dimanche 5 juin 2011

Le CMIM: qu'en reste-t-il?

Les candidats ont tous pris l'avion hier et retrouvent au moment où j'écris ces lignes leur famille, leurs amis, leur univers. L'atterrissage ne se fera peut-être pas sans heurt, surtout pour la reine de la fête, Beatrice Rana qui, après avoir hésité à tenter sa chance à Montréal, a remporté le Grand Prix de 30 000 $, le prix du public, le prix pour la meilleure interprétation de l’œuvre imposée, l'équivalent de 20 000 $ en développement de carrière et l'enregistrement d'un premier disque sous étiquette Analekta dans la prochaine année! Ça change pas le monde, sauf que...

J'admets volontiers qu'aujourd'hui, je refuse d'écouter toute partition dans laquelle le piano occuperait un rôle de premier plan. (Demain est un autre jour...) Lors du concert-gala déjà, vendredi soir, difficile de rester concentrée sur chaque note, sauf peut-être dans le Tchaïkovski de Beatrice Rana. À un certain moment, le cerveau n'en peut plus d'être autant stimulé.

Que retiendrais-je de l'édition, outre le talent fou de Beatrice et l'impression d'avoir assisté à une naissance? Plusieurs très beaux moments de piano: le magnifique Haydn d'Henry Kramer en quart de finale et son remarquable Troisième Scherzo de Chopin en demi-finale, l'architecture organique du Bach de Konstantin Semilakovs (malheureusement non retenu en demi-finale, une grande perte selon moi), la surprise de découvrir le jeune Canadien Lucas Porter, qu'on n'attendait pas (il a été intégré au concours à quelques jours d'avis) et qui a séduit, notamment lui aussi dans Haydn, le Scriabine de John Ho Won...

Mais il y a aussi les à-côtés qui font tout le charme des concours: un cours de maître magistral donné par Jean-Philippe Collard (quelle verve et quelle rigueur!) par exemple ou encore les discussions enflammées après les récitals des candidats. Jeunes et moins jeunes y allaient de leurs pronostics, avec un enthousiasme frisant parfois la monomanie. Et puis, dernière image peut-être, le sourire de cette dame blonde de la section des seconds violons de l'Orchestre métropolitain qui, lors des passages solistes en finale, écoutait avec une attention soutenue chaque note, le visage visiblement touché par ce qu'elle entendait. Quand la magie s'installe, tout peut arriver!

2 commentaires:

Unknown a dit…

Globalement positif donc?

Lucie a dit…

Oui, tout à fait... Je serai sans nul doute passablement moins enthousiaste l'année prochaine, rassure-toi!