jeudi 26 juin 2008

Vous prendrez bien un petit livre avant de partir?

De retour de Paris la magnifique... Au fil des jours, je suis devenue une pro des dédales du métro parisien (pas exactement pour les natures sensibles ou ceux qui n'ont pas la gambette agile!) et, tout au plus, ai tourné deux ou trois fois autour de points de rendez-vous (à pied) mais en réussissant toujours à m'y retrouver. Pas toujours facile quand on sort de la dite station de métro de deviner quelle sortie privilégier et ensuite l'angle des rues, souvent assez aléatoire.

Ma visite s'est déclinée d'une certaine façon en trois volets: littéraire, musical et pictural. Autour de ces trois axes majeurs se sont greffées des rencontres, toujours fort enrichissantes. Curieuse sensation de s'incarner en tant que blogueur(se), de passer de l'écrit/lu à la rencontre proprement dite. Dans certains cas, on bascule tout naturellement de l'un à l'autre, dans d'autres, comme dans toute rencontre, il faut s'apprivoiser.

Puisque je ne souhaite pas vous étourdir de mes souvenirs de voyage, je me concentre aujourd'hui sur l'aspect littéraire de mon périple. Avant d'élaborer, je vous dirai simplement ceci. À la question posée par le douanier: « Que rapportez-vous? », j'ai répondu franchement: « Principalement des livres! » Disons que, euh... (rougissement)... j'ai été un peu compulsive. Mais (presque) tous les bouquins rapportés (une vingtaine, ouch!), je n'aurais pas pu les trouver ici ou, du moins, si difficilement. (Juré, craché!) De façon fort significative, c'est même ce que j'ai rapporté comme souvenirs à mes ados (qui ont tous deux vu Paris il y a deux ans), à l'exception près d'une ou deux petites babioles pour chacun.

Il faut ici souligner que certains (six précisément) m'ont été offerts par des amis blogueurs: Le sixième crime de Sébastien Fritsch (remis par l'auteur, dédicacé bien sûr), Les adolescents troglodytes d'Emmanuelle Pagano (un coup de cœur récent de Sébastien), Trois leçons de ténèbres de José Angel Valente (textes poétiques d'un auteur que je ne connais pas, un cadeau de Madame Musique), Paris l'instant de Philippe Delerm (un cadeau de Caro[line], pour m'empêcher d'être trop nostalgique... j'avais d'ailleurs offert le même livre à mon ami Michel quand il est rentré de Paris en décembre, comme quoi on offre ce que l'on souhaite recevoir), Dans la main du diable d'Anne-Marie Garat (le dernier coup de cœur de Caro[line]) et La Véritable histoire de mon père de Nicolas Cauchy. Oui, oui, celui-là même, l'auteur chouchou no 2 de Caro[line] (cris de groupie ici), que j'ai rencontré « en vrai » (très sympathique et tout à fait accessible) lors d'un apéro à quelques mètres à peine de la fontaine St-Michel. (Oui, j'ai jeté un coup d'œil à l'eau de la fontaine et n'ai pas trouvé les bijoux de la grand-mère de la narratrice du roman de Katia Belkhodja moi non plus). Nous avons parlé de littérature, de musique classique, de l'écriture elle-même, en terrasse, comme il se doit à Paris.

Autre grand coup de cœur littéraire de mon séjour: le Salon de la poésie, qui se tenait Place Saint-Sulpice, du 19 au 22 juin. Des stands remplis de textes poétiques, de tous genres, tant classiques qu'anarchiques, de toutes provenances. J'admets que j'ai eu plusieurs mouvements de fierté quand j'approchais de stands des maisons québécoises et que je reconnaissais le parler de chez-nous. Partout, sous les tentes blanches, des éditeurs absolument passionnés par leurs produits et qui en parlaient avec une fièvre communicatrice. Certains avaient fait carrière dans un autre domaine et publiaient uniquement des textes auxquels ils croyaient totalement. D'autres ne demandaient pas mieux que de parler en détail de leurs produits, cherchant à orienter notre choix selon ce qui nous interpellait le plus. Les conversations étaient parfois intenses, souvent ludiques, plusieurs poètes (généralement d'une touchante timidité) étaient sur les lieux pour signer leurs œuvres. J'ai été (relativement) raisonnable: cinq bouquins plus un petit fascicule remis en cadeau par les Éditions Lettres Vives (basées en Corse) avec achat. Chez cet éditeur, je me suis procurée Le fantôme de Chopin de Thierry Martin-Scherrer (un texte en prose au titre prédestiné, vous admettrez) et L'Intouchable de Pierre Bettencourt, une lettre d'amour dont on ne se remet pas selon Claire Tiévant, l'éditrice qui publie aussi les textes de Christian Bobin et dont les livres sont présentés à l'ancienne, c'est-à-dire qu'il faut en ouvrir les pages avec un coupe-papier. Aux Éditions de Saint Mont, j'ai craqué pour les Lettres d'amour à George Sand de Musset, un texte que je souhaitais lire depuis plusieurs années et M. Ré-Dièse et Mlle Mi-Bémol, une nouvelle de Jules Verne, parue dans le Figaro illustré, publiée pour la première fois ici. Après en avoir feuilleté quelques pages, je me suis aussi laissée tenter par Ici pépie le coeur de l'oiseau-mouche de Nicolas Dieterlé, chez Arfuyen, une maison alsacienne. Je vous reparle bien sûr de tout cela dès lecture.

Les cadeaux ont été bilatéraux, rassurez-vous. Je révélais à Venise, quelques heures avant le départ, que je n'apportais que des produits québécois dans mes bagages pour les amis blogueurs que je rencontrerais. Maintenant qu'ils ont été distribués, je peux les révéler. Pêle-mêle, il y avait donc dans ma valise: Le cœur de la baleine bleue de Jacques Poulin (que j'ai lu dans l'avion à l'aller, avec un plaisir immense), La traduction est une histoire d'amour du même auteur, Chercher le vent de Guillaume Vigneault, Un dimanche à la piscine à Kigali de Gil Courtemanche, Scrapbook de Nadine Bismuth, Opéra de Jean-Jacques Nattiez, les Poèmes d'asile de Nelligan et, exception à la règle, La fille de l'homme au piano de Timothy Findley, un auteur canadien que j'aime beaucoup.

2 commentaires:

Caro[line] a dit…

Je sais que je me répète mais j'ai été ravie de notre soirée passée tous ensemble, avec d'abord auteur chouchou n°2, puis avec Madame Musique ! :-)

Et merci pour le cadeau !

Venise a dit…

Te voilà avec quelques milles-feuilles de plus dans ton home. Moi, quand j'ai des milles-feuilles, chez moi, on me traite de gourmande !

Sans blague, étourdissant, la quantité de titres et, en passant, de bons choix québécois qui j'espère seront aimés.

Et ce qui me plaît dans tout ça est que nous allons, nous aussi, les lire à travers tes yeux.