dimanche 21 octobre 2012

Amour d'adolescence

Ne me cherchez pas, ne m'appelez pas, mercredi soir, peu avant 20 heures. Je vivrai sans aucun doute une attente fébrile, quelques minutes avant d'entendre pour la première fois en concert Murray Perahia, de retour à Montréal pour la première fois depuis 1988. On pourrait penser que je suis devenue légèrement blasée après toutes ces années, que je ne possède en rien le profil de la groupie (la plupart des grands de ce monde - hommes et femmes - que je vénère sont malheureusement morts), pourtant, j'admettrai ici que Perahia est un amour de jeunesse.

Je l'ai découvert à travers son enregistrement des concertos de Mendelssohn, avec l'Academy of St. Martin-in-the-Fields (orchestre mythique auquel il est maintenant associé) sous la direction du légendaire Neville Marriner. Comme je travaillais le concerto en sol mineur, mes parents m'avaient offert le LP. Certains pourraient considérer l’œuvre « mineure », mais quand on aborde le concerto de l'intérieur, impossible de penser une telle chose.

L'interprétation m'avait saisie, bien sûr, inspirée, frustrée peut-être (comment peut-on atteindre une telle perfection à 14 ou 15 ans?) et l'objet lui-même avait capté mon imaginaire. Il avait suffisamment traîné pour qu'un jour, je sorte une feuille de papier à dessin, mes bâtons de sanguine et que je reproduise la pochette de l'album (pas trop mal, m'a confirmé une photo de l'époque retrouvée il y a quelques jours).

Depuis, j'ai bien sûr suivi la carrière du pianiste, ai écouté avec plaisir son Mozart, possède plusieurs de ses enregistrements Bach, et continue d'admirer la façon dont il transmet l'architecture d'une œuvre (il reste un spécialiste de l'analyse schenkérienne) sans que la musicalité, la respiration, l'émotion soient jamais sacrifiées. Vous en doutez? Écoutez-le ici, dans Bach et Mendelssohn.

Caroline Rodgers de La Presse a eu le privilège de s'entretenir avec lui.  
« Avec les années, j'ai réfléchi plus profondément à la musique et je pense que mon jeu a changé. Alors si vous voulez vraiment savoir qui je suis, venez m'entendre. Cela vous en révèlera plus sur moi que je pourrais le faire avec des mots. »

On peut lire l'article ici...

4 commentaires:

Adrienne a dit…

aaahhh Perahia dans Mozart... nous avions toute la collection de vinyls... quels souvenirs!
bon concert, Lucie!

Lucie a dit…

Je t'amènerai avec moi en pensée :)

lewerentz a dit…

Quel bel article !
Ma soeur a un CD formidable de Perreira et Radu Lupu jouant, à 4 mains, du Schubert et du Mozart.
Bon concert !

Lucie a dit…

Ah oui, je connais bien cette version, magnifique, de la Fantaisie de Schubert. Quel couplage de rêve que ces deux interprètes!