vendredi 23 mai 2014

C'est pas facile d'être une fille

Mécanique générale nous offre ce printemps deux albums qui combleront l’amateur de bande dessinée. Si Cumulus de Guillaume Perreault se lit comme une fable, C’est pas facile d’être une fille, Bach (Estelle Bachelard) sait quant à lui trouver le ton juste pour tracer un portrait aussi peu complaisant que possible de la jeune femme d’aujourd’hui.
Si la couverture rose nous laisse croire à un énième détournement de la chicklit, on se rend compte en quelques planches qu’il n’en est rien. L’auteure possède un très beau coup de crayon, mais surtout un sens très aiguisé de l’observation.

Estelle nous ressemble indéniablement, que l’on veuille l’admettre ou non. Qu’elle ne sache pas quelles paires de chaussures apporter en vacances, qu’elle passe des heures à se préparer avant une sortie (Charles, son copain, est bien sûr alors endormi depuis belle lurette), qu’elle envie l’élégance des Parisiennes lors d’un voyage au point de négliger la découverte de la ville pour écumer les boutiques ou qu’elle fasse signer sa mijoteuse par Ricardo au Salon du livre, on rit un peu d’elle, mais surtout beaucoup de nous.

Si on peut d’abord être tentée de qualifier Estelle de « superficielle » (elle fait par exemple une montagne d’une simple coupe de cheveux), ses réflexions nous démontrent qu’elle est aussi capable d’un recul salutaire, ce qui permettra à ces messieurs qui oseront feuilleter l’album de ne pas se sentir largués, mieux de se sentir soutenus dans cette difficile recherche de la complicité avec cette étrange chose qu’est devenue la femme moderne.

2 commentaires:

Marion a dit…

J'ai beau essayer très fort, j'ai du mal à t'imaginer en train de faire signer ta mijoteuse par Ricardo !!! :-)

Lucie a dit…

Je n'y aurais jamais pensé, mais je trouve l'idée assez savoureuse... surtout que c'est un des livres de recettes que j'ai le plus utilisé au cours de la dernière année! :)