Montréal la belle
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Photo: Lucie Renaud |
« Longtemps, la ville avait eu cette couleur, la couleur aimée de son arrivée, celle qu'elle avait imaginée et espérée. Puis, avec le premier soleil, les terrasses avaient surgi comme si on avait brusquement levé un rideau, et les rues étaient devenues jaune pâle.C'était une couleur frileuse encore, transparente et nue. Elle avait pris de l'épaisseur quand l'été s'était installé, et elle était devenue plus riche et plus dense et, plus tard, Julia l'avait vu éclater comme un fruit mûr. Montréal était brune les soirs d'orage. Elle était nacrée quand les arbres dégoulinaient de pluie, et ses nuits étaient alors vertes et profondes. »
Françoise de Luca, Vingt-quatre mille baisers
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