lundi 23 juin 2014

Chat sauvage

« Quand je la saluai, elle répondit par un signe de tête sans lever les yeux, mais ne pouvais pas lui en vouloir: chaque livre semblait être pour elle une sorte de château où l'on avait le droit de se promener à sa guise, de négliger le monde réel et même de se perdre dans les oubliettes. »
Il n'y a rien comme de plonger dans un livre de Jacques Poulin pour se rappeler pourquoi il reste l'un de nos plus grands auteurs. Il évoque d'ailleurs dans Chat sauvage à quelques reprises la « petite musique » de ces écrivains que le narrateur apprécie (dont Hemingway, un favori de Poulin) et, assurément, quelques paragraphes suffisent pour avoir l'impression de pousser la porte d'un lieu vaguement suranné, pourtant jamais poussiéreux, et de découvrir des personnages en apparence comme tout un chacun, pourtant indéniablement uniques. 

Impossible de ne pas s'attacher à Kim, Macha, au Vieux, au Gardien et à Jack, cet écrivain public qui se prend parfois pour Bogart, mais toujours avec la distance nécessaire. Aucune esbroufe ici, pas de formule alambiquée, de surenchère de métaphore. Une histoire, une voix d'auteur assurée, un lecteur qui ne demande qu'à se laisser transporter.

4 commentaires:

Le Papou a dit…

Bonjour Lucie,
J'aime bien Poulin même si les histoires sont parfois inégales. Celui-là me tente bien. J'espère... sinon ce sera la faute à ton billet.
:-)
Le Papou

Lucie a dit…

C'est un qui m'a beaucoup plu, en tout cas... J'accepterai le blâme si nécessaire. ;)

Venise a dit…

Tu d(écris) bien le style de Poulin. Celui-ci semble être de sa meilleure mouture.

Lucie a dit…

Oui, c'est l'un des classiques Poulin je trouve.