploration des timbres sonores en proposant un habillage sonore particulièrement réussi à une quinzaine de toiles canadiennes, tandis que Nancy Huston a écrit un très beau texte en hommage à Edmund Alleyn, réflexion également sur la langue, que l'on peut écouter, lu par elle, en s'improvisant un parcours au cœur même de toiles du peintre, choisies par sa fille Jennifer.
Dans certains cas, on reste soufflé par les œuvres elles-mêmes (mais où avait-on caché cette sculpture de George Segal toutes ces années?), à d'autres par l'installation elle-même (Gilles Saucier magnifie littéralement la toile de Borduas avec Réflexion). L'installation du parcours (chaque installation étant traitée de façon indépendante, comme si on pénétrait, de façon presque illicite, dans une série de petits salons privés) favorise une communion avec l’œuvre, la relecture à niveaux multiples, offre une nouvelle façon, tantôt ludique, tantôt presque mystique, de s'approprier le vocabulaire visuel, permet de comprendre que l'art peut - doit - faire partie du quotidien. J'y retournerai sans aucun doute.
On peut voir les photos des installations ici et visionner des vidéos de présentation là.
2 commentaires:
bonne fête, Lucie :-)
Ah oui, c'est vrai, c'est la Ste-Lucie! :) C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je porte ce prénom, mon anniversaire étant vendredi.
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