dimanche 22 avril 2012

Alvin Ailey American Dance Theater

Je connais la compagnie depuis l'université, alors que je m'étais inscrite à un cours de danse moderne qui se donnait en plein centre-ville de Philadelphie. Je voyais les danseurs pour la cinquième fois sur scène hier, et pourtant, aucun sentiment de lassitude, même si la compagnie a présenté, comme souvent, Revelations, son œuvre phare, en clôture de programme. En entendant les voix riches des chœurs gospel, tout m'est revenu d'un seul coup, en une bouffée, souvenir puissant et doux à la fois.



Le programme jouait la carte de la polyvalence et comprenait, outre Revelations (créé en 1960), quatre numéros aux esthétiques entièrement différentes. Streams, aux lignes épurées, un des rares ballets d'Ailey sans argument m'a semblé curieusement daté (le ballet a été chorégraphié en 1970). Les trois chorégraphies de Robert Battle, directeur artistique de la compagnie depuis juillet 2011, étaient d'un tout autre acabit. In/Side, bouleversant solo sur une chanson Wild is the Wind de Nina Simone, se voulait en opposition à Takademe, solo ludique et athlétique transposant les sonorités de la langue indienne devenues onomatopées en gestes et déstructurant les rythmes de la danse Kathak (du sanscrit qui signifie « raconter une histoire »).

 

Pour six danseurs, porté par les sonorités viscérales des Tambours du Bronx et inspiré des années d'études des arts martiaux du chorégraphe, The Hunt jouait ensuite la carte de la virilité pure, entre brutalité, peur, défi, compagnonnage.


















La compagnie a certes démontré encore une fois que, plus de 50 ans après sa fondation, elle n'avait pas pris une seule ride. Dans ce monde de produits culturels jetables, cela relève de l'exploit.

1 commentaire:

Tête de Litote a dit…

J'ai assisté à la représentation de jeudi soir, c'était la première fois que je les voyais sur scène et j'ai été complètement subjuguée par leurs prouesses techniques et leurs mouvements précis et fluides... Tout plein d'émotions m'ont traversée, c'était une magnifique soirée !