Il y a déjà vingt ans de cela, Daniele Finzi Pasca nous avait séduits avec Icaro, théâtre de l’intime pour un spectateur privilégié qui devient complice de cette fable inclassable sur l’amitié et la maladie.
On a retrouvé cette touche magique, cette volonté de pratiquer le « théâtre de la caresse », ce parti-pris de jeter un regard sur les choses à partir des coulisses, dans les productions signées pour le Cirque Éloize (tout particulièrement Rain et La nebbia), le Cirque du Soleil ou son projet Donka; une lettre à Tchekhov.
Avec Bianco su bianco, Finzi Pasca souhaitait revenir aux origines, à la plus simple expression. Il s’inspire une fois encore d’instants volés pour tisser un canevas lâche sur lequel il dessine à traits légers, en blanc : celui de la neige, de la forêt d’ampoules (détournement de celle qui illuminait la cérémonie de clôture des Jeux de Sotchi), des hôpitaux, de l’absence, des souvenirs qui nous fuient dès qu’on les conjure. Le blanc des clowns aussi, qui peuvent se permettre d’aborder, l’air de ne pas y toucher, la violence, la maladie, la mort, mais surtout le doute. Doit-on se méfier de la gentillesse des gens quand on porte sur le corps la marque des blessures intentées? Peut-on s’ouvrir à l’amour? Est-il encore possible de vivre sa vie sans se faire broyer par la soif de pouvoir des autres?
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