Danny Émond ne souhaite pas faire de quartiers avec Le repaire des solitudes. Vingt-neuf nouvelles, presque autant d’uppercuts assenés au lecteur, en quelques dizaines de lignes à peine.
L’auteur, également poète et musicien dans un groupe de métal, sait assurément comment brosser un portrait à larges traits. Comme un documentariste un peu voyeur, il capture une image, un instant, nous révèle la détresse dans laquelle plusieurs de nos semblables vivent et nous laisse libres de dresser – ou non – un constat de société.
Si le recueil peut bien sûr être apprivoisé de façon fragmentée, quelques nouvelles à la fois, on aura avantage à le lire d’un seul souffle pour que des thèmes récurrents s’en dégagent : la filiation impossible, un sexe presque toujours très triste, la violence qui fait partie du quotidien, les secrets qui finissent par nous ronger de l’intérieur. La folie ordinaire, au fond…
Le retour ponctuel du personnage de Maurice offre une respiration naturelle à l’ensemble, nous permet ensuite de discerner des échos aux nouvelles, de voir le tout comme un immense prisme qui, selon l’angle de la lumière qui le traverse, nous montre le monde autrement. L’auteur trouvera-t-il le souffle nécessaire pour développer une histoire sur une centaine de pages? On le souhaite, car plusieurs des laissés pour compte présentés ici mériteraient qu’on leur offre une vie de papier.
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