Parfois, certaines rencontres relèvent du hasard. J'étais à la Bibliothèque nationale de passage et en suis sortie avec deux livres à sous-texte musical (aucune surprise ici) et celui-ci, habilement positionné dans le présentoir de nouveautés. Je ne connaissais pas l'auteur, mais ai trouvé audacieux le choix de réunir des nouvelles (de quelques lignes à peine à plusieurs pages pour d'autres) sous le thème des morts, pas seulement celle qui implique de couper le fil de la vie mais aussi quand on l'utilise comme synonyme de fin d'une époque, d'un rêve, d'une désillusion.
Le ton est volontiers caustique, mais empreint d'un humour certain et non dénué à l'occasion de tendresse. Certains de ces destins particuliers dessinés à traits habiles continueront de me hanter. Impossible d'oublier cet auteur désabusé prêt à tout pour relancer sa carrière (même à planifier dans les moindres détails son enlèvement par une bande de terroristes), le froid dans le dos à la lecture de Le dixième (qui s'inspire d'un fait vécu alors que, pendant la Deuxième guerre mondiale, on avait puni des rébellions de régiments en les décimant littéralement), le destin tragico-comique de Monsieur Public, le regard décapant que l'auteur pose sur ceux qui évitent les mendiants dans Terminus, l'intrigante relecture du Monday Night Football ou le poétique et inspiré In memoriam Isodora.
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