
Les vies de ces trois célébrités ne valent bien sûr pas plus que celle des 45 autres victimes (dont un journaliste québécois) et c'est là que le roman de Bosc, entre travail d'investigation d'un grand sérieux (on sent dans l'attention portée aux détails le nombre d'heures investies en recherche) et fiction pure, se révèle particulièrement brillant.
On s'attache à cette jeune Amélie Ringler, bobineuse dans une usine de textile se dirigeant vers Detroit, sa marraine fortunée lui ayant laissé un héritage conséquent, à ces bergers basques cédant à l'appât du « rêve américain », à Kay Kamen, celui à qui on doit la commercialisation des produits dérivés Walt Disney. « Entendre les morts, écrire leur légende minuscule et offrir à quarante-huit hommes et femmes, comme autant de constellations, vie et récit. »
Chaque chapitre se lit comme un mini-roman (ou prémisse de), chaque segment offrant un éclairage autre sur la tragédie, comme autant de fragments d'un kaléidoscope complémentaires, mais qui n'apportent pas de réelle réponse. Saura-t-on un jour exactement ce qui s'est passé cette nuit-là? Probablement pas. On se rappellera par contre de l'atmosphère si particulière de cet ouvrage d'Adrien Bosc, en espérant que le prochain soit aussi abouti.
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