La musique et l’écriture ont été de tout temps les deux pôles de la vie créatrice de l'auteure. Ce site se veut donc un hommage à la musique (particulièrement classique) et à la littérature, mais aussi au théâtre et aux autres manifestations artistiques.
mercredi 9 septembre 2009
Éditions Lettres Vives
Alors qu'un vent puissant souffle sur la blogosphère, qui vise la dissémination des PAL de tout un chacun, je me suis sentie presque obligée d'y piger un peu plus profondément. Je reviendrai sous peu à ma lecture du deuxième roman de Nicolas Gilbert (qui se retrouvait au sommet de la dite PAL) pour me pencher quelques instants sur un tout petit livre, L'intouchable de Pierre Bettencourt, paru aux Éditions Lettres Vives, qui s'était glissé dans mon sac lors du Marché de la poésie 2008 de Paris.
Fondées en 1981 par deux passionnés, Claire Tiévant et Michel Camus, les Éditions Lettres Vives présentent essentiellement de la poésie et des récits. J'ai eu le grand plaisir d'échanger avec Claire Tiévant, qui m'a d'abord recommandé Le fantôme de Chopin de Thierry Martin-Scherrer (que je remonte illico dans ma PAL) mais aussi ce charmant livre de Bettencourt. Les livres sont réalisés de façon particulièrement soignée, à petite échelle (tirage de 2 000 dans le cas de L'intouchable) dans la tradition artisanale. (Oui, cela veut dire que, une fois de plus, j'ai dû couper les pages de mon livre avant de le lire.)
Aucun doute ici, le contact privilégié avec un éditeur, qui connaît intimement chacun des textes qu'il partage, fait toute une différence pour le lecteur. Chaque livre que j'ai pris dans mes mains, dont j'ai lu le quatrième de couverture, était comme celui d'un ami. Si j'hésitais une seconde, Claire Tiévant me précisait le parcours de l'auteur (une histoire incroyable dans le cas de Thierry Martin-Scherrer, à laquelle je reviendrai sans doute), les particularités du livre, pourquoi elle avait craqué à sa lecture. Surtout, j'ai compris comment il avait été essentiel d'avoir été sensible à la puissance d'un souffle mais surtout à la qualité de la langue.
Que dire alors de L'intouchable, une touchante lettre à cette aimée de l'auteure, qu'il adore mais qui restera malgré tout une amie, tirée à 133 exemplaires la première fois en 1953, sur les presses personnelles de l'auteur, également peintre, imprimeur et dramaturge? J'ai été soufflée par la luminosité de la langue justement, par la justesse avec laquelle Bettencourt évoque l'intouchable, que ce soit cette femme qui a toujours fait partie de sa vie (même s'il s'est éventuellement lui aussi marié avec une autre) ou le lien (lui aussi intouchable) qui les a unis et qui a vraisemblablement affiné son style littéraire. (Ce livre est le premier de l'auteur que j'aie lu.)
Mon oeil aurait-il été accroché par ce titre dans une librairie « normale »? Vraisemblablement pas... pour la simple raison qu'il ne se serait peut-être jamais retrouvé sur les présentoirs. Quand la diffusion de la littérature devient profession de foi, cela m'émeut. Fortement.
En complément, une entrevue avec Michel Camus, dont la vie a basculé jadis lors d'un séjour au Canada, à lire, dans Le matricule des anges.
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3 commentaires:
Quand on pense qu'au Québec, tirage de 2,000 exemplaires signifie que les éditeurs publient un incontournable écrivain avec assurance d'être diffusé et donc d'être lu !
Faire du défrichage de pages, super symbolique comme geste. On se sent explorateur, avec assurance des premiers yeux qui voient.
En passant, tu m'apprends que le deuxième de Nicolas Gilbert est sorti. Savais même pas ! À lire.
Je reviens très bientôt au livre de Nicolas, que j'ai beaucoup aimé! :-)
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