La prise de rendez-vous avec les cinq membres du quintette Pentaèdre relevait de l’exploit. Difficile en effet de gérer les vacances des uns et les engagements professionnels des autres, Normand Forget et Martin Carpentier participant aux Rencontres de musique nouvelle au Domaine Forget et Mathieu Lussier assumant les fonctions de directeur artistique du Festival international de musique baroque de Lamèque. Quand on ajoute les obligations familiales, les préparatifs de la rentrée (en tant qu’enseignants ou parents), le temps à gruger pour travailler son instrument, cela frise l’impossibilité. Les agendas enfin synchronisés, les cinq complices se retrouvent dans un bar de quartier, loin des circuits balisés, avec une joie presque effervescente. Des partitions circulent, quelques indications sont intégrées. Dans un enchevêtrement de conversations, on discute d’horaires de répétition, on encourage avec le sourire Louis-Philippe Marsolais, récemment papa, quand on semble d’un seul coup se rappeler que la rencontre a en principe été fixée pour répondre à d’autres impératifs : tenter un bilan, à l’aube de la 25e saison du quintette.
On sonne la fin de la récréation, mais pas pour longtemps. Dans une remarquable polyphonie, tout au long de l’entretien, les cinq musiciens compléteront les phrases de l’un ou de l’autre, ouvriront la porte aux souvenirs et démontreront hors de tout doute que les liens tissés vont bien plus loin que la simple association professionnelle. « C’est le plaisir d’être ensemble, de savoir que, dès la première note, cela fonctionnera tout de suite », avance le directeur artistique Louis-Philippe Marsolais. « Nous avons envie de dépasser la simple mise en place, de connaître les autres, précise le bassoniste Mathieu Lussier. Nous aimons savoir que, même de dos, juste en entendant respirer Danielle, nous serons parfaitement ensemble – ou que Louis-Philippe et moi ne serons pas d’accord à la première répétition. » Ce dernier conclut en souriant, sans chercher à s’en excuser : « Il y a plusieurs chefs et pas beaucoup d’Indiens. »
Vous pouvez lire la suite de cet entretien que m'ont accordé les cinq membres de Pentaèdre dans la toute dernière édition, disponible aujourd'hui, de La Scena Musicale, à la page 26... C'est rafraîchissant (et trop rare...) de rencontrer des musiciens professionnels qui dégagent une telle complicité!
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