« La vertu paradoxale de la lecture est de nous
abstraire du monde pour lui trouver un sens. » (Daniel Pennac, Comme un roman)
Lire. Geste solitaire, peut-être, mais en rien égoïste, car
la lecture n’est pas fuite, mais d’abord rencontre : avec un auteur, avec
un univers, avec soi-même. En effet, si certains romans ne nous procurent qu’un
moment de divertissement, d’autres nous aident à trouver des réponses à
certaines questions qui nous habitent.
Un livre entre les mains, on ne se sent jamais seul. Il
demeurera toujours cet objet magique, qui nous fait voyager, à travers le
temps, l’espace, dans un ailleurs. Il nous révèle des univers parallèles,
fruits de l’imagination d’un autre; ce faisant, il réussit à nous faire oublier
l’isolement. L’écrivain devient alors notre hôte, comme s’il nous accueillait
dans sa chambre d’amis, pour une heure, une soirée, une semaine, un mois.
Un livre peut aussi se transformer en véritable histoire
d’amour. Chacun élabore comme il l’entend sa liste de préférés, ces titres
auxquels on revient, qui continuent d’émouvoir. Est-ce parce que ceux-ci nous
ressemblent ou, au contraire, nous permettent de nous définir autrement, comme
si nous contemplions notre reflet entre les lignes?
Alors que nous sommes bombardés au quotidien d’images, que
l’on tente de nous faire adopter un mode de pensée, plonger dans un roman nous offre
une liberté totale. Personne ne peut nous imposer un visage, faire écran entre
nous et un personnage, forcer notre rythme, parasiter notre imaginaire.
1 commentaire:
Très bel article auquel j'adhère sans restriction. ;)
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