Notre club de lecture se retrouvait la semaine dernière autour de Donna Leon, à la suggestion du Papou, qui considère l'auteure comme une « lecture doudou ». Je me faisais une joie de découvrir le commissaire Brunetti (personnage central des romans de Leon), mais surtout de retrouver Venise. J'y ai passé quatre jours, il y a quelques années déjà, mais ces instants restent encore très frais dans ma mémoire. Je reste convaincue que si un directeur de conservatoire m'avait proposé par hasard un poste, je l'aurais accepté sans hésiter. C'est dire l'effet que cette ville a eu sur moi (même si je réalise bien que la semaine de la Mostra est sans doute plus propice aux déclarations d'amour passionnées que l'alta acqua).
J'ai choisi de consulter le catalogue Nelligan pour m'inspirer et, qui sait, trouver une enquête de Brunetti liée au moins de loin à la musique. Meurtre à la Fenice avait déjà retenu mon attention, quand j'ai découvert que Les joyaux du paradis mettait en vedette une musicologue, à la recherche d'information sur un compositeur baroque. Ne faisant ni d'une ni deux, j'ai cliqué sur le bouton « réserver ce titre », en espérant que le tout me parviendrait à temps (ce livre étant le dernier titre de Donna Leon). Dès sa réception, je m'y suis plongée, heureuse de retrouver Venise, perplexe par rapport à ce compositeur (avait-il existé vraiment?), mais aussi par rapport à l'entrée en scène qui me semblait fort tardive du commissaire et l'absence de meurtre (même si les découvertes musicologiques de Caterina nous plongeaient dans un univers assez trouble). Eh bien, incroyable mais vrai, j'avais réussi à choisir le seul livre de l'auteure qui ne mette pas en vedette son héros, roman qui s'avère en fait une commande de la diva Cecilia Bartoli, qui s'apprêtait à enregistrer un disque consacré à Agostino Steffani (que l'on peut écouter en ligne ici) et souhaitait un « produit dérivé » d'un niveau disons un peu plus relevé.
On a donc droit ici à une enquête musicologique un peu biaisée (l'héroïne s'extasiant ici et là sur l'incroyable maestria du compositeur, tombé dans l'oubli depuis un certain nombre d'années), vaguement bon enfant, assaisonnée de quelques touches du Code da Vinci pour faire bonne contenance (le bel avocat en charge du dossier a étudié - tiens donc! - dans une université associée à l'Opus Dei). Préoccupée ai-je appris des enjeux sociaux de sa ville d'adoption, l'auteure y glisse quand même quelques allusions à la corruption qui ronge la ville (nul n'est à l'abri semble-t-il), ainsi que quelques piques contre la religion catholique (la sœur de Catarina, chercheure universitaire mais qui a pris le voile, vit une sérieuse crise de foi), autre constante chez elle. Néanmoins, malgré ces réserves, j'ai aimé retrouvé Venise, le Florian, les petits bars sympa, les dédales, les canaux, les assiettes de pasta, accompagnées d'un (ou quelques) verres de vin. Et, oui, je lirai un Brunetti, histoire de me faire une vraie idée de l'auteure.
Vous pouvez lire ce que Kikine a pensé de « son » Donna Leon, dans ma PAL justement, ici...
Le Papou nous parle d'un autre titre là...
7 commentaires:
C'est amusant, l'histoire de ta lecture ;-) et ça te fait un titre de plus dans ce challenge !
Bravo encore d'avoir choisi le seul livre sans Brunetti :)
Mais bon, tu y as retrouvé l'ambiance de Venise et des sujets d'actualité sociale... au moins c'était comme dans nos lectures !
Bonne future découverte de Brunetti et sa famille.
(dis, si un jour tu as un poste à Venise, je m'incruste en vacances chez toi, tiens le toi pour dit)
Anne: tous les livres n'ont pas une telle histoire, mais au moins, je me souviendrai de celui-ci! :)
Kikine: Aucun souci. Je te réserve la chambre d'amis. ;)
J'aime beaucoup les premiers Donna Leon.
Dommage pour l'absence de Brunetti, les seconds rôles famille etc... sont assez savoureux.
Joyeuses Pâques, Lucie.
J'ai juste retenu le Florian,pour le reste,je ne sens pas enthousiaste, je continuerai donc avec Brunetti et te souhaite une heureuse lecture future.
Le Papou
PS: Doucement sur le chocolat !
J'aime beaucoup Donna Leon, car les personnages et Venise (!) sont plus importants que l'intrigue en elle-même. On m'a offert un audiolivre de ce roman mais je n'ai pas du tout aimé la voix de la comédienne et j'en suis donc déçue. Brunetti, lui, c'est une autre histoire - je l'adore ! ;-) J'en ai pas lu beaucoup mais "Mort à la Fenice", oui. Quant à Venise, pareil que toi, j'y ai passé trois jours il y a bientôt dix ans mais les souvenirs sont frais et vivants.
Le Papou: en effet, pas besoin pour être de se précipiter à la librairie.
Lewerentz: J'ai hâte de lire un « vrai » Brunetti.
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