En cette fête du Canada, je prends quelques instants pour évoquer la littérature canadienne. Certains d'entre vous ne lisent que des romans québécois, d'autres ont approché la littérature québécoise récemment et découvrent sa vitalité. Bravo! Mais lisez-vous Canadien comme dans littérature canadienne anglophone, oui, celle-là même que le ROC (Rest of Canada) s'approprie sur une base régulière?
Un test informel, tout d'abord: pouvez-vous me nommer, sans l'aide d'un bouquin de référence ou d'Internet, dix auteurs canadiens non québécois? Bon, allez, je suis certaine que vous pouvez en nommer trois au moins sans faire trop d'efforts, parce qu'elles écrivent en français: Gabrielle Roy (si vous souhaitez la mieux connaître, je ne saurais trop vous recommander les chroniques récentes parues sur le blogue de Venise), Antonine Maillet (que j'avoue n'avoir jamais lue) et Nancy Huston, qui a débuté sa carrière en anglais et qui écrit maintenant (de Paris) en français puis se traduit elle-même en anglais (auteur que j'apprécie énormément). Et puis après? Oui, Yann Martel (qui vit maintenant en Saskatchewan et dont les titres sont traduits par ses parents). N'oubliez pas dans votre liste l'éternelle Lucy Maud Montgomery (saviez-vous que Anne fête ses 100 ans cette année?). Si vous avez des enfants, vous aurez sans doute lu à répétition les Robert Munsch. Les miens sont grands maintenant mais j'ai gardé dans ma bibliothèque le très touchant Je t'aimerai toujours et l'ai offert en cadeau à plusieurs reprises. Je vous laisse réfléchir trois (trente?) secondes de plus. Votre liste de dix noms est complétée? (Si cela peut vous consoler, je suis certaine que nos compatriotes anglophones peineraient à nommer plus de trois auteurs québécois.)
J'ai abordé la littérature canadienne anglophone il y a déjà quelques années, un peu par hasard, et j'y ai découvert nombre d'auteurs particulièrement inspirants. Je pense notamment à Margaret Attwood dont j'ai lu plusieurs titres jusqu'ici mais de qui je recommande sans aucune hésitation L'assassin aveugle, un livre qui avait remporté il y a quelques années le prix de « livre de l'année » de CBC (un vote essentiellement populaire). Côté littérature féminine, il ne faudrait pas non plus oublier Margaret Laurence (son Ange de pierre vient d'être traduit enfin et me fait de l'œil depuis des semaines), Alice Monro (j'ai un de ses livres dans ma PAL) et Jane Urquart (dont j'ai pu apprécier l'univers si particulier dans Niagara et Les amants du Styx).
Certains de mes plus grands coups de cœur des dernières années ont été signés par des auteurs canadiens. Je pense ici à Michael Ondaatje (Le patient anglais mais aussi Le fantôme d'Anil), Le jardin de papier de Thomas Wharton (un livre magnifique entre conte de fées, roman et essai typographique) et, last but not least, Timothy Findley, dont j'ai (presque) tout dévoré (je viens de réaliser ce matin en reprenant la liste de ses œuvres qu'il me manque, outre ses pièces de théâtre, un livre de souvenirs pour que j'en aie fait le tour). J'ai commencé par Pilgrim, qui avait reçu des critiques dithyrambiques de la part des collaborateurs du défunt magazine radiophonique artistique de la défunte Chaîne culturelle de Radio-Canada, et puis, j'ai tout avalé, presque d'un coup. Du lot ressortent particulièrement La fille de l'homme au piano (vous me direz que le titre était prédestiné) mais peut-être encore plus Chasseurs de têtes, une plongée saisissante dans le monde de la folie (qui reste un des thèmes récurrents de l'œuvre de Findley). Quand j'ai appris la mort de l'auteur, en 2002, je venais de terminer son dernier (et ultime) roman: Les robes bleues, dont je ne me départirai probablement jamais parce que, même s'il n'est peut-être pas le plus parfait de ses écrits, il demeure son testament.
Pour vous inspirer, vous pouvez consulter ici la liste d'écrivains canadiens (anglophones et francophones) recensés sur Wikipedia. Moi, je me laisserais bien tenter par Neil Bissoondath, Joy Fielding, Mordecai Richler...
2 commentaires:
Quelle pléiade d'auteurs ! Je ne m'étais jamais arrêté à les mettre sous une même enseigne et je réalise qu'il y a de grands noms ... à découvrir.
Je ne saurais trop te conseiller cet ANGE DE PIERRE, j'ose, j'assume la responsabilité de ta déconvenue s'il y a déconvenue ! Surtout, que le 19 août, un deuxième sort "Une plaisanterie divine", chaque roman est indépendant mais fait partie d'un cycle, vécu dans le même village imaginaire. Une fois goûté le style de cette Margaret Laurence, le goût d'y revenir est incrusté à jamais.
Merci Lucie pour le partage de cette longue liste de références canadiennes à mettre dans ma P.A.L.C.É. (pile de livres à lire cet été) mais aussi dans ma P.L.O. (pile de livres à offrir). Je vais de ce pas à ma grande librairie m'en procurer quelques uns pour en diffuser certains outre-Atlantique lors de mon prochain voyage en terre natale. C'est un petit peu de Lucie que je prendrai dans mes bagages...
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