Mettez dans une même pièce dix journalistes aux forces et parcours complémentaires (danse, théâtre, arts visuels, cirque, science): quatre qui habitent à Montréal, quatre qui viennent des États-Unis, une de l'Ontario, un de Vancouver. Sous la férule d'un animateur de haut niveau, Yohann Floch, spécialiste en cirque, mais souhaitant avant tout décloisonner le langage, proposez-leur des visites (École nationale de cirque, TOHU, Cirque du Soleil), des présentations ciblées (sur l'histoire du cirque, sur les défis de programmer le festival Complètement Cirque, sur l'évolution de la forme artistique au Québec), des rencontres post-spectacle avec les artistes, des espaces de discussion.
Fête d'ouverture Photo: Lucie Renaud |
Une impression de vous produire sur un fil de fer sans filet? Oui, assurément. Une peur de tomber? Curieusement, non, car si le monde du cirque est synonyme d'un seul mot, c'est bien celui de « communauté ». Tous les artistes performent à un niveau inouï, ont passé des heures à s'entraîner, à reproduire les mêmes gestes, à s'approprier les codes, avant de pouvoir se définir un langage personnel. Contrairement aux pianistes, ils l'ont fait sous le regard des autres, ayant besoin que quelqu'un les hisse sur un trapèze, s'assure de leur sécurité (l'élément de danger reste omniprésent). Oui, sans doute, les égos entrent en ligne de compte (on n'arrive pas à la maîtrise d'un art autrement), mais le cirque se pratique dans la complémentarité, chacun cherchant à trouver sa niche, sa façon de connecter avec le public.
Photo: Lucie Renaud |
Photo: Lucie Renaud |
Photos prises lors de la journée pour la famille, samedi Photo: Lucie Renaud |
Dans un registre totalement opposé, vous avez jusqu'au 12 juillet pour voir Barbu, la foire électro trad, qui floue habilement les frontières entre cabaret allemand, foire du début du 20e siècle (dans laquelle aurait bien pu évoluer notre Louis Cyr national) et spectacle d'humour (sans paroles ou presque, pourtant). Ici, on revisite l'imaginaire québécois, on le dépoussière, on le décape et on le transforme, que ce soit à travers l'assemblage des numéros ou par la transformation fort habile de chansons traditionnelles québécoises (chapeau à André Gagné et David Simard pour leur appropriation du matériel). Cela ne plaira pas à tous (les opinions étaient très tranchées au lendemain de la représentation), mais la démarche est plus qu'intéressante.
Ceux qui veulent faire plaisir aux tout-petits se glisseront sous le chapiteau installé sur les terrains de la TOHU pour voir une représentation du Midnight Circus (jusqu'au 13 juillet), une compagnie familiale qui présente un cirque à l'ancienne (avec un seul animal, le chien familial), dans un lieu intime, qui favorise la proximité et les yeux ébahis des petits.
Midnight Circus Photo: Lucie Renaud |
Photo: Lucie Renaud |
Photo: Lucie Renaud |
Intersection des Sept doigts de la main Photo: Lucie Renaud |
Photo: Lucie Renaud |
Le festival se poursuit cette semaine. Je prends une journée pour retrouver mon souffle et je replonge demain. Je pensais revenir en blond surfeur dans ma prochaine vie (théorique). J'ai changé d'idée: je me joindrai au cirque!
Minutes complètement cirque hier soir Photo: Lucie Renaud |
Photo: Lucie Renaud |
(Toutes les photos ont été prises avec mon cellulaire.)
1 commentaire:
Je suis jalouse ! :)
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