« Je pense que le roman n’est qu’une facette du prisme. Que l’on parle de poésie, de contes, de nouvelles, de scénarios, de chansons, on ne parle en fait que d’utiliser la matière appropriée à l’expression d’un thème, et le choix se fait en accord avec la profondeur et l’élasticité que l’on désire donner à ce thème. Dans ma tête, c’est du pareil au même. »
Photo: Hubert Gaudreau |
Voilà quels termes notre Recrue ce mois-ci, Félix Villeneuve, balaie du revers de la main les frontières entre genres. Certes, le mot « nouvelles » a bel et bien apposé sur la couverture de L’horloger, mais il paraîtra sans aucun doute bien inutile à celui qui osera plonger dans ce recueil de contes pour enfants pas toujours sages, une lumière presque fugitive cohabitant avec une ombre certaine.
Les titres que nous vous proposons en repêchage misent tous sur cette juxtaposition entre clarté et noirceur. Dans Le repaire des solitudes de Danny Émond, avec lequel je me suis entretenue récemment, on découvre quelques dizaines de laissés pour compte. On les aura peut-être croisés dans un café, une ruelle, notre bloc appartement, mais a-t-on jamais pris le temps de vraiment les regarder?
Comme William Drouin, notre recrue d’octobre 2014 avec son livre L’enfant dans la cage, Nicolas Coutlée aborde dansLes carnets du demi-sous-sol la genèse même du premier roman, mais prolonge la réflexion en nous offrant une deuxième partie s’attardant à la réception de l’ouvrage – certaines scènes se révèlent assurément kafkaïennes. Peut-on dans ces conditions envisager la publication d’un deuxième opus?
Charlotte Gingras a certes commis plusieurs titres jeunesse au fil des ans, mais n’avait jamais jusqu’ici tenté d’incursion dans la littérature dite « générale », autre terme fourre-tout dénué de sens. C’est maintenant chose faite et il y a fort à parier que No man’s land lui gagnera un nouveau lectorat.
Existe-t-il des livres qui plairont à tous? Bien sûr que non! Comme le rappelle Félix Villeneuve au sujet de son livre,« certains aimeront, d’autres non. On cherche à toucher l’universel, mais parfois, le passage est étroit et on perd des lecteurs avant l’élargissement final. C’est une sorte de paradoxe, et ça ne me gêne pas. Il y a toujours une certaine personne pour un certain livre. Et je crois que mes amis et lecteurs le comprennent et en tiennent compte. »
2 commentaires:
En te lisant, je me dis que l'on aurait presque pu ajouter le duo Drouin/Coutlée à la rubrique « Regards croisés ». Je n'y ai pas pensé au moment de la rédaction de mon billet. Maintenant, c'est un peu trop tard. Pas grave. Il y aura d'autres opportunités ! ;-)
J'ai tout de suite vu la parenté, mais comme l'un des deux livres était une recrue déjà, ça s'y prêtait moins, mais j'aime bien ces regards croisés. :)
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