vendredi 13 juin 2014

Derniers recueils de Louise Warren et José Acquelin

Les Éditions du passage produisent des objets magnifiques, reconnaissables entre tous, qui donnent l'illusion d'avoir été assemblés à la main. Il y a quelque temps, un lancement permettait de découvrir les dernières publications de Nicolas Lauzon (L'héritage du mouvement, son deuxième livre), ainsi que de Louise Warren et José Acquelin, deux auteurs que je fréquente depuis plusieurs années.

Photo: Lucie Renaud
Voir venir la patience de Louise Warren propose une poésie minimaliste, prolongement de son recueil précédent, Anthologie du présent. L'auteure laisse toute la place au lecteur pour s'immiscer entre les mots, y ajouter une deuxième ligne de sens, comme si les deux contemplaient un même paysage, y réagissaient de façon unique, complémentaires. À lire à voix haute pour suspendre le temps.

toucher ses peurs
en franchissant un seuil

en recollant les morceaux

Photo: Lucie Renaud
Anarchie de la lumière de José Acquelin est d'une toute autre eau. L'auteur nous livre ici une réflexion sur la société contemporaine aussi bien que sur le geste même de l'écriture.  
« Le poème est le don qui nous dérobe aux spoliations organisées de chaque société. Il déverrouille l’usure. Il fait périr le pourrissement, il fait voler en éclats les identités fausses. » 
À travers une série de textes en prose, aux frontières entre poésie et essai, Acquelin pose un regard dénué de toute complaisance, lucide, mais rarement vindicatif. L'homme d'expérience a appris à vivre avec ses semblables, mais aussi avec lui-même, ses doutes, son filtre d'émotions, ses acquis.
« C’est l’exil de notre étroitesse où l’on se démaquillerait de notre obsession de faire bonne figure pour, enfin, être libre de soi-même.Et ce n’est que justesse rendue à la nudité qui nous transfigure. »

Photo: Lucie Renaud
 Un livre que l'on voudra retrouver - et lire autrement - demain, dans six mois, trois ans...
Photo: Lucie Renaud
« La musique, celle qui évacue le langage, donc le vêtement, construit une passerelle, la seule apte à ne plus chercher à traduire verbeusement le silence, là où il n’y a plus d’arrière-monde ni d’après-monde. »
 

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