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samedi 19 janvier 2013

Allers simples

« Et pourtant, la dernière chose que je pourrais regretter serait d’être parti. Parce qu’on revient rarement avec des valises pleines de regrets d’un voyage élargisseur d’horizons. Les rencontres, les souvenirs, les embûches, les accomplissements et les dépassements de soi qu’on y a vécus compensent amplement ce qu’on a pu rater du cycle de notre quotidien sédentaire. »
 
Vous avez aimé jadis Tintin chez les Soviets? Inutile de plonger dans vos souvenirs, car avec l’effondrement de l’URSS en 1991, la donne a complètement changé. Frédérick Lavoie, un journaliste qui n’entretient que bien peu de points communs avec le charmant personnage d’Hergé, nous propose plutôt ici une incursion en post-Soviétie, avec arrêts obligés en Biélorussie (le récit de la quinzaine de jours passés par l’auteur reste l’un des plus enlevants du livre), dans les pays en –stan, le Caucase ou l’Extrême-Orient de la Russie, si proche et si loin de son voisin chinois. Que vous ayez suivi de près l’actualité internationale au cours de la dernière décennie ou soyez incapable de replacer les anciennes républiques, devenues indépendantes, sur une carte importe peu. Frédérick Lavoie ne propose pas tant une analyse sociopolitique (souvent pertinente) qu’un regard autre, qui s’attarde de façon concertée à déboulonner les clichés.

Dans son quotidien comme dans l’élaboration de ce récit fascinant, Lavoie refuse de suivre les sentiers balisés. N’espérez pas de descriptions dignes de figurer au verso (ou même au recto) de cartes postales officielles. Le journaliste québécois, basé à Moscou depuis l’achèvement de sa maîtrise, laisse libre cours au hasard des rencontres, que ce soit dans un wagon de train, à l’arrière d’un marchroutka ou sur un quai de gare. Ce faisant, il nous permet de découvrir les pays de l’intérieur, à travers les yeux de Sacha, Goulmira, Abdoufato, Djoumagoul ou tant d’autres, qui hésitent à dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas, le regard omniscient des dictateurs (présents ou passés) empêchant toute parade.

L’écriture demeure d’une rare fluidité et, pas une seconde, on ne s’ennuie tout au long de ces 376 pages. Sans jamais tomber dans le démagogique ou le didactique, Lavoie nous en apprend plus qu’à la lecture de nombre d’essais fouillés. Il nous force surtout à nous questionner sur le rôle de la presse, qui peut servir d’outil de propagande, que l’on vive ou non dans une dictature, mais aussi de celui qui consomme la nouvelle, endossant par sa passivité une escalade des traitements-chocs des événements.

Je lirai certainement avec un intérêt égal le récit des prochaines pérégrinations de Lavoie et admets souhaiter qu’une telle plume choisisse un jour de relever le défi de l’écriture de fiction. Après tout, «  il y a tant d’histoires muettes à faire parler ».


samedi 18 août 2012

La vie culturelle des chefs

La culture, quoss'adonne (pour paraphraser Yvon Deschamps)? Au milieu d'une campagne électorale qui relève plus de la campagne de salissage ( il n'y a pas eu de scandale à la une des journaux hier, quel relâchement!) que du débat d'idées, alors que plusieurs utilisent des gros mots et les autres parlent de gros sous, La Presse nous propose ce matin un fascinant profil culturel des chefs des divers partis. En lisant leurs réponses aux dix questions posées, j'ai compris de façon fort éloquente pourquoi l'un ou l'autre des partis ne me rejoint pas.

Quelques exemples?

Dernier livre lu. Jean Charest répond Robert Bourassa de Georges-Hébert Germain (il faut admettre qu'on l'avait vu venir, celle-là...), Jean-Marie Aussant préfère Love All the People, sur l'humoriste américain Bill Hicks (fierté nationale, bonjour), François Legault nous en met plein la vue avec Les mémoires d'Hadrien, le classique de Marguerite Yourcenar et Pauline Marois nous propose Profanation, un polar danois (c'est l'été, après tout). Seuls Françoise David et Amir Khadir ont lu canadien/québécois. La première a lu Dolce agonia de Nancy Huston et le second de Kim Thuy.

Leur chanson de l'été. Pauline Marois propose un classique de Yann Perreau (qui date de 2009), Beau comme on s'aime, François Legault cite le hit d'Adele Rolling in the Deep, Françoise David parle de l'interprétation du mythique Hallelujah de Cohen par Rufus Wainwright au FIJM il y a quelques semaines et Jean-Martin Aussant n'hésite pas à proposer La tête haute, sa propre création (malaise ici quand même). Je n'oserai pas commenter la réponse du PM: « Il n'a pas beaucoup écouté la radio cet été et préfère ne pas se prononcer. »

Dernier concert ou spectacle qu'ils ont aimé. Je suis impressionnée ici: quatre des six nous parlent d'un concert classique, mais les souvenirs de certains (Jean Charest) restent imprécis: « Un concert de musique religieuse en avril dans la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal) ». Une soirée exceptionnelle, à n'en point douter!

Un festival qu'ils fréquentent. Deux votes chacun pour les Francofolies (Pauline Marois et Françoise David) et le Festival de jazz (François Legault et Amir Khadir, qui se promet de découvrir « un jour » le festival western de Saint-Tite). Jean-Martin Aussant préfère le Festival Juste pour rire (et est fan de super-héros). La palme revient encore une fois à Jean Charest: « Il aime tous les festivals, en particulier ceux de la région de Québec, qui lui permettent d'aller à la rencontre des Québécois dans un contexte décontracté et champêtre ». 

Un artiste inspirant. Trois votes sur six pour Robert Lepage. Un bon point pour François Legault ici: « Le pianiste Alain Lefèvre pour son talent et son engagement auprès des jeunes dans les écoles. »

Dernière question, peut-être la plus importante: leur priorité en culture s'ils sont élus. Trois visent une approche pédagogique qui visent à initier de façon plus soutenue les enfants à la culture (chapeau!): François Legault, Françoise David et Jean-Martin Aussant. Deux privilégient le soutien aux créateurs d'ici : Pauline Marois et Amir Khadir. Jean Charest vise le rayonnement international.

Vous me direz que c'est bien beau le commentaire politique, mais qu'aurais-je répondu à ces questions, à cet instant précis. Je reprends donc à mon compte les neuf premières questions, car je n'ai aucune intention de me présenter en politique. On m'a suffisamment reproché au cours de ma vie de ne pas être « diplomate » (j'ai dû rater le cours « palabres et circonvolutions » à l'université) pour que je comprenne bien le message.

mardi 13 mars 2012

Louise Bessette: regarder vers l'avant

Peu d’interprètes défendent la musique de notre temps avec un sérieux aussi irréprochable que la pianiste Louise Bessette, qui soulignera ses trente ans de carrière en offrant, lors d’une même journée, non pas un, mais trois programmes différents. Biographie étoffée, critiques dithyrambiques, discographie riche d’une vingtaine d’enregistrements, organisation remarquée de l’événement Automne Messiaen 2008; ce parcours en apparence sans faute peut facilement intimider.

Pourtant, deux minutes en sa présence suffisent pour comprendre que, si elle respire l’air parfois raréfié de la création, elle n’éprouve aucune difficulté à s’incarner dans le quotidien. Absence de faux-semblant, de circonvolutions, de phrases creuses, énergie plus que contagieuse : son regard brille comme celui d’une enfant qui s’apprête à souffler ses bougies d’anniversaire et son rire franc balaie tout sur son passage.
On ne lui donnerait pas plus de 40 ans; pourtant, selon l’Encyclopédie de la musique au Canada, elle est née à Montréal en 1959. Sa grand-mère maternelle et sa mère ayant toutes deux occupé le poste d’organiste de l’église de la Visitation, il semble naturel de proposer à la petite Louise, cinq ans, de s’initier au piano. Admise au Conservatoire de musique de Montréal en 1971, elle y accumulera cinq premiers prix, sous la tutelle de Georges Savaria puis Raoul Sosa. Ce dernier la fera tout naturellement basculer de la Sonate de Berg à la « Première communion de la Vierge » (tirée des Vingt regards sur l’Enfant-Jésus) de Messiaen. « Je n’en sentais pas la complexité », dit-elle, comme si le choix avait alors relevé de l’évidence. Elle était néanmoins consciente que les autres pianistes lui enviaient déjà la facilité avec laquelle elle apprivoisait ces œuvres.

mardi 21 février 2012

Plus ça change...

Le Borodine de Nina Berberova m'a accompagnée lors de six allers-retours entre chez moi et la salle Bourgie. Je ne lis que très rarement des biographies, mais celle-ci, parce qu'elle était signée Berberova, justement, m'interpelait. On y apprend bien sûr quelque chose sur le compositeur, membre du Groupe des Cinq (que l'on devrait plutôt traduire par « puissant petit groupe », épithète apposée par Vladimir Stassov), mais qui a aussi pratiqué la médecine, la chimie, la traduction et s'est démené corps et âmes pour fonder une école de médecine pour les femmes - et ce, rappelons-le, en plein 19e siècle. (L'école a ouvert ses portes en 1872.) Il faut bien admettre que la grande force de ce petit roman réside dans le style si particulier de Berberova, qui propose un portraits par petites touches, suggéré plutôt qu'imposé, qui s'attarde sur les émotions plutôt que certains événements. « Attiré par l’art, il désirait la connaissance, une vie pleine dont il était lui-même une parcelle, pleine et belle. »

Quelle ne fut ma surprise d'y découvrir également ce passage sur les critiques, qui n'ont certes pas toujours été très tendres avec Borodine.

« Il lui semblait que jamais les poètes, les gens de lettres, même les peintres n’étaient attaqués et démolis aussi grossièrement, platement et effrontément que les compositeurs. Personnellement, il ne souffrait pas de ce qu’écrivaient sur lui les critiques russes, il ne faisait que s’étonner. Moussorgski, lui, en était malade. Cui, agacé, ripostait dans la presse. Stassov s’indignait, rivalisait de brutalité, parfois de grossièreté, avec les critiques eux-mêmes. Borodine s’étonnait qu’un homme respecté de tous, comme lui, un savant renommé qui avait été décoré, un compositeur reconnu à l’étranger fût dénigré en Russie, et comment! Étonnant. Cet homme que je vois dans la glace est fustigé par des imbéciles. Pourquoi? »
Je dois admettre qu'il était assez saisissant de lire ces lignes, écrites pourtant en 1937, quelques jours après avoir transmis une copie légèrement révisé de mon billet Contre la paresse à la rédaction en chef du Devoir (je ne m'attends aucunement à être publiée, mais peu importe) et moins d'une heure après avoir échangé avec une certaine véhémence avec les deux techniciens de scène sur les impacts d'une critique destructrice, aussi bien sur les égos des interprètes (peut-être effectivement un peu plus fragiles que ceux de la moyenne, mais permettez-moi d'en douter) que sur la vente des billets. L'un des deux m'a raconté qu'il travaillait sur un gala un soir où l'on a rendu hommage à Gilles Latulippe, toujours passablement égratigné par la critique, qui le trouvait sans doute trop populiste. En acceptant les honneurs avec le sourire, il en aurait profité pour assener quelques punchs bien sentis, dont un qui soulignait (je paraphrase) que les critiques étaient aussi utiles aux artistes que les pigeons aux statues. Alors qu'Arion a essuyé deux critiques véhémentes et une seule positive pour son programme du week-end, plus effervescent que métaphysique peut-être, pourtant très bien rendu, cette synchronicité ne m'a semblé que plus que troublante.


vendredi 6 janvier 2012

Le coeur d'Auschwitz

La télé nous réserve parfois d'agréables surprises, au moment où on s'y attend le moins. Quand je l'ai allumée hier, je n'espérais rien, hormis peut-être quelque film de saison ou une émission pétrie de  bons sentiments qui sonne creux. Et pourtant... Radio-Canada avait décidé de présenter le documentaire Le cœur d'Auschwitz, véritable inspiration de courage et d'espoir. Le cœur d'Auschwitz est un objet étonnant: une petite carte de vœux qui se déplie comme un origami, fabriquée clandestinement par des prisonnières, pour l'anniversaire de l'une d'entre elles, Fania, le 12 décembre 1944. À l'intérieur, des phrases en hébreu, en français, en polonais, qui traversent l'âme, des décennies après. « Avec les autres, il faut rire. Quand tu pleures, cache-toi. » ou  « Quand tu seras vieille, mets tes lunettes et rappelle-toi de mon nom. » ou encore « Notre victoire, ce sera de ne pas mourir. »

En voyant l'objet, exposé au Centre commémoratif de l'holocauste à Montréal (il faudra absolument que j'aille enfin y faire un tour), le documentariste Carl  Leblanc a su qu'il tenait là quelque chose, sans trop savoir quelle forme le film prendrait. En effet, comment faire revivre cette histoire improbable de courage, le cœur de papier étant passé d'une main à l'autre, dissimulé par toutes celles qui l'ont portée, même lors de la Marche de la mort de janvier 1945? Il a retrouvé Fania Sainer (dont l'anniversaire était alors souligné), qui habite maintenant Toronto, s'est ensuite jeté sur les traces des autres, de l'innommable passé, de façon plus intuitive qu'objective.

Si la facture du documentaire reste assez conventionnelle et que par moments, on s'interroge sur l'insistance avec laquelle Leblanc presse les survivantes de se souvenir d'une époque qu'elles ont tout fait depuis pour oublier, on sort du visionnement bouleversé, bien sûr par l'ampleur du génocide (malheureusement pas le dernier), mais surtout par la luminosité qui perce à travers tout cela. De voir ces grand-mères, se retrouvant après toutes ses années, dénudant leurs avant-bras pour dire à haute voix le numéro tatoué, d'entendre ces enfants d'une des signataires évoquer la générosité de leur mère aujourd'hui décédée, d'être témoin de la tendresse d'une classe d'enfants du primaire qui offre à Fania un nouveau cœur de papier, qui comprend des messages en français, anglais, chinois, espagnol et allemand, rappelle que, au-delà de l'horreur, la vie continue certes, mais surtout continue d'émouvoir.

Un document pédagogique conçu pour les enfants du 3e cycle primaire en lien avec ce documentaire.

jeudi 29 décembre 2011

Bilan 2011

L'année s'achève déjà et vient l'heure des traditionnels bilans. Je n'oserai proposer un top 10, restant persuadée qu'il se transformerait en top 8 ou top 12. Plutôt quelques moments forts de l'année, classés dans quelques catégories pour la convenance.

Concerts classiques
 
Je vais ici paraître d'un snobisme involontaire, mais aucun doute dans mon esprit, si je ne devais retenir qu'un seul concert, il faudrait que ce soit celui du Philharmonique de Berlin en février. J'en ai parlé de vive voix des dizaines de fois depuis et le souvenir reste incroyablement vif: la cohésion de l'ensemble, le sourire comblé de Sir Simon Rattle quand il a cessé de diriger pendant une quinzaine de mesures dans Apollon Musagète de Stravinski, un son de hautbois comme je n'en ai jamais entendu auparavant dans ma vie (sublime Albrecht Mayer dans la Quatrième de Mahler!), mais surtout le plaisir évident qu'avaient les musiciens de jouer ensemble. De les voir se taper dans le dos avant de quitter la scène de la Philharmonie comme s'ils venaient de jouer un match de foot, ça n'avait pas de prix.

Sinon, je m'en voudrais d'oublier l'Appassionata de Pollini à Pleyel, le retour (après presque 45 ans!) du New York Philharmonic à Montréal, la poésie pure de Marc-André Hamelin avec l'OSM dans la Ballade de Fauré et les Variations symphoniques de Franck ainsi que le plaisir d'assister à la naissance d'une étoile en entendant Beatrice Rana, lauréate du grand prix du Concours Musical International de Montréal.

Opéra

Trois villes, trois coups de cœur. Je ne pourrai pas oublier Lulu de Berg, à l'Opéra de Paris, une œuvre que j'admire et que j'ai enfin pu voir sur scène dans une mise en scène qui magnifiait l'univers de l’œuvre. À Québec, il y aura eu cette présentation enchanteresse du Rossignol et autres fables de Stravinski, une réussite totale de Robert Lepage. À Montréal, je m'en voudrais de ne pas mentionner Arias, le spectacle 20e anniversaire de Chants libres, qui m'a fait regretter de ne pas avoir vu l'intégralité de la majorité des productions proposées. Je serai assurément dans la salle pour la première d'Alexandra, opéra consacré à l'exploratrice Alexandra David-Néel, à la mi-mai.

Autres musiques
 
Je serais tentée de faire mienne cette phrase que m'a récemment confiée l'altiste Antoine Tamestit: « J’ai toujours pensé que la musique, c’est toutes les musiques. » Fan convaincue du travail de Pierre Lapointe, j'ai pris plaisir à me glisser dans la galerie de l'UQAM lors de la première de son Conte crépusculaire, projet iconoclaste réalisé en collaboration avec David Altmejd, spectacle qui a ébranlé la critique qui n'a pas su réaliser qu'elle assistait à un événement unique.

Sinon, sur disque, j'ai craqué pour le travail de Francesco Tristano, entre musique classique et électro, la délicatesse du premier album de l'Epsen Eriksen Trio, les derniers albums de Yann Perreau (Un serpent sous les fleurs) et Philippe B (Variations fantômes), le piano planant d'Olafur Arnalds. Je ne peux pas passer sous silence mon plaisir coupable de l'année, Broken Hearts & Madmen du Gryphon Trio et Patricia O'Callaghan, que j'ai écouté un nombre incalculable de fois.

Expos

Là aussi, trois villes, trois expos. À Montréal, Big Bang (il vous reste jusqu'au 22 janvier pour y aller, n'hésitez pas, c'est gratuit! J'y retourne!), à Paris, Expressionismus Expressionismi à la Pinacothèque (jusqu'au 11 mars) et à New York, l'exposition Alexander McQueen, qui m'a permis de constater que la haute couture pouvait susciter des émotions autres que de l'admiration pour la finesse des détails.


Théâtre


Si je n'ai pas eu d'illumination cette année, quelques souvenirs puissants refont surface, par exemple la densité de Tom à la ferme de Michel Marc Bouchard qui, même si pas tout à fait aboutie, continue de me hanter et les coups de poing qu'ont été Temps de Wadji Mouawad et Trust du tandem Falk Richter et Anouk Van Dijk du Schaubühne Am Lehniner Platz de Berlin, présenté au Festival Transamériques.

Cinéma

Cela me permet de revenir encore une fois sur Pina de Wim Wenders, bien sûr. Je ne l'ai pas encore revu, mais ai depuis téléchargé la BO sur iTunes. J'adore!

Journalisme

Parce que je fais un métier quand même chouette, qui me permet de faire des rencontres (ne furent-elles que téléphoniques), qui me portent ailleurs, me font réfléchir, je ne peux passer cette catégorie sous silence. La pianiste ne peut oublier cette conversation avec Emanuel Ax (même si mon voyage en Allemagne m'a empêché d'entendre son récital Schubert). La fan a pris beaucoup de plaisir à écouter Pierre Lapointe parler de ses recherches et de la nécessité de renouveler la chanson française. Celle qui aime comprendre a apprécié cette rencontre sur la scène de la nouvelle Maison symphonique de Montréal avec l'acousticien Tateo Nakajima, Richard Roberts, Paul Merkelo et Marianne Perron (ce qui m'a permis d'être lue pour la première fois en sol britannique). La lectrice et l'artiste retiendront ce lunch passé en compagnie de Jean Derome, à parler de Kafka et des défis liés à la création.

Demain, l'année en lectures...

mardi 8 novembre 2011

Classical Music

Parfois, le monde est un village global. J'ai ainsi pu écrire un article récemment pour Classical Music, un magazine spécialisé britannique, sur les défis rencontrés par l'équipe d'acousticiens et les musiciens, maintenant que la Maison symphonique de Montréal est devenue la nouvelle résidence officielle de l'OSM. L'article est publié dans le numéro courant du magazine. (En cliquant sur l'image, vous pourrez lire le tout plus aisément.)

lundi 13 juin 2011

Prix d'Europe

L'air de rien, le Prix d'Europe fêtait son 100e anniversaire cette année, ce qui en fait certainement l'un des (sinon le) plus anciens concours au Canada sinon en Amérique. Hier soir, lors du concert-gala, on a pu entendre les lauréats de la bourse TD (5 000$), dans chacune des quatre catégories desservies par le prix. Si la soprano Andréanne Paquin, le violoniste Victor Fournelle-Blain et la percussionniste Isabelle Tardif (qui a joué au marimba un saisissant Bones du compositeur canadien Harry Freedman) ont plus que convaincu, c'est le pianiste Charles Richard-Hamelin qui est reparti avec la grande bourse de 25 000 $, de quoi assurer sa subsistance pendant quelque temps, alors qu'il amorce sa maîtrise à Yale en septembre.

Le Prix Fernand-Lindsay a également été remis au compositeur Gabriel Dharmoo et deux nouveaux prix en journalisme musical ont été initiés pour célébrer le 100e anniversaire en pompe. Et, hum, oui (rougissement), je deviens la première récipiendaire du Prix Léo-Pol Morin, « accordé à un journaliste pour une entrevue ou un portrait d’un musicien exceptionnel sur la scène nationale ou internationale » pour reprendre le libellé exact, pour mon profil du violoniste Gidon Kremer, dont je vous parlais même dans mes coups de cœur 2010.

jeudi 30 décembre 2010

Coups de coeur 2010

Fin d'année, heure des bilans... Si on multipliait les catégories cette fois?


Concert classique

Je suis une surspécialiste tellement blasée que cette catégorie aurait bien pu être la plus difficile à remplir mais, en fait, cette année a été quand même intéressante, si je regarde les billets de concert gardés. (Le billet de concert lambda se ramasse automatiquement au recyclage dès le lendemain.) Alors, quand même, je retiendrai le Concerto pour orchestre de Bartok par le Philharmonique de Rotterdam, le récital de Marc-André Hamelin chez Pro Musica (en dépit d'un piano exécrable), le Deuxième Concerto de Brahms par Serhiy Salov... Je devrais aussi inclure les créations de deux opéras inspirés par le monde de la BD, Bungalopolis (chez Codes d'Accès) et Les Aventures de Madame Merveille (ECM+). À quand une reprise de l'un ou l'autre, d'ailleurs?

Si je devais n'en retenir qu'un seul, pourtant, ce serait - et haut la main - l'intégrale des suites pour violoncelle seul de Bach offerte par Jean-Guihen Queyras. Tout simplement magnifique!


Jazz et pop

Deux grands moments: le spectacle piano solo de Pierre Lapointe (et ce, même si la relecture contemporaine de ses titres avec le Quatuor Molinari était aussi fort sympa mais moins puissante selon moi) et la très grande leçon de musique (et non pas de savoir-vivre après le concert, mais, bon...) donnée par Keith Jarrett et ses acolytes lors de leur présence au Festival de jazz.



Danse

Sans hésitation, Red Bull Flying Bach, que je reverrais avec autant de plaisir demain ou l'année prochaine.

Théâtre

Pas de Bob qui vient bousiller toutes les cartes ou de Wadji Mouawad (dans quelques mois, par contre...)  Peut-être la scénographie absolument magnifique de Huis Clos au TNM ou, pour le propos et le jeu, Une musique inquiétante au Rideau-Vert. Sinon, bien sûr, la Trilogie de la villégiature, en italien, purement jouissive...

Expos

Les expos liées à la musique ont eu la cote. Dans des registres diamétralement opposés, We Want Miles au MBAM et l'expo Xenakis au CCA. Il y avait quelques jours d'émouvant à découvrir les partitions de ce géant de cette façon.  Je m'en voudrais de ne pas mentionner les deux expos du DHC ART, celle de la cinéaste, photographe et vidéaste finlandaise Eija-Liisa Ahtila et celle de l'artiste Jenny Holzer (certains de ces documents déclassifiés me font encore froid dans le dos quand j'y repense).

Disque chouchou

Impossible de n'en noter qu'un seul, bien sûr. Côté classique, la relecture particulièrement inventive du Sacre du printemps de Stravinski par Serhiy Salov. Sinon, la grande révélation de l'année pour moi: Brad Mehldau. Plusieurs de ses albums ont beaucoup roulé dans mon iTunes, dont Highway Rider, Love Songs (avec Anne-Sophie von Otter) ou l'un ou l'autre de ses prestations en concert.



Entrevue


En tant que journaliste, j'ai le privilège de rencontrer des gens exceptionnels - ou du moins de m'entretenir avec eux par téléphone ou via skype. Dans la première catégorie (téléphone), j'ai mis des semaines à me remettre de la tornade Gidon Kremer et ai dû en parler à tous ceux que j'ai rencontrés pendant cette période. Vingt minutes qui ont paru deux heures, tant son propos était dense. Après le concert donné avec la Kremerata Baltica, j'ai même fait la queue à l'arrière-scène pour faire signer ma copie du magazine, chose que je fais très rarement. Dans la seconde (skype), Jean-Guihen Queyras qui, d'une chambre d'hôtel d'Amsterdam, a fait preuve d'une générosité remarquable et a parlé de musique, d'amitié mais aussi n'a pas hésité à aborder le délicat sujet de la conciliation travail/famille. J'aurais eu de la matière pour un article de trois pages mais, malheureusement, le contrat n'était que d'une seule. Peu importe, la musique fera le reste.

Dans le prochain billet, les lectures...

lundi 12 juillet 2010

Journalisme 101

Parfois, même quand on pratique un métier depuis plusieurs années, on a besoin de se faire ramener sur terre et oublier les réflexes pour vraiment considérer certains gestes posés. Parfois, ces « leçons » nous sont livrées dans les endroits les plus improbables, par exemple dans un recueil d'instants volés signés Éléonore Clovis...

Le grand homme 

Dans l’œil journalistique, le grand homme se contemple, immense et admirable. Plongeant au fond de lui-même, son miroir intérieur lui renvoie un reflet légèrement tassé, lassé. L’un des deux doit déformer. La journaliste a bien appris son grand homme, elle pose des questions qu’il pourrait se dispenser de traiter, laissant son image répondre à sa place des réponses de grand homme, des phrases d’auteur, citations classiques avant même d’être dites. Mais le grand homme répond, jouant son rôle jusqu’au bout, avec conscience, sans hauteur ni condescendance. Lui aussi a joué au journaliste jadis, joué à ne pas connaître les réponses. Il aimerait le dire à la journaliste. Le grand homme ne dit rien, il répond avec conscience et résignation.

Éléonore Clovis, Échantillons

samedi 5 décembre 2009

Chez les autres...

Il y a de ces jours où je repère plein de trucs intéressants chez les autres... Alors, tiens, pourquoi pas, je partage!

Lu chez Le délivré, le blogue de l'inspirée Librairie Monet, les top 5 des libraires. Mercredi et jeudi, nous avons respectivement eu droit aux coups de cœur BD et jeunesse, hier, romans et essais. Je suis obligée d'admettre que j'ai lu bien peu de titres dans ces listes, qu'aucun ne se retrouve dans ma PAL mais que quelques-uns me font de l'oeil après avoir consulté les listes. Et vous, ça vous inspire?

J'ai été assez estomaquée par ma lecture de l'article de Vincent Marissal, Une bibliothèque, non merci!, paru dans La Presse d'aujourd'hui. J'admets volontiers que j'ai tout raté de cette incroyable chicane de village qui semble même avoir transformé des amis en fervents ennemis. Mais quand même! En résumé: la ville de Baie-des-Sables s'est vu proposer une toute nouvelle bibliothèque, presque entièrement payée par le gouvernement, mais la population s'est rebiffée. Après un référendum, des menaces à peine voilées aux conseillers municipaux en accord avec le projet, le tout a fini par tomber à l'eau... Sidérant!

Dans la même édition du journal, j'ai été très troublée par la chronique de Marie-Claude Lortie, Tous victimes de l'attentat du 6-12. Parce que c'est encore très frais dans ma mémoire, 20 ans plus tard et aussi parce que c'est toujours aussi étrangement perçu pour une jeune femme de choisir d'étudier dans un domaine traditionnellement masculin. (Ma nièce aînée, née quelques années à peine avant l'attentat, termine son baccalauréat en génie ces jours-ci et, oui, elle fait encore partie de la minorité très visible.) Devrait-on ressusciter le féminisme pur et dur? À lire ici...

jeudi 26 mars 2009

Envoyé spécial


Parfois, les rencontres avec des auteurs sont planifiées (dans le cas de lectures recommandées fortement par des proches ou, bien sûr, lors d'entrevues) et parfois elles sont tout simplement fortuites. Dans cette deuxième catégorie, je dois inclure celle avec Michel Jean, croisé au stand de Stanké lors du dernier Salon du livre. J'avais bien sûr remarqué les affiches format géant de la frimousse de l'auteur mais mon cerveau n'avait pas encore eu le temps de superposer l'image aux reportages internationaux vus au Téléjournal il y a quelques années que, alors que j'étais en conversation avec Véronique, la charmante relationniste du groupe Librex, Michel Jean se joignait à la conversation. (Il a sans doute dû trouver que j'étais la moins groupie de toutes les lectrices présentes au salon puisque je n'ai complété l'association envoyé spécial - auteur devant moi que le lendemain.)

Quand j'ai repris le cours de journalisme en janvier, j'ai aussitôt pensé qu'il serait un invité exceptionnel pour la classe. Lauréat du Prix Judith-Jasmin en 2006 pour ses reportages (assez troublants) sur la guerre au Liban, il a dans sa besace de grand voyageur nombre d'histoires incroyables, qui se déroulent tour à tour aux Éboulements, à New York au lendemain du 11 septembre, en Thïlande (capitale du tourisme sexuel), en Irak, en Haïti (lors de la chute d'Aristide), au Sri Lanka... Dans son livre de souvenirs, Envoyé spécial, comme lors de son passage dans ma classe il y a deux semaines, il s'exprime sans esbrouffe. Deux jours après, mes élèves étaient encore sous le charme du personnage (ils s'attendaient à un monsieur sérieux en veston-cravate « comme à la télévision » mais il s'est présenté en tenue sport et lunettes soleil hip) mais aussi sous le choc des événements rapportés (un état d'esprit idéal pour les faire plonger dans le volet « international » du cours).

Michel Jean ne se targue pas de proposer un manuel de journalisme de terrain pour apprentis journalistes. Exit les termes techniques, les tournures pompeuses. Plutôt, il choisit de partager ses expériences, en termes clairs, accessibles pour n'importe quel téléspectateur qui s'interrogerait sur les dessous du métier, qui permettent de le suivre pas à pas lors de ses recherches, de ses reportages, réagissant à la couleur locale, lors des moments passés à la mince frontière entre la vie et la mort aussi. Je me tiens généralement assez loin des biographies et des livres de « souvenirs » mais là, je dois admettre que j'ai tourné les pages avec une certaine fébrilité.

En passant, après avoir complété l'écriture de ce livre, comme il avait intégré le tout à son horaire (en se levant aux aurores), il a continué à écrire... un roman cette fois qui (chut!, c'est un secret!) se passe en partie dans le monde du journalisme d'enquête. Une chose est certaine: la prochaine fois, au salon du livre, je le reconnaîtrai sans peine!

mercredi 18 février 2009

Photojournalisme

Février est principalement consacré au photojournalisme dans ma classe et je partage donc avec les élèves, depuis quelques semaines, certaines des photos les plus parlantes du genre, afin de les inspirer dans la réalisation de leur projet personnel « Montréal vu par... » (que j'ai bien hâte de voir au retour de la semaine de relâche). On oublie trop souvent le pouvoir d'une image et l'impact qu'elle peut laisser tant dans notre conscient que notre inconscient.

Vous en doutez? Je vous invite à visionner ce montage.

vendredi 6 février 2009

L'honneur perdu de Katharina Blum


Je ne crois pas avoir jamais pris autant de temps pour lire un roman aussi mince (136 pages à peine, fragmentées en 58 petits chapitres)... peut-être parce que, en parallèle, j'avais des lectures techniques à faire, des textes à compléter, mais aussi parce que je lisais ce livre « obligée ». En effet, les élèves de ma classe de journalisme se sont vus forcés d'acheter le dit livre en début d'année et un travail sur le sujet est donc attendu de ma part et de la leur. (Il est à noter que ce livre est le seul qu'ils aient eu à se procurer pour ce cours.)

Heinrich Böll a remporté le Nobel de littérature en 1972, quelques petites années à peine avant de commettre ce livre, qui tient plus du brûlot politique que du roman pur et simple. L'histoire narrée est d'une simplicité désarmante et, dès les premières pages, on en connaît le dénouement. Katharina, une gouvernante au doigté impeccable, joie de ses employeurs, réservée, presque ennuyeuse, rencontre Ludwig lors d'une soirée de carnaval. C'est le coup de foudre, pur et simple. Ce qu'elle ne sait pas - et dont elle se moque -, c'est que son chevalier servant est un bandit, recherché par la police. En s'y associant, elle devient la proie du JOURNAL, la publication à potins consommée goulûment par tout un chacun, qui tente de ternir sa réputation en interviewant son ex-mari, sa mère (qui en mourra), ses employeurs mais surtout en usant d'un peu trop de liberté dans la manipulation des informations. En cinq jours à peine, la vie de Katharina bascule, irrévocablement. Elle finira par tuer le journaliste qui la harcèle.

Avec une minutie presque maniaque, Böll remplit ensuite les interstices entre les faits, grâce à des retours en arrière, des précisions sur l'emploi du temps de l'un ou l'autre des personnages. Il en profite pour interpeller le lecteur, déposer ici et là des insinuations sur les techniques journalistiques plutôt douteuses, démontrant « citations » à l'appui comment une phrase relativement neutre peut devenir percutante et devenir titre sensationnaliste. On sait que Böll, en 1972, a dû faire face à nombre d'injures et de calomnies de la presse à sensation, notamment de la part du tristement célèbre Bild qui s'est insurgé contre sa campagne d'information (face à leur désinformation) pour clarifier le cas de la bande à Baader.

L'auteur décide donc de transcender son vécu en une fiction, qui permet au lecteur de se poser des questions intéressantes, il faut bien l'admettre. Jusqu'où peut aller la liberté d'expression, la sacro-sainte liberté de presse? Peut-on tout dire, tout admettre? Étiquement, le texte est séduisant. Ces questions restent d'une pertinence criante en ces jours troubles de la convergence. Dans sa forme, par contre, on perçoit une certaine lourdeur, on voit trop bien les fils manipulés par l'auteur. Si certains textes restent indémodables, certains jaunissent un peu avec le passage des ans. Celui-ci me semble malheureusement tomber dans la deuxième catégorie.

J'hésite encore à savoir comment je réussirai à présenter le roman, lecture « obligatoire » (dont pénible pour tout adolescent qui se respecte), de façon le moindrement séduisante. Accepterai-je de couper certains coins ronds qui permettront de survoler le texte lui-même pour se concentrer sur ses questionnements éthiques? Les aborderai-je par la transposition cinématographique qu'en a faite Volker Schlöndorff (et qu'il me reste à trouver)? Leur demanderai-je de commettre un commentaire ou un éditorial sur le sujet? Des questions pour l'instant sans réponse... mais auxquelles je réfléchirai.

dimanche 25 janvier 2009

Rue Frontenac

La menace planait depuis des semaines, elle est devenue réalité. Quebecor Media a mis la clé dans la porte du Journal de Montréal et a décidé de faire appel, à partir d'aujourd'hui, à une vingtaine de cadres et aux agences de presse - dont QMI, créée fin 2008 par Quebecor et qui regroupe le contenu produit par les autres membres de ce géant de l'édition - pour c0ntinuer de publier le quotidien. Le conflit s'annonce long et dévastateur, peut-être encore plus que celui du Journal de Québec. Plutôt que de lancer un gratuit pour mettre des bâtons dans les roues des dirigeants, les employés en grève ont plutôt mis sur pied un site Internet, Rue Frontenac, qui devrait présenter des articles signés par les grévistes. Le motto du site est fort savoureux: « Par la bouche de nos crayons! », clin d'oeil à la phrase mémorable de Frontenac à l'émissaire anglais qui demandait la reddition de la ville de Québec.

De leur côté, les employés de The Gazette sont en ultime séance de négotiations aujourd'hui et le lock-out pourrait être annoncé là aussi d'ici quelques jours... Assisterons-nous à une mutation de la presse montréalaise? C'est à suivre...

mercredi 14 janvier 2009

Nouveau chroniqueur du New York Times

La compétition est féroce dans le monde de l'imprimé, particulièrement celui des quotidiens. La presse telle que nous la connaissons aujourd'hui sera-t-elle bientôt simple souvenir nostalgique? L'avenir nous le dira. En attendant, plusieurs médias réorientent de façon assez dramatique leur ligne éditoriale. À Détroit, deux quotidiens ont annoncé qu'ils ne publieraient plus que trois fois par semaine. Le très respecté Christian Science Monitor passera quant à lui à une publication par semaine et se concentrera sur le contenu Internet. Plus près de nous, le Globe and Mail de Toronto vient d'annoncer la disparition de son cahier « livres », invitant plutôt les lecteurs à consulter le site Internet du journal pour se laisser séduire par l'un ou l'autre des titres recensés, Internet ayant définitivement supplanté l'imprimé dans ce domaine.

Les médias ont aussi de plus en plus recours aux vedettes pour appâter le lecteur. Le très prestigieux New York Times vient de conclure une entente avec le chanteur Bono qui tiendra une chronique régulière dans le journal. Un premier texte a été publié dans l'édition du week-end du quotidien et porte sur la nouvelle année et... Frank Sinatra et sa chanson My Way. Si le texte est intéressant à lire, il devient tout à fait fascinant quand on écoute Bono le livrer en fichier audio avec un délicieux accent irlandais. On notera au passage son habile manipulation des assonances, consonnances et autres clins d'oeil particulièrement musicaux du texte. On ne se refait pas.

À lire et à écouter ici...

vendredi 2 mai 2008

À méditer...

« Aucun journaliste ne sait plus ce qu'est une bonne nouvelle. »

(Dalaï Lama)

dimanche 13 avril 2008

Mieux vaut tard que jamais?

Les Khmers rouges ont provoqué la mort, en 1200 jours, du quart de la population cambodgienne. Entre exécutions et famines, fiasco économique et répression sauvage, ce régime demeure à ce jour un des plus brutaux de l'Histoire. Si on dit que la justice a le bras long, au Cambodge, il est surtout très très lent. Il aura fallu presque 30 ans - et des millions de morts et de personnes déplacées - pour que des acteurs majeurs de la «révolution» dirigée par Pol Pot aient à répondre de leurs actes. Un tribunal a finalement été institué, auquel prend part un avocat canadien. Le journaliste Gabriel Béland dresse un saisissant portrait de la situation, qui donne encore froid dans le dos. À lire ici...

D'humeur franchement plus légère, la chronique de Chantal Guy, « Rupture littéraire », traite quant à elle des divergences d'intérêts de lecture au sein d'un couple. De mon côté, j'admettrai volontiers que nous partageons bien peu de lectures. L'homme de la maison apprécie le fantasy, les romans inspirés du jeu Magic et ceux signés par Stephen King quand j'admets volontiers des goûts disons, plus littéraires ou à tout le moins éclectiques. Rassurez-vous, pas de grave chicane de ce côté-là, chacun ayant bien droit à son univers littéraire pour s'évader. Et, de plus, il apprécie le théâtre et même le ballet! L'important est qu'il lise régulièrement (notamment dans les transports publics) et qu'il n'ait jamais eu l'intention de lire Le Secret et autres balivernes psychopop! Pour lire Chantal Guy, c'est plutôt par là...

samedi 5 janvier 2008

Journaliste sans frontière

Vice-président international de Reporter sans frontières (RSF), journaliste qui a couvert des dizaines de guerre sur le terrain, écrivain et animateur de radio à la Première chaîne, François Bugingo est un être fascinant, que je ne connaissais pas avant de lire ce portrait fort intéressant dans La Presse aujourd'hui. À lire ici...