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mercredi 3 juin 2015

Keep in Touch / Gloria: entrer en contact

Si Keep in Touch et Gloria semblent liés par la présence de la musique, difficile de trouver programmes plus disparates ou de les faire entrer en résonance.

Pour lire ma critique, passez chez JEU...

Une chose est certaine: je surveillerai avec attention le parcours de Mykalle Bielinski.
OFFTA 2015 | Gloria from OFFTA on Vimeo.

lundi 1 juin 2015

OFFTA: La vérité en magie / Capitalist Duets

En apparence disparate, ce programme double combinant magie et danse se révèle néanmoins lié par une volonté de faire plus avec presque rien, mais surtout de faire réfléchir le public sur son goût du spectaculaire.

Pour lire ma critique, passez chez JEU...

Vous pouvez voir ce doublé ce soir au Studio Hydro-Québec du Monument-National à 22 h ce soir.

vendredi 29 mai 2015

Plaza: la vie est un théâtre

La Plaza Côte-des-Neiges est sans conteste l’un des lieux les plus étonnants de la ville. (...) Nini Bélanger fait fi une fois de plus des codes théâtraux en proposant un déambulatoire hyperréaliste dans lequel « spectateurs » et « acteurs » perdent toute étiquette, omission faite de la pastille apposée sur notre vêtement, indiquant le nombre d’années (ou de mois dans certains cas) passées à Montréal.
Pour lire mes impressions, passez chez JEU...
Osez l'expérience demain ou dimanche à partir de 15 h.

lundi 25 mai 2015

Tout Artaud?!

Christian Lapointe est sur la scène de La Chapelle depuis samedi matin 7 h. Il serait sans doute plus juste d'écrire « vit sur la scène », car il y dort, y fait ses besoin, y procède à ses ablutions, y écoute de la musique, interagit avec le public. Une performance qui repousse les limites même du terme, mais surtout qui vise à faire entendre la parole d'Antonin Artaud. L'intégrale plus précisément (en 28 volumes chez Gallimard), si le corps du lecteur/acteur/metteur en scène le permet. 

Comment pourra-t-il encore transmettre les mots d'un autre quand cela fera quatre jours qu'il n'aura dormi que deux heures, ne se sera pas arrêté plus de quelques minutes à la fois, ressentira dans sa chair les limites de son humanité, de sa mortalité? Atteindra-t-il un stade de transcendance qui lui permettra de repousser - voir anéantir - ses limites?

La façon dont s'est naturellement formée une communauté autour de l'événement reste fascinante. On suit les progrès de sa lecture sur les réseaux sociaux, se réjouit de voir de plus en plus de doubles pages joncher le sol de la salle, ne peut que s'émouvoir du soutien que sa mère affiche publiquement, incitant tout un chacun à aller voir son fils, ne serait-ce que quelques instants. On signe son nom, on entre, on s'installe. D'autres en profiteront peut-être pour sortir. On dépose une fleur, un bouquet, en plastique, dessinée, en pot. Une façon de payer ses respects à l'interprète, de se recueillir une seconde aussi sur la tombe d'Artaud dont on ne connaît au fond que bien peu de choses. Le théâtre de la cruauté, oui mais encore... Pourtant, le concept reste d'une rare pertinence, en ce 21e siècle perclus de stimulations et de technologie, écho direct à ce qu'Artaud évoque comme « l’atmosphère asphyxiante dans laquelle nous vivons  ». 

Quand j'y ai fait un saut cet après-midi (une heure à peine, mais j'y retournerai), il a été question du rôle de l'artiste, du théâtre, de l'élite, de la frontière qui devrait être plus floue entre culture populaire et élitisme. Difficile de ne pas se sentir interpellé, que Lapointe nous le chuchote presque, nous le lise au micro ou nous offre une troublante superposition d'univers sonores, un des micros étant placé directement sur le ventilateur pendant un moment. Chacun réagira directement au texte, en fera au fond ce qu'il voudra. Pourtant, quelques minutes, plusieurs heures, il aura choisi de défier le temps, d'oublier les contraintes liées au spectacle (coût, durée, codes), de poser un geste gratuit de soutien, d'intérêt, de curiosité, d'amitié...

Quand on réalise la démesure du projet, de son impact indéniable sur Christian Lapointe - Comment traversera-t-il le tout? Qui sera-t-il devenu à la fin du périple? Comment cela influera-t-il sur sa vie créatrice ou personnelle? -, on réalise qu'il serait impensable de passer à côté.


mardi 27 mai 2014

Mellissa Larivière: de toutes les couleurs

Mellissa Larivière est l’une de ces femmes n’ayant pas froid aux yeux. Interprète, créatrice, elle est reconnue pour ses initiatives offrant une visibilité essentielle à la relève artistique, dont Zone Homa, festival qui, au fil des ans, a su rallier les publics de toutes allégeances. L’OFF.T.A lui a proposé une carte blanche qui s’est transformée au fil des discussions et des conversations en « soirée qui goûte le mauve », couleur préférée de la codirectrice du festival, Jasmine Catudal.
« C’est un beau cadeau que m’a offert Jasmine d’organiser une soirée où il y aurait plusieurs artistes aux tendances à la performance et au théâtre», explique Mellissa Larivière en entrevue. D’entrée de jeu, on a choisi d’ignorer les contraintes trop strictes du spectacle traditionnel ou le traitement cabaret. «Il y avait ce goût d’offrir un instantané, de présenter ces artistes, de laisser quelque chose. Nous trouvions que le mauve était un beau clin d’œil au kitsch, une couleur que les gens ne portent pas souvent. »
Pour lire le reste de cet article, passez chez Jeu...
La Soirée qui goûte le mauve se tient demain aux Écuries. Plus d'info ici...

vendredi 29 novembre 2013

Cheese: sourire pour ne pas pleurer?

À l’invitation de Katya Montaignac, Nicolas Cantin, reconnu pour ses chorégraphies minimalistes, rencontre Michèle Febvre, interprète majeure des années 1970 et 
Phjoto: Nicolas Cantin
1980, ayant prêté son corps à certains des plus grands. Deux générations, deux voix, mais pourtant une langue commune et un passé partagé, celui de l’immigration. Cantin choisit de révéler Febvre en paroles, en musique et en gestes (on pourrait parler ici d’antimouvement tellement ce dernier est contraint presque du début à la fin), en un instantané éloquent, qui se découvre doucement à travers une série de motifs, transmis par la voix ou le corps, trafiqués comme les autofictions, nous en apprenant autant sur le chorégraphe que sur son sujet comme tout portrait réussi.
« Est-ce que tu me fais confiance? » D’entrée de jeu, la question est posée par Febvre qui, pour la première fois de sa carrière, se sert de sa voix pour communiquer – avec beaucoup de justesse d’ailleurs. Elle peut aussi bien s’adresser au chorégraphe qu’à l’interprète ou au public, qui devra faire fi de certaines de ses attentes pour céder autrement au propos.
Pour lire le reste de ma critique, c'est ici...
Vous pouvez encore assister à ce laboratoire ce soir et demain à l'Usine C...

mercredi 14 août 2013

Athéna Blast: la vie, la vie!

 Une jeune femme vient de perdre une proche: sœur, amie, amante? Peu importe. Chaque deuil se veut à la fois unique et universel, mais surtout doit être transcendé, afin que de la douleur naisse un jour l'apaisement, que corps et cœur retrouvent un certain enthousiasme. Athéna Blast, présenté à la Zone Homa lundi soir, se lit comme un objet protéiforme, inclassable, entre danse, déambulatoire (le public se déplaçant sur les praticables au fil des tableaux) et performance participative.

On passe fort habilement par toute la gamme des émotions, de l'empathie quand on devient témoin de l'annonce à la douleur intense partagée, chacun des spectateurs (sauf peut-être les quelques enfants présents) ayant sans nul doute superposé à ce qu'ils voyaient le souvenir d'un ou plusieurs êtres chers disparus. L'expressivité des visages de la vingtaine de participantes traversait sans effort les barrières qui auraient pu être érigées, chacune proposant une déclinaison différente de la douleur mêlée d'incompréhension ressentie lorsque quelqu'une personne aimée meurt.

Difficile également d'oublier ce moment où les spectateurs ont traversé la salle en lignes assurées, l'éplorée touchant ici et là le visage, l'épaule de l'un ou l'autre, ou encore cette représentation des heures passées au salon funéraire, alors que parents et connaissances (ici, des membres du public) serrent ceux qui restent dans leurs bras. Sandwichs pas de croûte et verres de vin servis dans des coupelles en plastique complétaient le tableau d'un troublant réalisme, alors que certains étaient invités à écrire sur l'une des faces du « cercueil » (une boîte dans laquelle baignait littéralement la morte) recouvertes d'ardoise de tableau noir ce qu'ils souhaitaient réaliser avant de mourir. Si plusieurs rêvaient de voyager, un a mentionné la publication d'un livre, un autre inscrit un message à portée philosophique.


À partir de ce moment-là, le spectacle devient une célébration de la vie. Comme Jésus le troisième jour, la morte se relève, donnant le coup d'envoi à une fête endiablée, le public se mêlant aux danseuses pour sauter en chœur ou se glisser en souriant sous l'arche de bras tendus. Bâtons, bracelets et bandeaux lumineux sont alors remis dans la salle, certains se trémoussant avec une certaine réserve, d'autres se déhanchant avec une vigueur totalement assumée. On sort du spectacle l'âme lavée, le sourire aux lèvres, un bandeau Mickey dans la tignasse (pour moi) ou un bracelet lumineux à l'oreille (pour l'ami qui m'accompagnait), conscient que la vie reste précieuse et ce, même quand on peut avoir l'impression qu'elle nous crache au visage. Carpe diem!



TEASER / ATHENA BLAST / ZONE HOMA / 2013 from Le Monstre Sacré on Vimeo.

lundi 3 juin 2013

Farewell Montreal : avant de te dire adieu

Imaginez une fête à laquelle un copain vous aurait conviés. Vous ne connaissez pas les hôtes, Chad Dembski et Dustin Harvey. Vous savez tout au plus que le premier habite à Montréal, le second à Halifax. Vous avez peut-être mal noté l’heure ou l’adresse, avez été surpris par le déluge. Vous arrivez une fois qu’il ne reste que quelques invités. Des ballons rouges jonchent le sol, les rubans collés au plafond manquent un peu de vigueur. Plus personne ne danse. Les derniers fêtards se sont assis, autour d’une table ou sinon sur le tapis du salon. Vous vous joignez à eux, un peu incertain, pourtant confiant.

Vous regardez l’écran et apercevez Chad et Dustin vous faisant de grands signes d’au revoir. Vous ne pouvez vous empêcher de sourire,  vous imaginant les réflexions que se passent les passants. Et puis, le ton bascule. Une première question est posée, en musique. Comment dites-vous au revoir? Par une caresse, un baiser, une accolade? L’interrogation s’immisce en vous, doucement. Chad vous propose ensuite des enregistrements, réalisés aux quatre coins de la ville, boîtes noires qui contiennent des parcelles de vie montréalaise, qu’il dispose aux quatre points cardinaux. On se perd dans cette polyphonie de voix, qui finit par servir de trame de fond à un autre texte. « Why do you live where you live?» (Pourquoi habites-tu là où tu habites?)

Vous pouvez lire la suite de ma critique sur le site de la revue Jeu...

lundi 30 juillet 2012

Marina Abramovic: The Artist is Present

Certains livres semblent croiser votre route précisément au bon moment. Pourrait-on en dire autant d'un film, documentaire de surcroît? J'ai certainement eu cette impression samedi quand je suis sortie, complètement bouleversée, du visionnement de Marina Abramovic: The Artist is Present.

Le film suit l'artiste, alors qu'elle se prépare psychologiquement et physiquement pour ce qui se révélera sans doute le moment le plus significatif de sa carrière côté reconnaissance: une importante rétrospective de son œuvre présentée au Musem of Modern Art de New York, de mars à mai 2010. On la découvre à la fois euphorique et vaguement terrifiée, lors du tournage de clips de présentation de l'exposition. Pour celle que l'on considère la « grand-mère de la performance », à qui l'on doit nombre d'événements d'une rare puissance, elle y voit enfin la réponse à la question qu'on lui a posée si souvent au cours de sa carrière: « But why is this art? » (Mais pourquoi est-ce de l'art?)

Pendant qu'à un étage du musée, on présente des vidéos et que d'autres artistes reproduisent certaines de ses pièces les plus célèbres, elle s'installera, chaque jour, pendant trois mois, presque totalement immobile, dans ce qu'elle appellera le « carré de lumière », lieu de rencontre silencieuse dans lequel, un membre à la fois, le public est invité à la rejoindre, d'abord de l'autre côté d'une table, puis éventuellement, sans barrière. Aucune parole n'est permise, aucun geste vers l'artiste toléré (il faut voir combien les gardes de sécurité sont aux abois): tout passera par le regard. La performance envahit, se prolonge dans le quotidien, tant dans la vie de l'artiste que des participants ou témoins de ces troublants « dialogues d'énergie », geste artistique qui questionne, émeut, agresse, soulage tour à tour. Intercalées entre ces brèves rencontres, d'une intensité souvent fulgurante, les coréalisateurs reviennent sur la carrière de l'artiste, sur sa relation amoureuse avec Ulay (véritable coup au cœur, tant pour l'ancien couple que pour le spectateur, quand il s'assoit devant elle au musée), sur la nécessité pour Marina de toujours jouer, d'avoir un besoin viscéral de l'amour du public - de lui faire l'amour - pour se réaliser.

Je suis sortie de la salle incapable sur le coup de verbaliser ce que je venais de vivre, avec la sensation d'être totalement drainée et apaisée à la fois, par la puissance de son regard, son expressivité, la douleur qu'on lit en un instant sur le visage des gens qui s'assoient devant elle. Cela aurait pu être froid, clinique; au contraire, après une mise en contexte, l'émotion éclabousse, sans filtre ou presque. Le réalisateur Matthew Akers explique pourtant que, formé à l'université en peinture et en sculpture, il ne croyait pas alors au « performance art » et était très sceptique en acceptant de se joindre au projet. Pourrait-il transmettre le côté évanescent, délétère, d'un événement qui, par définition, ne peut être fixé dans l'instant et n'a pas besoin d'être documenté? Aucun doute dans mon esprit: le défi a été brillamment relevé.