mercredi 29 février 2012

Akoz

J'aime les propositions inusitées et n'ai donc pas résisté à l'invitation d'entendre le duo alto et contrebasse Akoz dimanche dernier au Dièse Onze. Ayant vu le jour en 2010 à Montréal, ce duo composé de Julie Salamagnou et Olivier Babaz propose un métissage des genres assez inusité. Jazz, tango, musique celtique, folklore de l’île de La Réunion (le couple y ayant passé plusieurs années) se marient à une trame classique, par la combinaison d'instruments bien sûr, mais aussi par la façon dont sont traités les arrangements, souvent assez chargés au niveau contrapuntique.

Les atmosphères sont variées, passant de la rêverie au ludisme. Ainsi, on est pris d'une envie presque incontrôlable de taper du pied dans Brockville Buzz, on sourit franchement en écoutant The Grizzly Belly Dance, qui propose un intéressant jeu de pizzicatos, et on laisse l'esprit voguer sur l'Océan indien en écoutant La lune de Kala. C'est d'ailleurs probablement quand ils abordent ce registre métissé que les musiciens sont les plus novateurs. Grâce à un astucieux système qui permet à Olivier Babaz de jouer à la fois de la contrebasse et des kalimbas (aussi appelées sanzas ou pianos à doigts, selon la région africaine dont les instruments sont issus), certaines pages prennent une toute autre couleur. Kalimbaz devient un adroit mélange de textures, de registres et de genres, tandis que, dans un habillage contrebasse et kalimba, Take Five  peut encore surprendre.

Les deux complices maîtrisent parfaitement leurs instruments. Justesse, fluidité de l'archet, précision des pizzicatos, sonorité toujours chaleureuse et ample sont toujours au rendez-vous. On souhaiterait peut-être qu'ils intègrent un peu plus de folie au propos, interagissent avec le public de façon plus directe (quelques souvenirs de la Réunion peut-être ou une démystification de la kalimba?), que l'altiste bouge sur scène (tâche passablement plus difficile pour le contrebassiste, bien sûr), que les rythmes tenaillent au corps, qu'on sente un peu plus le vent chaud souffler... surtout par une froide soirée hivernale.

On pourra entendre Akoz au Balattou le 13 mars (spectacle gratuit, présenté dans le cadre du festival Nuits d'Afrique) et de nouveau au Dièse Onze le 18 mars. Je vous les propose ici dans deux registres diamétralement opposés.

2 commentaires:

Lali a dit…

D'accord avec toi sur toute la ligne!
(Et contente d'y être allée avec toi)

Lucie a dit…

Je vais découvrir Serial numbers dimanche prochain http://serial-numbers.bandcamp.com/
Es-tu partante? :)