Joyeuse Halloween à tous!
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| photo: Eric Staudenmaier |
La musique et l’écriture ont été de tout temps les deux pôles de la vie créatrice de l'auteure. Ce site se veut donc un hommage à la musique (particulièrement classique) et à la littérature, mais aussi au théâtre et aux autres manifestations artistiques.
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| photo: Eric Staudenmaier |
Les oreilles peut-être encore titillées par un affreux sifflement qui avait ponctué d'interférences la remise du prix Damien Silès, les musiciens ont pris deux ou trois mouvements avant de donner la pleine mesure de leur talent dans le Pulcinella. Loin du soleil annoncé, nous avons plutôt eu droit à une mise en place de l'oeuvre, bourdes des cors et dérapages de la première violon solo à l'appui (victime apparemment d'un problème mécanique, puisque tout était parfaitement rétabli côté intonation dans le Respighi et le Mozart). Heureusement, Josée Marchand nous a offert des solos de hautbois absolument magnifiques, qui rachetaient presque le manque de brillant et de contrastes des textures.« Parfois, il faut faire confiance à nos souvenirs, même s’ils nous trompent – et parce qu’ils nous trompent. En altérant la réalité, en nous entraînant sur des chemins de traverse, ils nous parlent de nous-mêmes d’une voix nouvelle. Ils nous font imaginer ce qui n’existait pas et, du même coup, nous font entrevoir ce qui n’existe pas encore. Ils réécrivent notre histoire et se font ainsi les précurseurs de notre avenir. C’est justement parce qu’ils détournement la réalité, parce qu’ils la modèlent sur nos désirs insoupçonnés que nos souvenirs ont le pouvoir de nous révéler notre destinée intime. »
Emmanuel Kattan, Les lignes de désir
Les effets de l’apartheid ne se sont pas dissipés d’un coup de baguette magique, une fois Mandela libéré. Le pays doit apprendre à vivre autrement, à se reconstruire, comme Fleur doit non pas oublier Gregory, mais le circonscrire dans un espace-temps, conjuguer certains verbes au passé et d’autres au présent. « Et l’amour tombe. Il s’échappe de nos pores, de nos mains, de nos mémoires. L’amour s’enfuit, se cristallise au contact de l’air froid, disparaît dans la tempête. Je me réveille en sursaut, aussi vide et triste qu’un paysage d’hiver. »
Pour Vaillancourt, il demeure essentiel de changer les
habitudes d’écoute, de favoriser un « élitisme pour tous » plutôt qu’un
nivellement vers le bas. « Cela n’empêche pas de vouloir parler aux gens;
la musique contemporaine s’adresse à tout le monde », rappelle
Vaillancourt qui se dit consciente que la musique reste un art abstrait, moins
facile à appréhender pour plusieurs, alors que la danse et l’art contemporains rallient
plus facilement les suffrages. « C’est difficile de briser les stéréotypes
associés au genre de la musique contemporaine. Nous faisons de la musique,
côtoyons les compositeurs. » Elle avance un parallèle avec le goût qui se
développe au gré des vins dégustés, des mets apprivoisés : « Si
on ne s’entête pas, on passera à côté de quelque chose. » « Elle ne connaît rien à l’art vocal, mais dès les premières mesures, elle fond en larmes. La tête dans l’argile, la plupart des harmonies, complexes et foisonnantes, lui échappent. Elle parvient malgré tout à suivre l’évolution des arrangements en observant les mouvements de sourcils, les épaules qui tanguent, l’ondulation des langues. Des bouches ouvertes comme des rondes sur une portée. Un bonheur intense jusqu’au moment où l’oratorio devient coupant, les aigus incisifs, les basses impatientes. »

« Elle continue alors son exploration, rapproche un tabouret et s’y assoit, enlace l’instrument comme une nouvelle amie à qui on pourrait se confier. »Les temps ébréchés, plus récent roman de Thomas Sandoz, lauréat du Prix Schiller pour En terre (que je lirai assurément), est d'une rare poésie et l'on sent combien l'auteur aime et comprend la musique de l'intérieur, qu'elle soit couchée sur une partition, improvisée, classique, jazz (les notes servant de titres aux chapitres sont d'ailleurs les premières entendues sur le Paris Concert de Keith Jarrett, mais aurait aussi bien servir de thème à une fugue de Bach). Il privilégie des phrases courtes, presque hachurées, autant d'appels d'air avant que Blanche ne plonge dans le silence, de respirations haletantes, pourtant nécessaires, pour le lecteur qui choisit de se glisser dans l'ombre de cette jeune femme comme tant d'autres, qui travaille dans une imprimerie et qui doit faire, dans un délai très court, des choix qui modifieront irrémédiablement le cours de sa vie.
Octobre : mois de transition. Comment ne pas aimer ces journées à la luminosité si particulière, qui permettent de jeter un dernier regard vers l’arrière avant d’accepter de s’encabaner. Mais avant de nous résoudre à l’inéluctable, nous prenons quelques instants pour célébrer notre anniversaire, le webzine (qui relevait alors plutôt du blogue) ayant vu le jour le 15 octobre 2007. Nous entamons avec une fierté toute particulière cette septième année de promotion de la nouvelle littérature d’ici, le sourire aux lèvres, sans craindre le tsunami de nouveaux titres qui ont été – ou seront – lancés par les divers éditeurs cette saison. Une manne pour mes précieux collaborateurs, tous bénévoles rappelons-le, que je tiens à saluer ici, de vrais passionnés qui s’engagent à toujours lire un livre en entier, certains allant même (comme Philippe ce mois-ci) à le relire avant de se prononcer. Difficile de trouver une équipe plus dédiée! Ces nouveaux titres, nous les partagerons bien sûr au fil des mois avec vous, qui ne croyez pas qu’un livre ait besoin d’être porté par la célébrité d’un auteur ou un buzz médiatique pour y plonger.
Deux femmes, deux destins, deux regards; Soledad vient d’Argentine, Annabelle du Québec. Elles se sont croisées à Buenos Aires, ville fracturée depuis le krach financier de 2001. Une décennie plus tard, métro Berri-UQÀM, l’aînée croque les visages des inconnus avec son appareil-photo pour les intégrer à des masques, la plus jeune traque le passé pour l’exorciser en le racontant à voix haute. «Il faut se souvenir pour mieux s’armer», croit celle qui porte à la ceinture un couteau, cadeau de son grand-père, devenu muet au lendemain de cette terrible nuit pendant laquelle il a dû collaborer malgré lui avec les forces armées de la dictature. Sauront-elles se reconnaître, s’apprivoiser, s’accepter? Sauront-elles transcender leurs douleurs, occulter leurs solitudes?
Ce n'est pas tous les jours que cela arrive! La prestigieuse académie suédoise vient de décerner le Nobel de littérature à l'auteure canadienne Alice Munro, surnommée « la Tchekhov de l’Ontario ». Elle devient ainsi la première lauréat du prix Nobel à n'écrire que des nouvelles. Les amateurs du genre (malheureusement plus nombreux du côté anglophone que francophone) ne pourront que se réjouir à cette annonce. L'académie a justifié son choix en ces termes: « Alice Munro est surtout connue comme auteure de nouvelles, mais elle apporte autant de profondeur, de sagesse et de précision dans chaque histoire comme le font la plupart des romanciers dans toute leur oeuvre. » ![]() |
| © Catherine Asselin-Boulanger |
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| Je craque... |
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| Tout le monde a bien sûr une Jaguar qui traîne à recycler en bibliothèque... |
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| Pour Karine et les fans de Dr Who... |