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lundi 30 mai 2016

Judson Church is Ringing in Harlem (Made-to-Measure): L’émotion avant tout

Trajal Harrell misait sur l’extravagance avec son Antigone Sr, présentée au FTA il y a deux ans. Cette fois, l’expérience est autre avec M2M, Made to Measure, une commande du prestigieux MoMA de New York soulignant le 40e anniversaire des premières performances de la Judson Christ.

Avec ses complices Thibault Lac et Ondrej Vidlar (toujours aussi magnétiques), Harrell joue cette fois la carte de l’intimité, la salle de répétition du Monument-National se trouvant dépouillée à son maximum. 

Lire ma critique de Jeu...

samedi 28 mai 2016

The Black Piece: la face sombre de la force

Comment travailler sur le noir, réussir à l’intégrer au mouvement? En apprivoisant d’abord la peur par le son, en s’en moquant franchement même.

Frottement de souliers, bruissement des vêtements, matriochkas qui s’emboîtent les unes dans les autres; autant d’oscillations à peine perceptibles qui finissent par prendre leur place, relever de l’évidence.

Lisez ma critique sur le site de JEU...

jeudi 17 mars 2016

Un homme de danse

Si nous privilégions une certaine mémoire de la chanson populaire, on ne peut malheureusement pas en dire autant de la danse, classique on contemporaine. Pourtant, au Québec, nous avons eu des danseurs exceptionnels, devenus dans plusieurs cas mémoires vivantes.

C'est le cas de Vincent Warren. Si vous avez 50 ans et plus, il est fort à parier que vous l'avez vu danser, sur scène en qualité de premier danseur des Ballets canadiens ou à la télévision (à cette époque bénie quand pièces de théâtre, concerts et ballets étaient proposées sur la chaîne d'état toutes les semaines). Certains se rappelleront aussi peut-être de sa performance envoûtante dans le Pas de deux de Norman McLaren.

Le film de Marie Brodeur adopte une narration chronologique, nous offrant des photos des premières leçons de ballet du cadet d'une imposante famille, puis de sa période au Metropolitan Opera, où il croise notamment Stravinski. Cela aurait pu être intéressant, mais sans plus, mais sans compter sur l'indéniable charisme indéniable de Warren, qu'il se produise sur scène ou qu'il se raconte.

Polyvalent, il dansera, tout aussi bien dans les ballets qu'avec des compagnies de danse contemporaine (il était l'un des rares aussi polyvalents), en faisant un chouchou des chorégraphes. À 40 ans, il choisit la retraite en 1979 avec le ballet Adieu Robert Schumann de Brian Macdonald (que le chorégraphe refuse de voir dansé par d'autres), qui mettait également en vedette la grande contralto Maureen Forrester (quelle soirée!). L'histoire pourrait s'arrêter là, mais sans compter sur le dynamisme de Warren qui se plongera dans l'enseignement, mais aussi l'élaboration d'une importante bibliothèque de danse (la plus impressionnante au Canada).

Un être fascinant que l'on voudrait avoir comme voisin, comme ami.

Dimanche 20 mars 17 h, Musée des beaux-arts

lundi 1 juin 2015

OFFTA: La vérité en magie / Capitalist Duets

En apparence disparate, ce programme double combinant magie et danse se révèle néanmoins lié par une volonté de faire plus avec presque rien, mais surtout de faire réfléchir le public sur son goût du spectaculaire.

Pour lire ma critique, passez chez JEU...

Vous pouvez voir ce doublé ce soir au Studio Hydro-Québec du Monument-National à 22 h ce soir.

dimanche 31 mai 2015

Tauberbach

Alain Platel et les Ballets C de B sont devenu les chouchous et c'est devant une salle conquise d'avance que s'est déroulée la représentation de Tauberbach (Bach pour les sourds ou encore Bach pour les pigeons mâles, détournement qu'a également adopté le chorégraphe en intégrant un personnage d'oiseau plus grand que nature à la proposition).

« Comment (sur)vivre avec dignité quand il nous reste très peu ? » Voilà la prémisse de Platel, qui s'inspire ici à la fois de la bande sonore Tauber Bach (dans laquelle des pages du Cantor de Leipzig sont chantées par des sourds, expérience troublante s'il en est une pour un musicien) et du documentaire Estamira de Marcos Prado, réalisé en 2004, portrait d'une schizophrène vivant dans une décharge près de Rio de Janeiro, communiquant dans une langue inventée.
Le plateau est ainsi envahi de tonnes de vêtements évoquant le dépotoir d'Estamira, mais aussi tous ces endroits souillés (beaucoup trop nombreux) qui défigurent notre terre et déforment le terme même d'humanité. Les danseurs en émergeront, s'en empareront, les lanceront, se vêtiront de quelques-uns, dans une série de tableaux colorés séduisants, qui font souvent rire, qui rappellent surtout la précarité de la vie et l'impossibilité de rester sain d'esprit dans un tel endroit.
La musique de Bach sert de fil conducteur et les segments véritablement dansés sont souvent d'une beauté à couper le souffle (quel travail sur la déconstruction du mouvement et la redéfinition des lignes!). Les autres segments (parlés, joués) m'ont moins convaincue. La langue inventée des protagonistes reste indéniablement beaucoup plus forte que ces harangues en anglais de la comédienne Elsie De Brauw (incandescente néanmoins) et on aurait pu se passer de quelques scènes sexuelles gratuites qui n'ajoutent pas grand chose au propos. Impossible néanmoins d'oublier ces moments magiques où les interprètes chantent a capella... La langue universelle à sa plus simple - et pure - expression.
Jusqu'au 1er juin au Monument-National


mercredi 27 mai 2015

Solitudes duo: beauté baroque

Photo: Denis Farley
Prolongement naturel de Solitudes solo, le précédent spectacle de Daniel Léveillé présenté au FTA en 2014, Solitudes duo se révèle une proposition véritablement baroque. Déjà, elle s’articule largement autour de l’intériorité sublimée des adagios des concertos pour piano de Bach et de l’effervescence de pièces pour clavecin de Pancrace Royer, dont une magnifique utilisation de La marche des Scythes.

Pour lire le reste de ma critique, passez chez Jeu...

Vous pouvez encore vous glisser en salle ce soir et demain.

vendredi 22 mai 2015

Dancing Grandmothers: une irrésistible invitation au vivre ensemble

Impossible de résister à Dancing Grandmothers de la Eun-me Ahn Company de Séoul qui ouvre avec brio cette 9e édition du FTA ! Haute en couleurs, inspirée, inspirante, la production nous fait voyager sur les routes de campagnes de Corée du Sud autant que dans un passé qu’il est trop facile d’oublier.

Pour lire ma critique, passez chez Jeu...

Il reste quelques billets épars pour ce soir. N'hésitez pas!

jeudi 7 mai 2015

Je te vois me regarder: acéré

Le regard. Celui que l'on pose sur l'autre, mais aussi sur soi. Celui que l'autre pose sur nous surtout. Étrange synchronisme, deux spectacles à l'affiche ces jours-ci proposent une réflexion sur le sujet. Selfie s'attarde sur la mise en scène du soi, Je te vois me regarder se veut plutôt une réflexion, volontiers socratique, sur la femme d'aujourd'hui.

Photo: Guillaume Levasseur
Dans les deux cas, on a droit à une succession de tableaux, à des projections, à un mariage entre danse et théâtre, à une écriture collective, à certains moments volontiers vulgaires. Pourtant, alors que Selfie semble inachevé et tombe volontiers dans une certaine complaisance, on ne peut que saluer le travail de Bye Bye Princesse et la justesse du ton adopté par Mylène Mackay et Victoria Diamond, à la fois interprètes et auteures.

Je te vois me regarder peut se lire comme le prolongement naturel d'Elles XXx, présenté à La Chapelle l'année dernière. Au cri primal, à la révolte, succède non pas la sérénité - loin s'en faut -, mais une véritable introspection qui permet de débouter, parfois de façon très humoristique (la séance de gymnastique faciale que nous offre Mylène Mackay devient une pièce d'anthologie), parfois de façon tragique (le décompte des calories d'une anorexique, transmis avec brio par le jeu distancié de Victoria Diamond), les mythes entourant la féminité et le féminisme.

Photo: Guillaume Levasseur
La femme n'est-elle encore bonne qu'à nettoyer (délirantes séquences de mouvements chorégraphiés par Manon Oligny) ou à se faire traiter de salope (par un homme, par un(e) réalisateur(trice) de films porno)? A-t-on encore le droit de penser à soi, d'ébaucher des rêves qui nous sont propres plutôt que de ne « penser à rien » et à se retrouver avec une liste de « je devrais »? La flatterie et les bassesses font-elles toujours partie de notre attirail de survie (brillante vidéo nous montrant les deux actrices en train de se maquiller suivie d'un passage dans le « réel » )? Jusqu'où doit-on militer en tant que féministe?

La parole au féminin est bien présente sur nos scènes - on peut évoquer ici J'accuse d'Annick Lefebvre, mais aussi S'apparteni(e), en ouverture du Festival du Jamais lu - et c'est tant mieux. En cette période de marasme et d'intolérance, on ne peut que saluer une prise de position telle celle de Bye Bye Princesse. On souhaite longue vie à la jeune compagnie.

Jusqu'au 9 mai seulement à La Chapelle

vendredi 10 avril 2015

Would: deux solitudes

On attendait beaucoup de Would, mouture entièrement repensée d’une commande de la danseuse torontoise Kate Holden. Avec raison! On ne peut que saluer la cohérence du langage chorégraphique de Mélanie Demers, l’excellence des deux interprètes (Marc Boivin a remporté un prix Dora Mavor Moore pour sa performance inoubliable) et l’adresse avec laquelle a été intégré le texte bilingue, qui nous fait passer du rire franc au questionnement sans que l’un ou l’autre des registres semble forcé.

Pour lire ma critique, passez chez Jeu...

Représentations à l'Usine C ce soir et demain. Allez-y!

jeudi 2 avril 2015

À travers la pared: percevoir autrement les murs

Présentée dans une première mouture dans une prison désaffectée de San Luis Potosi au Mexique, À travers la pared d'Élodie Lombardo (Les sœurs Schmutt) est une proposition des plus étonnantes, qui force le spectateur à réfléchir à la notion même d'enfermement. A-t-on besoin de murs physiques pour se sentir emprisonné, avoir l'impression de tourner en rond, de ne pas pouvoir s'exprimer, de ne pas savoir comment rejoindre l'autre ou le groupe?

Photo: Frédérick Duchesne
Comment peut-on suggérer cette impression d'oppression dans un espace entièrement ouvert tel la scène de l'Espace Go? Quand on entre dans la salle, on découvre des cellules lumineuses sur scène: six couleurs distinctes pour chacun des interprètes, auxquelles ont été associés de façon aléatoire les spectateurs à travers un carré de couleur sur le programme de soirée. Chaque danseur se met en mouvement, usant d'un vocabulaire chorégraphique distinct, qui l'identifiera plus ou moins tout au long du spectacle. La notion même du mur est déjà trafiquée, puisque, au fond, ce n'est pas tant le rectangle lumineux qui contient l'interprète que les spectateurs qui se sont massés autour de lui. Et si, au fond, nous construisons nos propres murs, ceux que nous érigeons autour de nous aussi bien que ceux avec lesquels nous nous protégeons des autres?
Photo: Frédérick Duchesne

Après quelques minutes de solos - impossible déjà de ne pas être conscient de la personnalité extrêmement magnétique de Pamela Grimaldo, qu'elle travaille dans l'intériorité la plus secrète ou l'explosion du geste -, les danseurs passent d'une cellule à l'autre, occupent tout l'espace, établissent des liens, forment des duos, certains articulés autour du soutien à l'autre (dont celui formé par Sarah Dell'ava, les yeux recouverts de pansements, et Christobal Barreto Heredia), d'autres teintés d'un certain élément de séduction. Certains spectateurs deviennent ensuite partie prenante de la chorégraphie, à travers un tour de cercle ou à travers des contacts (frôlements, échanges de paroles) avec les interprètes. Alterneront segments volontiers nostalgiques (comme cette évocation d'un lieu, autant par la parole que la musique) et plus ludiques (une déclinaison du jeu Un, deux, trois, soleil), instillant un état de doute de plus en plus insidieux chez le spectateur.

Photo: Frédérick Duchesne
Une fois que celui-ci a regagné son siège, il ne peut que poursuivre cette réflexion sur le voir et le refus de voir (toujours au moins un des interprètes quand ce n'est pas tous ont les yeux bandés), entre le soi et la collectivité, entre le passé et le présent (Eduardo Rocha évoquera notamment en gestes et en paroles des souvenirs d'enfance alors qu'il s'imaginait géant faisant trembler la ville), entre la lumière et l'ombre (magique interprétation dans le cercle de lumière de Grimaldo), entre l'ailleurs et l'ici aussi, grâce à des séquences vidéo poétiques, tournées au Mexique par Robin Pineda Gould, établissant un lien entre ce lien fantomatique et la nouvelle déclinaison du spectacle proposé à Montréal.

Si certains segments de la deuxième partie auraient pu être légèrement ramassés et un lieu peut-être plus industriel (j'ai pensé un instant à la la fonderie Darling ou même aux Ateliers Jean-Brillant) aurait sans doute mieux prolonger le souvenir de la prison de San Luis Potosi, la proposition demeure pertinente, surtout rendue avec autant de conviction par les six interprètes. « Mira me! » Un déchirant cri du cœur qui hante.

Du 1er au 4 et du 8 au 11 avril à l'Espace Go. Présenté par Danse Cité.


mardi 24 mars 2015

La gigue narrative: le mot et le geste

Le numéro 154 de JEU, autour de la nourriture au théâtre, n'a pas encore été lancé officiellement, mais déjà, certains articles sont en ligne, dont le mien, sur la gigue narrative.
Une des entrevues réalisées pour la rédaction m'a notamment permis de retrouver une ancienne étudiante, à qui j'avais donné quelques cours il y a des années de cela, devenue chorégraphe, Menka Nagrani! Les (heureux) hasards de la vie!

mercredi 4 mars 2015

Rocco: construction du jeu

Un ring de boxe reproduit au centre de la 5e salle. Dans deux coins opposés, assis sur une chaise, fumant tranquillement, ignorant la foule, mais jaugeant l'adversaire, deux boxeurs, l'un vêtu d'un short rouge, l'autre bleu. On s'installe autour du ring, première rangée, histoire de ne rien manquer de l'action. Une certaine fébrilité dans l'air est perceptible. Y aura-t-il véritables coups et blessures? Où les deux complices d'ICKamsterdam, Emio Greco et Pieter C. Scholten, auront-ils tracé la ligne entre danse et boxe?

Photo: Alwin Poiana
Dès les premières secondes du spectacle, on comprend que ce que l'on a pu imaginer n'a que peu à voir avec la réalité, que les chorégraphes n'ont pas choisi de réinterpréter le langage de la boxe, mais plutôt de repousser les limites de celui de la danse. Deux danseurs/boxeurs, portant une cagoule et des oreilles rappelant celles de Mickey, nous servent un premier tableau décalé, volontiers circassien, tout en légèreté. Le premier combat peut s'amorcer entre Romulus et Remus, Caïn et Abel, Castor et Pollux, Hypnos et Tanatos: une parade toute en retenue, volontiers amoureuse, qui magnifie les mouvements, en transcende les limites, chacun devenant le miroir de l'autre, deux parts complémentaires d'un même geste, d'un même souffle.

Photo: Alwin Poiana
L'énergie bascule quand l'autre duo, ayant retiré les masques, s'affronte. La sueur perle, gicle parfois, les coups se font plus précis, la tension monte d'un cran, soutenue par un collage musical des plus efficaces, qui n'a pas peur de juxtaposer musique baroque et contemporaine, clins d’œil à la pop et à la comédie musicale. À certains moments, le spectateur est renversé par la virtuosité pyrotechnique des danseurs, à d'autres moments, il fait presque malgré corps avec les interprètes, oubliant la mélodie qu'il entend pour ne plus ressentir viscéralement que la pulsation rythmique, comme si des tambours scandaient le combat. Les rounds de trois minutes se succèdent, comme dans un vrai match, chacun adoptant une couleur autre, complémentaire.

Rupture de ton; une pause est annoncée. La poupée siliconée que l'on attendrait est remplacée par un duo d'amour décalé sur Paroles paroles de Dalida et Alain Delon (clin d’œil supplémentaire au film Rocco et ses frères de Visconti, dans lequel joue Delon, inspiration avouée des chorégraphes) avec « caramels, bonbons et chocolats » lancés dans la foule. Un sourire, un baiser langoureux, engagé, et le feu d'artifice reprend, jusqu'à un apex qui inclut les quatre danseurs et qui nous laisse le souffle coupé.

Dans le coin gauche, la boxe. Dans le droit, la danse. Au final, un seul gagnant: l'émotion dans toute sa violence, retenue ou assumée.

jeudi 19 février 2015

M¡longa: tango fusion

Prolifique chorégraphe, Sidi Larbi Cherkaoui n’a pas son pareil pour estomper les frontières entre les genres, que l’on pense à Sutra qui mettait en scène des moines du temple Shaolin ou Babel, collaboration avec Damien Jalet et le plasticien Anthony Gormley. Avec M¡longa, il nous propose un tango à la fois pur et métissé, les lignes d’une extrême élégance de dix maîtres argentins exceptionnels se juxtaposant à celle de deux danseurs contemporains.

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lundi 9 février 2015

Le chemin des passes dangereuses: dire et danser sa mort

Peut-on intégrer la gigue contemporaine à un classique de la dramaturgie québécoise sans en travestir le propos? La proposition de la metteure en scène et chorégraphe Menka Nagrani peut sembler déroutante sur papier, mais quelques instants suffisent pour réaliser comment le geste peut se révéler le moteur idéal pour transmettre les tensions entre ces trois frères et favoriser une nouvelle lecture du Chemin des passes dangereuses de Michel-Marc Bouchard.

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samedi 24 janvier 2015

Ballet BC: trois fois bravo

Ballet BC prouve hors de tout doute ces jours-ci au Théâtre Maisonneuve qu’il a atteint l’âge de la maturité, mais surtout de la diversité. Difficile de trouver plus opposées – mais en même temps complémentaires – que les trois chorégraphies proposées aux amateurs montréalais, toutes interprétées avec précision et finesse par les 18 membres de la troupe.

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mardi 6 janvier 2015

Lucie est sortie en 2014...

En 2014, j'ai vu 73 spectacles qui n'étaient pas du théâtre... Je comprends mieux comment, en sortant un 150 fois dans une année, je commence à manquer de temps!

Arts visuels et photo

Exposition Adrian Paci (MAC)
Papiers 14
Peter Doig (MBAM)
Lemieux et Pilon (MBAM)
World Press Photo (Marché Bonsecours)
Alex Colville (AGO, Toronto)

Cinéma

Meetings with a Young Poet
La grande belezza
Tom à la ferme
La Vénus à la fourrure
A ras del cielo (documentaire sur le monde du cirque)
Le fantôme de l'opéra (version de 1925, avec improvisation à l'orgue)
Mommy
Into the Woods

Cirque

Intersection (Sept doigts de la main)
Small Tent... Big Shoulders (Midnight Circus)
Acrobates (Le Montfort)
Six pieds sur terre (Lapsus)
Barbu - Foire électro trad (Cirque Alfonse)
Curios (Cirque du soleil)
Reset (Throw2Catch)
The Rendez-vous (Krin Haglund)
Le soir des monstres (Monstre(s))
Le concierge (Anthony Venisse)
Méandre (TOHU)
Cuisine et confessions (Sept doigts de la main, TOHU)
Opus (Circa, TOHU)
Attrape-moi! (Flip FabriQue, TOHU)

Danse

O litBouge de là (jeune public)
FARWayne McGregor Random Dance (Danse danse)
Get a Revolver, Helena Waldmann (Danse danse)
Fault Lines, Leshan Song and Dance Troup (Spectaculairement Chine)
Emmac terre marine (Danse-Cité)
Pavement, Abraham.In.Motion (Danse danse)
Norman (5e Salle)
Songs of the Wanderers, Cloud Gate Dance Theatre of Taiwan (Danse danse)
Tragédie, Olivier Dubois (Danse danse)
Be somebody else, Isabel Mohn (Danse-Cité)
Sad Sam Lucky (FTA)
D'après une histoire vraie (FTA)
Antigone Sr (FTA)
Soif, O Vertigo (Danse danse)
Tentacle Tribe et Wants & Needs Dance (Danse danse)
Akram Khan Company, itMOi (Danse danse)
Pina Bausch, Vollmond (Danse danse)
L'éveil (Coup de théâtre)

Marionnettes

Hôtel de Rive (Trois jours des Casteliers)

Musique classique

Winterreise de Schubert (Salle Bourgie)
Marathon Bach (Salle Bourgie)
Récital Marc-André Hamelin (Chapelle historique du Bon-Pasteur)
Récital de Yo-Yo Ma (Maison symphonique de Montréal)
LA Phil sous Gustavo Dudamel (Maison symphonique de Montréal)
Hansel et Gretel (Opéra de Montréal)
Récital de David Fray (Salle Bourgie)
Folk de Collectif 9 (Rialto)
Turandot (Opéra de Montréal)
Prix d'improvisation Richard Lupien
Gabriela Montero (Salle Pollack)
David Jalbert et Appassionata (Salle Bourgie)
Concours Musical International de Montréal (piano) ici et 
Récital Till Fellner (Centre d'arts Orford)
Nabucco (Opéra de Montréal)
Benjamin Grosvenor et l'OSM (Maison symphonique de Montréal)
Le barbier de Séville (Opéra de Montréal)

Musique contemporaine

Au rythme des papillons, production jeunesse du Moulin à musique
Marleau fête Gougeon (SMCQ)
Diego Espinoza (Innovations en concert)
Six thèmes solaires (SMCQ)
Le Rêve de Grégoire (Chants libres)
Notre Damn (La Chapelle)
Composition Machine (Centre Segal)
Écoute le silence - Un voyage avec John Cage (Coups de théâtre)

Comédie musicale

An American in Paris (Théâtre du Châtelet, Paris)

jeudi 13 novembre 2014

Vollmond

Un énorme merci à Danse danse qui a convaincu le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch de faire un détour par Montréal (après 30 ans d'absence!) avec son spectacle Vollmond, dans lequel l'eau joue un rôle essentiel, mais aussi les liens souvent troubles qui unissent hommes et femmes. 

Impossible pour vous de vous glisser en salle (j'ai acheté mon billet il y a presque un an!), mais voici tout de même un large extrait du spectacle (dont plusieurs extraits ont été intégrés dans le magique Pina de Wim Wenders).


Pina Bausch - Vollmond par MickeyKuyo

vendredi 31 octobre 2014

iTMOi: à la source du Sacre

Pièce mythique, Le Sacre du printemps continue d'inspirer les chorégraphes depuis sa création il y a un peu plus de 100 ans. Plutôt que de nous proposer une énième relecture, Akram Khan ne garde que l'essentiel du ballet de Stravinski: l'idée du sacrifice, l'éternel féminin et la pulsion de la mort. iTMOi (In The Mind of Igor) s'attarde plutôt au processus créatif ayant mené à la naissance du Sacre. Après tout, on sait déjà que Stravinski avait rêvé cette pièce qui allait faire basculer irrévocablement la musique classique dans une nouvelle ère. N'écrit-il pas dans Chroniques de ma vie:  « En finissant à Saint-Pétersbourg les dernières pages de L’Oiseau de feu, j’entrevis un jour, de façon absolument inattendue, car mon esprit était alors occupé par des choses tout à fait différentes, j’entrevis dans mon imagination le spectacle d’un grand rite païen : les vieux sages, assis en cercle et observant la danse à la mort d’une jeune fille, qu’ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps »?

La partition de Stravinski n'est plus ici que suggérée: par le rythme des voix, par les pas des danseurs qui ici et là reprennent la séquence asymétrique qui sert de sceau au ballet, séquence que l'on retrouve aussi quand la trame sonore devient extrêmement minimaliste, évoquant un disque qui « saute ». Ceux qui connaissent le Sacre de l'intérieur, l'ont laissé vivre en eux pendant un certain nombre d'années, retrouveront ces repères, intégrés à la trame sonore par Nitin Sawhney, Jocelyn Pook et Ben Frost. Quand, enfin, le thème du basson du début s'élève, on ressent une impression de catharsis, d'avoir compris parfaitement la période d'incubation, la nécessité d'aborder un tel sujet, aussi pertinent en 2014 qu'en 1913.

En misant sur une scénographie épurée, des magnifiques costumes aux couleurs tranchées de Kimie Nakano, des éclairages particulièrement soignés de Fabiana Piccioli, la production plonge le spectateur d'entrée de jeu dans un univers onirique, qui permet la multiplicité des lectures. Si on reconnaît aisément le personnage de la jeune vierge fragile, tout de blanc vêtue, une créature cornue qui évoque autant l'univers de Stravinski que le faune du ballet de Debussy, le célébrant vêtu de noir (le chorégraphe lui-même), on peut décliner selon son envie l'identité réelle de cette reine intransigeante en crinoline blanche (l'inspiration peut-être?), du jeune homme souhaitant sauver la vierge et de ce fascinant derviche tourneur dont la jupe devient corolle, les pieds tiges, mains.

On reconnaîtra aisément la signature d'Akram Khan et son intégration du kathak, danse indienne aux figures complexes, mais aussi quelques clins d’œil au hip-hop et à la chorégraphie inoubliable de Pina Bausch, en un tout toujours parfaitement calibré, le mouvement ne perdant jamais de sa grâce et de sa pureté, même dans les moments plus violents. Un spectacle qui séduira sans réserve amateurs aussi bien que néophytes.

Vous pouvez encore vous glisser en salle ce soir et demain. N'hésitez pas!

mercredi 22 octobre 2014

Tentacle Tribe et Wants&Needs Dance: éclectique

Danse Danse offre jusqu’à samedi un programme double faisant la part belle à la relève locale qui saura convaincre l’amateur de la multiplicité du langage chorégraphique.

Nobody Likes a Pixelated Squid du duo Tentacle Tribe, formé d’Emmanuelle Lê Phan et Elon Höglund se révèle une pièce des plus intéressantes qui redéfinit les codes habituellement associés aux duos, mais surtout métisse les langages chorégraphiques avec une grande habilité. Danse contemporaine, danses de rue (hip-hop, breakdance, popping) et éléments de cirque (les deux artistes se sont d’ailleurs rencontrés lors des répétitions pour le spectacle Love du Cirque du Soleil) s’amalgament avec naturel, le mouvement se faisant tantôt fluide, tantôt fractionné, mais toujours parfaitement contrôlé. Soutenu par des éclairages soignés de Benoît Larivière, le dialogue entre trame musicale (pourtant un collage) et gestuelle aura rarement paru si convaincante, comme si elle avait été conçue de façon presque osmotique. On se demande à plusieurs reprises qui du son ou du mouvement a précédé l’autre, tant on n’a jamais l’impression que l’un a été plaqué sur l’autre, magnifiant ce sentiment d’avoir été témoin d’un songe. « It could be a dream », nous rappelle d’ailleurs la bande-son à la fin. Une pièce achevée qui nous donne envie de retrouver très bientôt les deux complices.

En deuxième partie de spectacle, changement radical d’atmosphère avec Chorus II de Sacha Kleinplatz. Véritable ode à l’homme, aussi excessif dans ses prouesses que dans ses fragilités, la pièce fait alterner joutes acrobatiques et moments de pure tendresse. Six danseurs et un multi-instrumentiste en complets sombres et chemises blanches se jaugent, s’épaulent, se laissent porter par la force du groupe ou cherchent à s’en extraire violemment. Paradoxe peut-être : on a souvent l’impression d’être devant une sculpture en mouvement plutôt qu’une œuvre chorégraphique (même si certaines images restent d’une troublante beauté ou d’une poétique férocité). Cela a sans doute beaucoup à voir avec le lieu qui se prête moins aux effets de contre-plongée que le MAI (où a été créée la pièce en 2013) et à la trame sonore qui manque parfois de densité. (On retiendra l’envoutant solo de clarinette du début, alors que le groupe d’hommes se tient dans le noir, donnant un instant l’illusion de faire partie d’une toile de Soulages, et les dynamiques segments de percussion.) Néanmoins, sur le thème de la fraternité assumée, D’après une histoire vraie de Christian Rizzo, présentée au FTA en mai dernier, m’aura certes paru plus convaincant.

mercredi 8 octobre 2014

Jamais

Parce qu'il faut saluer les collaborations entre formes artistiques, impossible de ne pas partager cette magnifique vidéo de la chanson Jamais de Serge Fiori, tirée de son très inspiré dernier album, mettant en vedette des danseurs de la compagnie Marie Chouinard.