Photo: Yves Dubé |
Le rêve de Grégoire demeure un curieux objet qui pourrait bien plaire plus aux amateurs de théâtre qu’aux mélomanes. Les premiers reconnaîtront indéniablement la touche René-Daniel Dubois (qui signe la mise en scène) et sauront apprécier l’utilisation adroite des projections sur deux panneaux mobiles à l’arrière-scène, le plus souvent placés à angle, les éclairages tout en volumes de Guy Simard et les costumes qui semblent sortis d’une production d’Alice aux pays des merveilles, signés Marianne Thériault.
Librement inspiré du personnage de La métamorphose de Kafka (auquel le postlude fait d’ailleurs référence, le prologue quant à lui ne pouvant qu’évoquer Le procès, l’opéra s’amorçant sur une arrestation dont le principal intéressé ignore les causes), le Grégoire imaginé par Pierre Michaud (qui signe musique et livret) tentera de comprendre, à travers un parcours initiatique en trois rêves, comment canaliser en gestes sa révolte. On reviendra sur son enfance (et une certaine notion de l’enseignement), ce qui pourrait être son adolescence (un voyage en montagnes russes), avant de retrouver un présent malheureusement à peine caricatural, dans lequel des mots comme beauté, culture et éducation sont mis à l’index. Cela donne droit à une scène grinçante à souhait, l’un des moments forts de l’opéra.
Vous pouvez encore vous glisser en salle ce soir.
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