jeudi 31 octobre 2013

Bouh!

Comment résister à ces doigts sur un clavier (la recette ici)...
Joyeuse Halloween à tous!
photo: Eric Staudenmaier

mercredi 30 octobre 2013

Appassionata: pour Mozart!

L'Orchestre de chambre Appassionata lançait sa 13e saison hier soir au Centre Pierre-Péladeau avec un programme qui n'offrait aucune latitude côté camouflage des imperfections, des textures translucides de la suite Pulcinella de Stravinski au foisonnement des cordes d'Il tramento de Respighi, sans négliger un essentiel sens de l'architecture dans la Jupiter de Mozart.

Les oreilles peut-être encore titillées par un affreux sifflement qui avait ponctué d'interférences la remise du prix Damien Silès, les musiciens ont pris deux ou trois mouvements avant de donner la pleine mesure de leur talent dans le Pulcinella. Loin du soleil annoncé, nous avons plutôt eu droit à une mise en place de l'oeuvre, bourdes des cors et dérapages de la première violon solo à l'appui (victime apparemment d'un problème mécanique, puisque tout était parfaitement rétabli côté intonation dans le Respighi et le Mozart). Heureusement, Josée Marchand nous a offert des solos de hautbois absolument magnifiques, qui rachetaient presque le manque de brillant et de contrastes des textures.

Il tramento (Le coucher de soleil) de Resphigi, pour mezzo et orchestre à cordes, a plongé le public dans le ravissement, avec son orchestration rappelant tantôt Richard Strauss, tantôt Puccini, avec quelques touches de Mahler. Si la voix de Geneviève Couillard Després s'est perdue ici et là dans la densité des textures, la mezzo a su rendre les subtilités de cette histoire d'amour condamnée d'avance, d'après un poème de Shelley (que l'on aurait d'ailleurs bien voulu pouvoir lire), dans laquelle une jeune femme tente d'oublier son frêle amant, mort après une unique nuit d'amour. Une mention toute spéciale ici aux deux violoncellistes, remarquablement à l'unisson côté articulation et respiration, qui nous ont offert de très beaux moments.

L'après-entracte était consacré à la Quarante-et-unième symphonie de Mozart. Quelques secondes ont suffi pour comprendre que cette pièce de résistance avait été travaillée avec minutie par le chef et les musiciens, qui nous avaient offert un très beau Haydn en mai dernier. Les tempi semblaient couler de source, la précision des rythmes pointés s'est révélée en tout point impeccable, ainsi que les motifs de trois doubles-croches menant à une note plus longue, présents dans plus d'un mouvement. Daniel Myssyk se révèle assurément un grand Mozartien, un de ces rares artistes ayant compris la nécessité d'allier une compréhension architectonique à une liberté d'expression, de se servir de la densité de la pulsation pour énoncer un propos clair, parfaitement fluide, jamais angulaire ou artificiellement rigide. Les passages fugués du dernier mouvement ont continué à nous habiter, mon ami et moi, lors de notre voyage de retour en métro. Un moment qui aurait mérité d'être gravé sur disque...

mardi 29 octobre 2013

Panique en la demeure

Cela pourrait bien être un cauchemar récurrent plusieurs pianistes: vous entrez en scène, saluez le public, vous assoyez devant le piano, sortez votre mouchoir et le déposez dans le piano. Vous vous essuyez peut-être les mains une dernière fois, faites signe au chef d'orchestre et là, au lieu d'entendre les premières mesures d'un concerto, vous en entendez un autre.

La plupart d'entre nous se seraient liquéfiés sur place, aurait demandé au chef d'orchestre d'arrêter sur le champ ce moment d'atroce souffrance. Pas Maria Joao Pires, alors qu'elle était l'invitée de l'Orchestre du Concertgebouw, sous la direction de Riccardo Chailly. Elle tente sa chance, espère se rappeler de l'autre concerto de Mozart qu'elle entend, et réussit un sans faute. C'est ce que l'on appelle du professionnalisme!
 

dimanche 27 octobre 2013

Les souvenirs

« Parfois, il faut faire confiance à nos souvenirs, même s’ils nous trompent – et parce qu’ils nous trompent. En altérant la réalité, en nous entraînant sur des chemins de traverse, ils nous parlent de nous-mêmes d’une voix nouvelle. Ils nous font imaginer ce qui n’existait pas et, du même coup, nous font entrevoir ce qui n’existe pas encore. Ils réécrivent notre histoire et se font ainsi les précurseurs de notre avenir. C’est justement parce qu’ils détournement la réalité, parce qu’ils la modèlent sur nos désirs insoupçonnés que nos souvenirs ont le pouvoir de nous révéler notre destinée intime. » 
Emmanuel Kattan, Les lignes de désir

samedi 26 octobre 2013

Hiver: variations énigmatiques

Misant aussi bien sur la déstructuration que sur les répétitions qui hypnotisent quand elles n’exaspèrent pas le spectateur, Hiver sert ces jours-ci de porte d’entrée dans l’univers particulier de l’auteur norvégien Jon Fosse.
Difficile pour des interprètes, une metteure en scène, d’offrir une consistance à ces deux personnages qui se rencontrent un jour sur un banc de parc. On ne sait rien d’elle, hormis qu’elle semble ambivalente («je suis ta nana» / «non je ne suis quand même pas ta nana») et que la beauté joue un rôle important («je suis jolie, pas vraie?»). On apprend qu’il déteste la vie de bureau, on devine qu’il est en voyage d’affaires, marié. Elle le houspille, saute d’une affirmation à une autre sans logique apparente. Il l’amène dans sa chambre d’hôtel – une heure ou une nuit? Elle ne le retrouve pas au pub le soir suivant. Ils se recroisent autour du même banc, quelques jours, quelques semaines plus tard, se donneront peut-être une deuxième chance. D’où viennent-ils? Qu’ont-ils vécu avant? On ne le saura pas; le propos est ailleurs.
Pour entrer dans cette apparente non-histoire, pourtant d’une confondante symétrie, il faut accepter de recevoir autrement les stimuli, tant sonores que visuels, se laisser étourdir par les répétitions, les déconstructions, apprivoiser les interstices entre les mots, juxtaposer deux lignes mélodiques, celle, relevant presque du babil de la femme, celle plus laconique de l’homme, point d’ancrage, soutien harmonique.
Pour lire le reste de ma critique, passez chez Jeu...

vendredi 25 octobre 2013

365 passants Et 65 qui resteront

Nous l’avons tous fait à un moment ou l’autre; isoler un inconnu dans un wagon de métro, une salle d’attente, une file à l’épicerie, l’examiner subrepticement et lui inventer un destin. Nous ne saurons jamais si notre imagination plus ou moins fertile aura évoqué une part même infime de réalité ou si, de façon parallèle, cet homme, cette femme, n’était pas en train de nous imaginer autrement. Pendant un an, Frédérique Dubé a croqué sur le vif des passants : 365 poèmes pour autant de vies, déposés sur un blogue. Elle a ensuite mis ces destins à plat, en a extrait 65, les a retravaillés, autant d’instants volés qui ont fini par se glisser dans ce très bel objet, sur papier glacé, paru aux Éditions d’art Le Sabord.
Tous les textes ne sont pas d’égal intérêt. Cela vient sans doute de l’attention que nous aurions nous-mêmes posés sur ces êtres extraits de la masse. Ne sommes-nous pas destinés à réagir plus viscéralement aux portraits de ceux qui auraient attiré notre regard? L’auteure se révèle particulièrement efficace dans les portraits tendres, par exemple celui de cette fillette (8 juillet), une nièce peut-être : « elle s’est endormie / une petite robe fleurie atterrie sur le lit / de fines boucles déposées sur l’oreiller / et une aile froissée / immobilité du vide d’une chambre respirant encore l’innocence des papillons ». Elle sait aussi extraire en quelques vers la douleur d’une situation insoutenable –  « elle aurait voulu vivre une autre vie que la sienne / aurait voulu être un homme être un ilà temps plein / à temps engrossé » (24 octobre) – et faire le don de la parole à tous ces oubliés : «  elle s’était effacée elle-même ainsi que sa vie / avait écrit ses moments de grâce / les avait copiés sur du papier carbone / avait archivé le tout » (30 novembre).
La langue de Frédérique Dubé se décline en général de façon fluide, mais on bute ici et là sur des allitérations si travaillées qu’elles sonnent faux (« la chute chuchote cherche le creux du vide du tout qui ne se pose nulle part »), aspérités que l’auteure gommera sans doute dans un deuxième opus. Force indéniable, le recueil se lit aussi bien qu’il se dit, peut se feuilleter comme un cahier d’esquisses, mais aussi comme une peinture d’époque. Au fond, ne sommes-nous pas tous en attente d’être vus, écoutés, devinés?
« lui là-bas il était prêt / son imperméable sur le dos / son corps espérait qu’on le raconte / des regards par intermittence / jetés aux regrets / et aux nombreux attachements / il m’exprimait sa gratitude / de l’épier calmement / ses bottines s’effaçaient progressivement / de mon champ de vision / opacité s’estompant sur la trace des ombres » (11 mars)

jeudi 24 octobre 2013

Weather: les éléments comme matériau

« Il démontrait à la ronde, le jeu des soupapes et des valves, du guide-rope, des baromètres, des lois du lest, des pesanteurs. » (Céline, Mort à crédit)

On peut analyser des systèmes dépressionnaires, tenter de prédire le temps qu'il fera, mais il faut bien admettre que la météorologie reste une science que nous trouvons souvent bien imprécise. Si dans un pays comme le nôtre, sujet aux fluctuations extrêmes, la température reste un sujet infini de discussion, peut-on l'exprimer en gestes, la danser? C'est l'audacieux pari de Weather de la compagnie australienne Lucy Guerin Inc. que les chanceux qui auront réservé leur billet à l'avance peuvent voir à la Cinquième Salle ces jours-ci. Au fond, si on peut faire la danse de la pluie, pourquoi ne pourrait-on pas danser la pluie?

D'entrée de jeu, la chorégraphe nous plonge dans la matière même, alors qu'un danseur devient sous nos yeux - et nos oreilles puisqu'il produit lui-même le son - vent, happé et bercé par le souffle changeant d'Éole, avec des mouvements d'une extraordinaire fluidité. Délaissant un instant cette girouette humaine, le regard est happé vers le plafond de la scène, un nuage constitué de sacs de plastique génériques, qui nous rappellent qu'autant nous devons composer avec les caprices du temps, autant nos gestes peuvent aussi influencer son cours. L'oeuvre aurait pu se décliner comme un pamphlet écologique, mais refuse d'emprunter cette tangente, outre peut-être quelques allusions aux glaciers qui rétrécissent, une part de ces même sacs ayant été déversée sur scène, puis repoussée par un immense chasse-neige réalisé à l'unisson par les six danseurs, moment de grande beauté, ou lors d'un troublant duo - duel - d'hommes, alors que l'un de ceux-ci tente d'étouffer l'autre avec un sac (comme ces oiseaux qui meurent sous les débris?), qui deviendra quelques instants plus tard sac utérin duquel s'expulser pour (re)naître.

L'essentiel du propos est ailleurs, dans la décomposition et recomposition des gestes notamment, les danseurs devenant anémomètres, instruments de stations météo, adoptent des formations rappelant les isobares, en solo, en duo ou en sextuor. Rarement le groupe agit-il comme tel, un élément perturbateur (comme les systèmes météo) menant à la déconstruction du mouvement, dispersant les danseurs comme des feuilles au vent, cailloux roulant sous les flots puissants du torrent, billes de mercure s'échappant d'un thermomètre. On se laisse happer par la beauté pure de ces lignes qui se font et se défont, par ces dislocations des axes, porté par la très efficace musique originale d'Oren Ambarchi, les segments mélodiques naissant d'une pulsation, de façon presque hiérarchique.

Certains segments paraissent plus long, notamment celui où les danseurs jouent les uns des autres comme de marionnettes, multipliant les onomatopées ludiques, mais on se prend souvent à tomber dans une contemplation presque détachée de l'instant, comme lorsque l'on regarde la pluie ou la neige tomber, au chaud, derrière la vitre... oubliant le passage du temps.


La compagnie se produira également à Ottawa les 7, 8 et 9 novembre.

mercredi 23 octobre 2013

Les souliers de Mandela

Pour extraire enfin un amour déçu de sa vie, une jeune journaliste part au bout du monde. La tête pleine d’attentes, de souvenirs, d’interrogations, elle débarque en Afrique du Sud, se rendra rapidement compte que les clichés et les certitudes n’existent que pour être déboutés. Avec son premier roman Les souliers de Mandela, Eza Paventi frappe fort, très fort. En quelques pages à peine, grâce à une écriture volontiers cinématographique – l’auteure est d’abord documentariste –, elle réussit à nous faire plonger dans une Afrique qui ne peut être découverte entièrement que de l’intérieur, une rencontre, une histoire de résilience à la fois.
Les effets de l’apartheid ne se sont pas dissipés d’un coup de baguette magique, une fois Mandela libéré. Le pays doit apprendre à vivre autrement, à se reconstruire, comme Fleur doit non pas oublier Gregory, mais le circonscrire dans un espace-temps, conjuguer certains verbes au passé et d’autres au présent. « Et l’amour tombe. Il s’échappe de nos pores, de nos mains, de nos mémoires. L’amour s’enfuit, se cristallise au contact de l’air froid, disparaît dans la tempête. Je me réveille en sursaut, aussi vide et triste qu’un paysage d’hiver. »
La puissance des descriptions laisse parfois pantois, tant on a l’impression de sentir le soleil sur sa peau, le vent du large dans ses cheveux, de goûter une spécialité locale, d’entendre le bourdonnement de la foule. La distanciation établie par l’utilisation de la troisième personne du singulier pour les retours dans le passé s’avère un choix convaincant – après tout, la Fleur qui travaille pour Radio Bush n’a que bien peu à voir avec celle qui offrait des chroniques légères à la télévision québécoise –, celui d’interpeller le lecteur ici et là également. Que Fleur inscrive dans la marge des précisions sur la situation politique, dessine une carte des régions visitées ou glisse un commentaire très « fille » sur la beauté d’un homme permet une deuxième lecture, hors des sentiers battus, presque buissonnière (à prolonger si souhaité sur le blogue de Fleur Fontaine), une ouverture sur l’autre surtout. Un livre à glisser entre toutes les mains, surtout en cette période de déchirements idéologiques. « Je deviens un être humain à travers d’autres êtres humains. Et je chante, les combats, les histoires d’amour, la peur, la compassion, le courage qui décline ou celui qui renaît. Je chante les rêves de tout le monde, en même temps que tout le monde. »
L'auteure lit un extrait de son livre sur le site de la Recrue...

mardi 22 octobre 2013

Oleanna: redoutable

Réalisateur, scénariste et dramaturge, David Mamet a une feuille de route exceptionnelle. Si on connaît bien sa pièce Glengarry Glen Ross (et le film qui en a été tiré), Oleanna n'a malheureusement jamais été remontée ici depuis 1994 et c'est dommage car, rarement, le spectateur pourra s'approprier une pièce d'une telle efficacité.

L'intrigue semble en apparence simple. Carol, une étudiante dans la jeune vingtaine, demande à rencontrer son professeur, sur le point d'être titularisé, pour tenter non pas seulement de rehausser sa moyenne, mais de comprendre la matière. Il l'écoute à moitié, distrait par l'achat de la maison qu'il est sur le point de conclure avec sa femme, mais bientôt le vent tourne et un troublant jeu de chat et de souris s'amorce, dont l'issue laisse le spectateur pantois.

La pièce est défendue ces jours-ci au Prospero par Vincent Côté (qui l'a également traduite) et Olivia Palacci, qui assurent conjointement la mise en scène et leur lecture se révèle à la hauteur du texte. Par la disposition des gradins de chaque côté de l'espace de jeu, la scénographie nous pousse d'entrée de jeu à prendre position. Souhaitera-t-on plutôt voir le visage de Carol ou de John? Qui considère-t-on la victime, qui aura besoin d'être soutenu(e)? Plusieurs choix astucieux ont été faits côté mise en scène, notamment l'utilisation de trois aires distinctes facilitant la multiplicité des points de vue (à prendre ici dans les deux sens du terme), l'utilisation astucieuse de gestuelles renversées qui crée l'illusion de passer d'un côté à l'autre du miroir et un réel travail sur la densité des points de suspension qui jonchent le texte.

On sort de la salle troublé par le propos, conscient qu'un seul grain de sable peut enrayer n'importe quel engrenage - surtout quand il est question de relations humaines -, mais surtout d'avoir été bluffé par l'auteur.

Jusqu'au 26 octobre au Prospero

lundi 21 octobre 2013

Le Nouvel Ensemble Moderne : 25 ans de nouveaux classiques

Le temps passe, mais ne s’arrête pas. Le regard fixé vers l’avant, Lorraine Vaillancourt, directrice artistique et fondatrice du NEM a quand même souhaité proposer une saison anniversaire protéiforme, qui reprend certains classiques, mais permet aussi au public montréalais de s’ouvrir à d’autres univers, dans des lieux multiples. Quand elle a mis sur pied l’ensemble, elle n’avait pas alors considéré la possibilité que celui s’inscrive dans une telle durée. Elle souhaitait plutôt offrir à des musiciens intéressés par le nouveau répertoire et certaines œuvres phares de la deuxième moitié du 20e siècle le luxe de les travailler en profondeur, de servir les compositeurs. « Les musiciens du NEM sont des gens modestes, explique la chef d’orchestre en entrevue, qui acceptent de mettre la musique de l’avant, de se fragiliser, de chercher aussi. En voyant une montagne, ils auront envie de la monter, de trouver un moyen pour y parvenir. Il faut avoir envie de relever le défi, de se frotter les mains et non de baisser les bras. »

Cette cohésion palpable entre les membres, plus chambristes que simples instrumentistes, a rapidement permis au NEM de se démarquer sur la scène internationale, notamment à travers les tournées. Dans une volonté d’ouverture du répertoire, mais aussi de soutien à la relève, se grefferont le Forum des jeunes compositeurs, événement biannuel existant depuis 1991, ainsi que les Rencontres de musique nouvelle, devenues un incontournable estival au Domaine Forget.

Pour Vaillancourt, il demeure essentiel de changer les habitudes d’écoute, de favoriser un « élitisme pour tous » plutôt qu’un nivellement vers le bas. « Cela n’empêche pas de vouloir parler aux gens; la musique contemporaine s’adresse à tout le monde », rappelle Vaillancourt qui se dit consciente que la musique reste un art abstrait, moins facile à appréhender pour plusieurs, alors que la danse et l’art contemporains rallient plus facilement les suffrages. « C’est difficile de briser les stéréotypes associés au genre de la musique contemporaine. Nous faisons de la musique, côtoyons les compositeurs. » Elle avance un parallèle avec le goût qui se développe au gré des vins dégustés, des mets apprivoisés : « Si on ne s’entête pas, on passera à côté de quelque chose. »

L’expérience de concert reste un phénomène hors-normes, rappelle-t-elle. « Accepter d’être immobile, silencieux, pendant un certain temps, relève du tour de force, mais aussi accepter le silence dans la musique. » Si elle considère utile de donner des pistes pour aider à une meilleure compréhension du langage, elle persiste à trouver le côté abstrait du langage génial. « Dans une même salle, 200 personnes auront 200 lectures différentes d’une même œuvre. Il faut accepter de voyager à travers le son. »

Habermas contre la laïcité québécoise stricte

Dans son Devoir de philo de l'édition d'avant-hier, Le Devoir propose une analyse fort éclairée et éclairante de Marco Jean, professeur de philosophie au Cégep St-Laurent qui s'appuie sur la pensée de Jürgen Habermas, pour offrir un point de vue nuancé sur l'épineuse question de la laïcité québécoise. (Encore hier, j'étais engagée dans une discussion qui aurait pu devenir véhémente sur le sujet, qui semble faire perdre tout sens de réserve, même aux plus sensés.)

Selon le philosophe allemand, qui s'est beaucoup penché sur la question de la religion au cours des dernières années dans son travail, l'État « ne doit pas se montrer neutre en bannissant tous les symboles religieux mais en accordant à tous la possibilité de les afficher ».

À lire ici...

dimanche 20 octobre 2013

Je ne tomberai pas - Vaslav Nijinski

Danseur aux habiletés exceptionnelles, figure emblématique d’une époque, Vaslav Nijinski révolutionnerait le langage chorégraphique avec sa lecture du Sacre de printemps, œuvre dont on célèbre le centenaire de création cette année. L’heure de gloire de Nijinski aura malheureusement été de très courte durée car, quelques années à peine après avoir été révélé au grand public, il sombrera en 1919 dans une folie mystique. C’est justement ce Nijinski-là, profondément troublé, qui s’est confié dans ses Carnets une ultime fois avant d’embrasser entièrement le déséquilibre, qu’évoque Je ne tomberai pas – Vaslav Nijinski.
«Le public aime s’étonner», confiera-t-il notamment. Difficile sans doute – impossible peut-être – pour le spectateur d’oublier l’extension fabuleuse de cet artiste unique, doté d’une puissance de sauts vertigineuse, de son incarnation du personnage central duPrélude à l’après-midi d’un faune, de ses variations dans Le spectre de la rose de Fokine, des en-dehors impossibles à tenir pour les danseurs du Sacre, d’accepter un Nijinski immobilisé, prisonnier d’une démence qui le ronge, pourtant suffisamment lucide pour revenir sur certains moments-clés de sa carrière, s’inscrire en commentateur de son époque, goûter une ultime fois peut-être à la gloire.
On peut lire le reste de ma critique sur le site de Jeu...

samedi 19 octobre 2013

Les temps ébréchés

« Elle ne connaît rien à l’art vocal, mais dès les premières mesures, elle fond en larmes. La tête dans l’argile, la plupart des harmonies, complexes et foisonnantes, lui échappent. Elle parvient malgré tout à suivre l’évolution des arrangements en observant les mouvements de sourcils, les épaules qui tanguent, l’ondulation des langues. Des bouches ouvertes comme des rondes sur une portée. Un bonheur intense jusqu’au moment où l’oratorio devient coupant, les aigus incisifs, les basses impatientes. » 

Le diagnostic est imparable: dans huit semaines, Blanche perdra l'ouïe entièrement. Elle pourrait rester prostrée, courir d'un spécialiste à l'autre pour obtenir un deuxième avis. Plutôt, elle apprendra à écouter autrement, à percevoir le murmure de la ville, mais surtout à s'approprier le langage musical, à travers des leçons de solfège bien particulières offertes par un vieux pianiste qui décrypte pour elle Piazzolla, à travers des partitions qu'elle se met à collectionner, à déchiffrer à sa manière, qui lui permettent d'entrer autrement dans des œuvres déjà entendues, qu'elle pensait connaître, à travers le contact avec des instruments qui croisent sa route, qu'ils soient trompette, bandonéon, piano ou harpe. 
« Elle continue alors son exploration, rapproche un tabouret et s’y assoit, enlace l’instrument comme une nouvelle amie à qui on pourrait se confier. »
Les temps ébréchés, plus récent roman de Thomas Sandoz, lauréat du Prix Schiller pour En terre (que je lirai assurément), est d'une rare poésie et l'on sent combien l'auteur aime et comprend la musique de l'intérieur, qu'elle soit couchée sur une partition, improvisée, classique, jazz (les notes servant de titres aux chapitres sont d'ailleurs les premières entendues sur le Paris Concert de Keith Jarrett, mais aurait aussi bien servir de thème à une fugue de Bach). Il privilégie des phrases courtes, presque hachurées, autant d'appels d'air avant que Blanche ne plonge dans le silence, de respirations haletantes, pourtant nécessaires, pour le lecteur qui choisit de se glisser dans l'ombre de cette jeune femme comme tant d'autres, qui travaille dans une imprimerie et qui doit faire, dans un délai très court, des choix qui modifieront irrémédiablement le cours de sa vie.

Magie du pouvoir d'évocation des mots de Sandoz, on se mure volontairement dans un un silence intérieur quand on lit le roman, histoire de pouvoir percevoir en soi-même les musiques évoquées, le ronronnement des machines, le babillage intempestif de tous ces gens que côtoie Blanche. Portés par son urgence à emmagasiner tous ces rappels sonores, on a d'abord envie de courir et d'avaler à toute vitesse ce petit livre et puis, presque subrepticement, on ralentit sa lecture, les dernières pages se déposant comme autant de points d'orgue successifs qui s'étirent dans le temps.


L'auteur est l'invité de l'émission Entre les lignes sur la RTSR ici...

jeudi 17 octobre 2013

Concerto au sol: poétique et ludique

Athlète, analyste, poète, artisan, traducteur, devin: le musicien est bien plus qu'un tâcheron au service d'un compositeur tout-puissant. Et s'il devenait danseur (certains interprètes l'ont déjà trop bien compris et abusent de la gestuelle), mieux, que ses doigts se métamorphosaient en marionnettes, grâce à la chimie des maquillages? Voilà le parti adopté par le compositeur et artiste multidisciplinaire Félix Boisvert dans le très beau spectacle Concerto au sol, présenté ces jours-ci aux Écuries.

Ici, les mains de Boisvert et d'une quinzaine d'autres musiciens (par la magie des projections) deviennent personnages, muets mais éloquents, au service de la musique et de la poésie. Que l'on ait 7 ou 77 ans, soit professeur ou élève, professionnel ou simple mélomane, importe peu ici; chacun saura trouver une façon de s'approprier cette odyssée au cœur du son et de l'imaginaire, en tirer une lecture personnelle. Selon les tableaux, les phrases, on peut réagir aux sonorités ou à l'image, accepter d'être bouleversé ou rire à gorge déployée.

Rarement une proposition dite « pédagogique » m'aura paru aussi accomplie. Formé au Conservatoire de musique de Montréal, Félix Boisvert ratisse large et propose un voyage à travers les époques aussi bien que les continents et les genres, nous faisant passer, sans que cela ne semble jamais plaqué, de l'introduction du Concerto pour violoncelle de Dvorák en début de spectacle à un langage résolument contemporain, avec détours par un impressionnisme à la Debussy, le jazz, les musiques du monde, l'électroacoustique, le bruitisme. Peu importe les harmonies dans lesquelles elle se drape, la musique parle toujours au côté émotif du spectateur.

Celui-ci entendra les instruments de l'orchestre, le piano, les percussions, d'autres aux sonorités plus typées (dans un segment au distinct parfum hawaïen par exemple), d'autres traités électroniquement. Il découvrira les gammes pentatonique et chromatique. Il fera l'expérience de l'écoute stéréophonique, mais également quadriphonique. Il apprivoisera même un certain silence. Il cédera surtout sans retenue à cette magie des mains qui se démultiplient, planent, cherchent à reproduire le geste musical d'une autre (segment extraordinaire), s'inscrivent en contrepoint musical les unes des autres. Fasciné par le processus, il n'oubliera jamais entièrement que tout cela est produit par des humains (belle idée de Boisvert de réapparaître périodiquement, de rappeler aux plus jeunes sa présence), la technologie ici ne servant qu'à appuyer le propos, jamais à le dénaturer.

Ce spectacle doit être vu (vous avez jusqu'au 26 octobre pour le découvrir), tourner (dans le réseau des Maisons de la culture par exemple), voyager ailleurs dans le monde. Rarement des mains de musicien auront été si éloquentes.


mercredi 16 octobre 2013

Instructions pour un éventuel gouvernement socialiste qui souhaiterait abolir la fête de Noël

Dans le coin gauche, Cass, une analyste de haut vol, capable de décortiquer les moindres algorithmes, qui cherche réconfort dans les chiffres, incapable de prendre pied entièrement dans le réel. Dans le coin droit, Jason, un financier qui a érigé sa fortune à coup de poignées de mains et de coup fumeux, incapable de saisir entièrement la portée de ce qui arrivera dans quelques heures à peine, au seuil de l’effondrement boursier de 2008. Entre les deux s’engage un combat de titans, une course de fond – à prendre ici dans les deux sens du terme – dont ni l’un ni l’autre ne se relèvera indemne.
Le décompte est amorcé dès la première parole prononcée, alors que les secondes défilent à vitesse folle sur deux écrans disposés de part et d’autre de la salle. Sur scène, de simples chaises, disposées de façon concertée, points d’appui comme obstacles à contourner dans cette joute verbale de haut niveau entre Luc Picard et Sophie Desmarais, entièrement transcendée par le feu qui couve en cet être asocial qui, à travers un travail sur les métaphores et l’ironie, finira par trouver sa propre voix. «La muette est devenue un mégaphone», raillera d’ailleurs Jason.
Pour lire le reste de ma critique, passez chez Jeu...

mardi 15 octobre 2013

La Recrue a six ans!

Octobre : mois de transition. Comment ne pas aimer ces journées à la luminosité si particulière, qui permettent de jeter un dernier regard vers l’arrière avant d’accepter de s’encabaner. Mais avant de nous résoudre à l’inéluctable, nous prenons quelques instants pour célébrer notre anniversaire, le webzine (qui relevait alors plutôt du blogue) ayant vu le jour le 15 octobre 2007. Nous entamons avec une fierté toute particulière cette septième année de promotion de la nouvelle littérature d’ici, le sourire aux lèvres, sans craindre le tsunami de nouveaux titres qui ont été – ou seront – lancés par les divers éditeurs cette saison. Une manne pour mes précieux collaborateurs, tous bénévoles rappelons-le, que je tiens à saluer ici, de vrais passionnés qui s’engagent à toujours lire un livre en entier, certains allant même (comme Philippe ce mois-ci) à le relire avant de se prononcer. Difficile de trouver une équipe plus dédiée! Ces nouveaux titres, nous les partagerons bien sûr au fil des mois avec vous, qui ne croyez pas qu’un livre ait besoin d’être porté par la célébrité d’un auteur ou un buzz médiatique pour y plonger.
Ce mois-ci, nous vous proposons un voyage aux confins de notre monde avec notre RecrueLes souliers de Mandelad’Eza (prononcez Etza) Pazenti. L’auteure a troqué la caméra, son mode d’expression privilégié, pour le clavier d’ordinateur, et nous offre de découvrir l’Afrique du Sud autrement, de l’intérieur, nation arc-en-ciel qui se décline au fil des liens qu’établit la protagoniste du récit, Fleur Fontaine. J’ai récemment échangé avec Eza Paventi pour le compte des Actualités littéraires sur CKCU-FM et je vous invite à l’écouter nous parler de son parcours et des projets qu’elle entretient pour le roman et à découvrir ses réponses à notre questionnaire.
Côté repêchages, Philippe Guillaume nous parle de l’inclassable Faire violence de Sylvain David, un des deux titres lancés cet automne par Quai no 5. Étrange coïncidence, une certaine violence sert aussi de trame secondaire à Jérôme Borromée de Guillaume Bourque, Robin Dubois, bon truand de Geneviève Guilbault (roman jeunesse) et La sorcière du palais, deuxième roman de Sophie Bérubé (le palais évoqué dans le titre étant celui de justice). À l’opposé, La dérive des jours de Jonathan Gaudet, auteur globetrotter comme notre Recrue, se révèle plus onirique, alors que Bérénice 34-44 d’Isabelle Stibbe se veut un hommage au théâtre aussi bien qu’évocation d’un pan d’histoire. Il ne faut pas non plus oublier ces quidams que Frédérique Dubé a croqués pendant un an, 365 passants – et 65 qui resteront, tranches de vie volées ou inventées, traitées de façon poétique.
Un vœu avant de souffler les bougies de  notre gâteau d’anniversaire? Que vous continuiez de soutenir ces nouvelles voix d’ici. Rejoignez-vous sur notre page Facebook pour la poursuite des festivités!

samedi 12 octobre 2013

Soledad au hasard

Deux femmes, deux destins, deux regards; Soledad vient d’Argentine, Annabelle du Québec. Elles se sont croisées à Buenos Aires, ville fracturée depuis le krach financier de 2001. Une décennie plus tard, métro Berri-UQÀM, l’aînée croque les visages des inconnus avec son appareil-photo pour les intégrer à des masques, la plus jeune traque le passé pour l’exorciser en le racontant à voix haute. «Il faut se souvenir pour mieux s’armer», croit celle qui porte à la ceinture un couteau, cadeau de son grand-père, devenu muet au lendemain de cette terrible nuit pendant laquelle il a dû collaborer malgré lui avec les forces armées de la dictature. Sauront-elles se reconnaître, s’apprivoiser, s’accepter? Sauront-elles transcender leurs douleurs, occulter leurs solitudes?
Soledad au hasard de Julie Vincent se veut d’abord et avant tout le récit d’une rencontre: entre deux êtres que rien ne semble unir à première vue, entre le réel et l’imaginaire, entre le cinéma d’Antonioni et les nouvelles de Cortázar, entre deux cultures, deux hémisphères.
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vendredi 11 octobre 2013

MétrOpéra Verdi

Hier, 16 h 15, métro Berri-UQAM, ils ont été des centaines à célébrer le 200e anniversaire de naissance de Verdi en travaillant pendant une vingtaine de minutes le célèbre Choeur des Hébreux de Nabucco, puis à le chanter avec cœur.  Ne venez pas me dire après ça que la musique classique est devenue une langue morte! Viva Verdi!

jeudi 10 octobre 2013

Un Nobel canadien

Ce n'est pas tous les jours que cela arrive! La prestigieuse académie suédoise vient de décerner le Nobel de littérature à l'auteure canadienne Alice Munro, surnommée « la Tchekhov de l’Ontario ». Elle devient ainsi la première lauréat du prix Nobel à n'écrire que des nouvelles. Les amateurs du genre (malheureusement plus nombreux du côté anglophone que francophone) ne pourront que se réjouir à cette annonce. L'académie a justifié son choix en ces termes: « Alice Munro est surtout connue comme auteure de nouvelles, mais elle apporte autant de profondeur, de sagesse et de précision dans chaque histoire comme le font la plupart des romanciers dans toute leur oeuvre. » 

L'auteure a publié à ce jour 14 recueils de nouvelles (dont un qui traîne dans ma PAL et profitera d'un passe-droit, assurément, compte tenu des circonstances) et a déjà reçu en 2009 le prestigieux Man Booker International Prize. Côté statistiques, elle est seulement la treizième femme (depuis 1901) à recevoir le Nobel.


Ce corps qui parle: éloquent

© Catherine Asselin-Boulanger
Omnibus propose ces jours-ci un programme double mettant en lumière le travail de Sylvie Chartrand et d’Yves Marc. Deux univers à des lieues l’un de l’autre certes, mais néanmoins complémentaires, qui permettent de mieux comprendre le langage du corps.
En une vingtaine de minutes, Splendeur et misère d’une courtisane propose une réflexion protéiforme sur la marchandisation de la femme. Sur une trame travaillée par le spécialiste en électroacoustique Yves Daoust, à laquelle se greffent aussi bien les confidences de Lily, véritable escorte, qu’un texte lu par Simone Chartrand, l’interprète et plasticienne Sylvie Chartrand (qui œuvre depuis 12 ans au sein d’Omnibus) raconte l’histoire de cette femme, de toutes les femmes.
Vêtue d’un corset noir, de bas résille, d’une ample chemise d’homme blanche, elle retrace par une gestuelle éloquente un parcours de la noirceur vers une lumière toute relative. 
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Jusqu'au 26 octobre à Espace libre

mercredi 9 octobre 2013

Découvrir Denis Gougeon en s'amusant

La Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) a lancé son projet pédagogique Grand jeu / Grande écoute 2013-14 la semaine dernière. Cette année, pas moins de 25 000 élèves se verront proposer des activités de découverte autour du compositeur québécois Denis Gougeon, célébré cette année dans la série Hommage. (Plus de 250 concerts et activités auront lieu partout au pays au cours de la prochaine saison.)

Une bande dessinée a été lancée en même temps (je vous en reparle), signées Marie Décary et Élisabeth Eudes-Pascal, ainsi qu'un premier segment biographique sur vidéo.

lundi 7 octobre 2013

Des bibliothèques inusitées

Mes livres sont rangés, par genre (québécois, autres, poésie, théâtre, essai, allemand), en ordre alphabétique (sauf la PAL et l'étagère des services de presse, bien sûr), dans trois bibliothèques Hemnes foncées. Les livres de musique et les partitions sont bien sûr avec mes instruments, dans des étagères blondes. D'une banalité déconcertante, il faut l'admettre, surtout quand j'ai découvert ces bibliothèques dans l'édition d'hier de Flavorwire...
Je craque...

Tout le monde a bien sûr une Jaguar qui traîne à recycler en bibliothèque...

Pour Karine et les fans de Dr Who...

samedi 5 octobre 2013

Ain't misbehavin': à la hauteur des attentes

Entre les deux guerres, New York a vécu au rythme de la renaissance de Harlem, effervescence dont le rayonnement déborderait largement des frontières des États-Unis. Harlem détrône Chicago comme capitale du jazz, les riches Blancs se pressant au Cotton Club et au Savoy Ballroom, les autres fréquentant plutôt les boîtes de Lenox Avenue, y découvrant le swing. Les plus grands noms s’y produisent, dont Duke Ellington, Louis Armstrong, Count Basie, Billie Holliday et Fats Waller, autour duquel s’articule en partie la revue Ain’t Misbehavin, titre de l’un de ses plus grands succès. D’abord montée en version cabaret, puis sur Broadway en 1978, elle serait présentée plus de 1600 fois au cours des quatre années qui suivraient et deviendrait la première revue musicale à recevoir le Tony de meilleure comédie musicale.
Ici, pas de numéro à grand déploiement, de paillettes frivoles et de jeunes femmes levant haut la jambe. Les créateurs Murray Horwitz et Richard Maltby Jr ont souhaité rendre hommage à une époque magique et à ses créateurs les plus influents.
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La production se poursuit jusqu'au 20 octobre.

jeudi 3 octobre 2013

Sedna: Goddess of the sea

Les mythes fondateurs permettent de mieux comprendre les référents d’une culture, ses questionnements et ses peurs. Celui entourant celui de Sedna, déesse de la mer, nous offre ici l’occasion de percevoir autrement le peuple inuit. Jeune fille comme tant d’autres, qui repousse les prétendants que son père lui présente, Sedna finira par céder au charme sulfureux de Raven (le corbeau), qui se présente pourtant masqué. Aveuglée par ses promesses, elle le suivra, non pas dans le château qu’elle espère, mais un nid isolé. Devinant son désarroi et malgré ses appréhensions, son père entreprend de la sauver des serres du prédateur, même si cela implique qu’elle doive laisser derrière elle son enfant. Raven refusera de voir sa belle lui échapper, soulevant les flots pour engloutir père et fille. Par lâcheté, par peur (la lecture qu’en tire Jessica Abdallah, auteure et metteure en scène, laisse planer le doute), il sacrifie Sedna à la mer, découpant un à un ses doigts alors que celle-ci tente de s’agripper au bateau, morceaux de chair qui donneront naissance aux créatures marines.

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mardi 1 octobre 2013

Heureuse journée internationale de la musique

Bien sûr, je ne pouvais passer cet événement sous silence... Il faut le chanter, le jouer, l'écouter! Que ferez-vous aujourd'hui pour vous rappeler de l'importance de la musique dans votre vie? Une écoute d'une oeuvre aimée, un saut au concert? Passerez-vous quelques minutes à l'instrument? Unirez-vous votre voix à celle de collègues choristes? Transmettrez-vous votre savoir à des petits? Partagerez-vous votre passion dévorante avec un inconnu?

Peu importe votre choix, rendez hommage à la musique, que ce soit cinq minutes, une heure, toute la journée, toute votre vie!