Mécanique générale nous offre ce
printemps deux albums qui combleront l’amateur de bande dessinée. Si Cumulus de Guillaume Perreault se lit
comme une fable, C’est pas facile d’être
une fille, Bach (Estelle Bachelard) sait quant à lui trouver le ton juste
pour tracer un portrait aussi peu complaisant que possible de la jeune femme
d’aujourd’hui.
Si la couverture rose nous laisse
croire à un énième détournement de la chicklit,
on se rend compte en quelques planches qu’il n’en est rien. L’auteure possède
un très beau coup de crayon, mais surtout un sens très aiguisé de
l’observation.
Estelle nous ressemble indéniablement,
que l’on veuille l’admettre ou non. Qu’elle ne sache pas quelles paires de
chaussures apporter en vacances, qu’elle passe des heures à se préparer avant
une sortie (Charles, son copain, est bien sûr alors endormi depuis belle
lurette), qu’elle envie l’élégance des Parisiennes lors d’un voyage au point de
négliger la découverte de la ville pour écumer les boutiques ou qu’elle fasse
signer sa mijoteuse par Ricardo au Salon du livre, on rit un peu d’elle, mais
surtout beaucoup de nous.
Si on peut d’abord être tentée de
qualifier Estelle de « superficielle » (elle fait par exemple une
montagne d’une simple coupe de cheveux), ses réflexions nous démontrent qu’elle
est aussi capable d’un recul salutaire, ce qui permettra à ces messieurs qui
oseront feuilleter l’album de ne pas se sentir largués, mieux de se sentir soutenus
dans cette difficile recherche de la complicité avec cette étrange chose qu’est
devenue la femme moderne.
2 commentaires:
J'ai beau essayer très fort, j'ai du mal à t'imaginer en train de faire signer ta mijoteuse par Ricardo !!! :-)
Je n'y aurais jamais pensé, mais je trouve l'idée assez savoureuse... surtout que c'est un des livres de recettes que j'ai le plus utilisé au cours de la dernière année! :)
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