Samedi soir, je suis tombée avec plaisir sur une présentation télé du film The Hours et me suis surprise à refaire mentalement le périple littéraire que son visionnement avait alors suscité. Il y a déjà plus de cinq ans (ciel! le temps passe!), j'avais été suffisamment séduite par le film pour avaler sur le champ les extras qui traitaient de la musique de Philip Glass, véritable narrateur omniscient selon moi. Quelques semaines après, j'avais la partition en main et me rappelle en avoir travaillé des extraits avec deux élèves plus avancées. Habitée par les images mais aussi les mots, je m'étais ensuite plongée dans la lecture du roman de Michael Cunningham, auquel le film était remarquablement fidèle, tant dans sa structure narrative que dans ses tonalités. Une fois cette lecture terminée, je m'étais plongée dans Mrs. Dalloway de Virginia Woolf, livre qui se révèle la clé de voûte de cette narration chorale. Envoûtée par l'écriture de l'auteure, j'avais ensuite abordé son Journal d'un écrivain, témoignage fascinant des dessous de l'écriture et des motivations du geste créateur.
En revoyant le film, toutes ces lectures, ces nouvelles donnes, se sont ajoutées à l'expérience. Certes, je me suis encore une fois laissée toucher par le jeu des trois actrices, Nicole Kidman, Meryl Streep et Julianne Moore. Mais cette fois, ma lecture du film était autre. J'ai écouté la trame sonore avec l'oreille de celle qui en connaît les moindres subtilités. J'ai apprécié les multiples épaisseurs du personnage de Virginia Woolf. Je guettais certains jeux de caméra, certaines répliques. J'avais l'impression de retrouver un vieil ami mais de pouvoir saisir combien il avait changé, ce qui m'avait échappé jadis. Comme quoi, parfois, de relire (ou revoir) ajoute une toute nouvelle dimension à une oeuvre.
1 commentaire:
Je l'aime, ce film! Et j'ai aussi aimé le livre. Beaucoup!
Enregistrer un commentaire