lundi 1 février 2010

Lectures scolaires

Pour une fois qu'on parlait de littérature ailleurs qu'au dos d'un cahier quelconque, il fallait que je vous en glisse un mot... Un dossier fort intéressant a été consacré ce week-end aux lectures scolaires au secondaire et au Cégep dans La Presse. Doit-on s'entêter à faire lire de la « grande » littérature ou séduire les jeunes avec Harry Potter et Twilight? Une question aux multiples réponses, comme les choix de lectures que font les professeurs, selon les écoles fréquentées.

Des souvenirs de lectures imposées du secondaire? Un peu de tout... J'ai aussi bien lu Agatha Christie et Maurice Leblanc (L'île aux trente cercueils, que plusieurs de mes élèves lisent encore semble-t-il) que Barjavel (La nuit des temps, lu également l'année dernière par une ado de mon cercle), Alain-Fournier (Le Grand Meaulnes) ou Molière (L'avare). Côté littérature québécoise, je me souviens d'avoir détesté Agaguk de Thériault, apprécié Le fou de l'île de Leclerc et avoir été renversée par les extraits étudiés de L'homme rapaillé de Miron.

Je pose souvent la question à mes élèves: « Qu'est-ce que tu lis ces temps-ci? » La réponse est souvent très révélatrice. Oui, une quantité importante de jeunes filles ont lu les Twilight et une grande majorité de mes élèves a lu tous les Harry Potter. Mais encore? J'ai été atterrée d'apprendre qu'on faisait lire Marc Levy (Et si c'était vrai?, peut-être le titre le plus pertinent de l'auteur malgré tout) et L'alchimiste de Paulo Coehlo (les principales intéressées étaient ravies, soit dit en passant, et en parlaient avec enthousiasme), mais rassurée d'entendre aussi parler de La dame aux camélias de Dumas (qui a séduit totalement la jeune lectrice en question), La vie devant soi d'Ajar ou Le Horla de Maupassant (qui ne semble pas faire l'unanimité dans mon pool informel). Mais il faut sans doute se rappeler que, avant tout, « lire n'est pas un acte de consommation culturelle, c'est une conversation », comme l'affirme fort judicieusement Alain Finkielkraut...

Le dossier ici...
L'excellent billet de Rima Elkouri par là...

6 commentaires:

Adrienne a dit…

Hé oui! difficile question du choix de la "lecture imposée"! j'ai toujours adoré lire mais j'ai rarement apprécié les livres que je "devais" lire, c'est humain, sans doute ;-)
Et moi à mes propres élèves par exemple je leur fais lire des nouvelles de Maupassant, mais le best-seller absolu c'est Oscar et la dame rose :-)
petite note: mes élèves sont en français langue étrangère, c'est différent, bien sûr, comme enjeu.

Lucie a dit…

Oscar et la dame rose... c'est vrai que ça peut être sympa pour cette tranche d'âge. J'ai de loin préféré La part de l'autre mais je ne suis plus une ado (en tout cas, pas sur papier). ;-)

Effectivement, s'ils sont en langue seconde, le niveau ne peut pas être aussi relevé. Remarquable quand même qu'ils s'approprient Maupassant...

Adrienne a dit…

Maupassant, c'est difficile, c'est très éloigné de leur univers, donc difficile pour eux de s'identifier (et je crois qu'il faut un peu ça pour qu'ils apprécient)

Lucie a dit…

En tout cas, chapeau de choisir de ne pas niveler vers le bas et de leur proposer un tel défi!

Unknown a dit…

Bon bon bon, je viens juste de me rendre compte que j'ai un problème avec mon explorateur internet ... j'avais laissé un commentaire la semaine dernière mais il n'est pas passé ...

Je recommence donc :

Merci pour partager avec nous cet article que je trouve intéressant. D'autant plus intéressant qu'il me permet de comparer le système français de mon époque (qui a sûrement bien du changer) et le système québécois actuel. A mon époque, on nous imposait toutes nos lectures ... Si certaines ont été une vraie contrainte à lire (et soyons crue que j'ai détesté), d'autres se sont avérés être de gros coups de coeur et maintenant, je me plais à lire des oeuvres d'auteurs que j'ai découvert à l'école.

Cela dit, j'aime le concept d'avoir des listes de thèmes/genres/auteurs/époques à étudier et ensuite laisser l'élève choisir les livres dans ces catégories qu'il aimerait lire.
Cela permettrait peut-être à l'élève de se sentir un peu "libre" dans ses lectures ... et peut-être appércier un peu mieux une lecture "obligatoire"...
enfin ... peut-être ...

Lucie a dit…

Carine: ben, dis donc, vive la technologie, grrr!

C'est vrai qu'une liste semi-imposée pourrait être souhaitable mais cela impliquerait que les profs auraient lu tous les titres impliqués et, honnêtement, même si on prétend que ce sont des « purs et durs » qui adorent la littérature, je n'en suis pas entièrement convaincue. Certains y croient, mais d'autres sont plutôt du type à « vivre de leurs rentes » et c'est bien dommage.