Dans le coin gauche, Cass, une analyste de haut vol, capable de décortiquer les moindres algorithmes, qui cherche réconfort dans les chiffres, incapable de prendre pied entièrement dans le réel. Dans le coin droit, Jason, un financier qui a érigé sa fortune à coup de poignées de mains et de coup fumeux, incapable de saisir entièrement la portée de ce qui arrivera dans quelques heures à peine, au seuil de l’effondrement boursier de 2008. Entre les deux s’engage un combat de titans, une course de fond – à prendre ici dans les deux sens du terme – dont ni l’un ni l’autre ne se relèvera indemne.
Le décompte est amorcé dès la première parole prononcée, alors que les secondes défilent à vitesse folle sur deux écrans disposés de part et d’autre de la salle. Sur scène, de simples chaises, disposées de façon concertée, points d’appui comme obstacles à contourner dans cette joute verbale de haut niveau entre Luc Picard et Sophie Desmarais, entièrement transcendée par le feu qui couve en cet être asocial qui, à travers un travail sur les métaphores et l’ironie, finira par trouver sa propre voix. «La muette est devenue un mégaphone», raillera d’ailleurs Jason.
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