Porgy and Bess: pari tenu
Porgy and Bess fait partie de ces opéras mal-aimés. Les
puristes le considèrent trop « comédie musicale » et les jazzophiles qui
ont découvert son existence à travers une des nombreuses relectures de Summertime trouveront peut-être le
dispositif scénique un peu lourd. Le propos – un portrait de l’Amérique noire
des années 1930, écrit par un Blanc qui mourra millionnaire – fera en grincer des
dents certains. Pourtant, si l’on accepte de laisser ses préjugés chez soi,
cette production de Porgy and Bess, présentée
à guichet fermé à cinq reprises – un exploit, à Montréal! – devrait rallier
tous les suffrages.
La distribution, entièrement noire (hormis quelques petits rôles parlés, plus que secondaires), se révèle impeccable. Avec son
baryton riche, Kenneth Overton campe un Porgy digne malgré son handicap, capable
de tout pour défendre Bess, superbement interprétée par Measha Brueggergosman,
très en voix et actrice consommée.
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