Gros Paul se veut en effet à la fois comme une charge contre la consommation à outrance et une fable écologique, dans laquelle un d'abord charmant poupon devient Gros Paul (rôle qui sera tenu par Xavier Huard), un être vil et cupide, incapable de résister à l’appel de la surenchère, dévorant littéralement tout sur son passage: objets, terres, cours d’eau, humains. « Je veux et j’exige le plus grand des festins. Monte jusqu’à ma bouche et je vais te susurrer les moindres détails de l’imposant banquet qui me comblerait », explique-t-il à son serviteur Noirot.
Remplie d’effets (glissandos, basse slap traitée de façon rythmique plutôt que mélodique, percussions servant à réguler le débit du comédien, clusters, quintes ouvertes, distorsions de références tonales, explosions), la musique de Michel Gonneville soutient le texte d’Anne-Marie Olivier sans jamais l’envahir. J'avais avec beaucoup de plaisir assisté à la création du spectacle, qui avait alors inclus un volet de médiation culturelle et la participation d'enfants des écoles primaires des environs. Charmée par le texte, j'avais immédiatement demandé si l'on pouvait m'en transmettre une copie, histoire de me replonger dans cette histoire ubuesque à plus d'un niveau. Le Moulin à musique a eu l'excellente idée d'en tirer un livre-disque, illustré par Célina Guiné, narré cette fois par Pierre-Étienne Rouillard, créateur du rôle, qui prolonge l'expérience sur scène en reprenant texte et musique, mais en y intégrant aussi un cahier d'activités qui peut être utilisé en classe ou à la maison et qui aborde l'univers des contes et démystifie avec des mots simples et accessibles l'univers que l'on croit trop souvent raréfié de la musique contemporaine.
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2 commentaires:
Merci Lucie pour cet article élogieux sur Gros Paul! la représentation s'est vraiment bien passée!La pièce est de plus en plus convaincante et profonde.
Contente de l'apprendre!
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