Ça y est, vous vous dites que je manque franchement d'originalité dans mes choix de titres. Peut-être avez-vous un peu raison. Avec la proximité favorisée par la blogoboule, j'ai fait toutes sortes de découvertes, certaines littéraires (plusieurs blogueurs littéraires sont franchement compulsifs et je n'arrive pas à saisir comment ils peuvent lire un bouquin par jour!), d'autres de vie (certains écrits secouent profondément, quand on accepte de se laisser toucher), d'autres musicaux.
Étant malheureusement devenue un tantinet blasée musicalement au fil des ans, je n'avais pas été sujette à un vent d'enthousiasme de ce côté-là depuis bien longtemps. Quand on reçoit des disques à commenter pour le boulot, parfois non sollicités, on finit par ne penser qu'en termes d'interprétations (si je ne suis pas séduite après dix secondes, j'aurai de la difficulté à accrocher après), de comparaisons (que je trouve la plupart du temps assez vides du sens, j'aime mieux me concentrer sur le point de vue des interprètes, sur la transmission du message que d'étaler mes connaissances discographiques à tout vent), de prise de son (j'admets que, là-dessus, je ne suis pas très maniaque). Bref, on oublie le simple plaisir d'écouter de la musique, juste comme ça, juste parce que.
En visitant des sites d’amis blogueurs, j’ai fait récemment toutes sortes de découvertes. Sébastien, en fan d’une ferveur exceptionnelle, m’a ainsi fait découvrir Esjbörn Svensson Trio, un groupe de jazz suédois, surprenant, qui se considère lui-même comme un groupe de pop. Avec ses sonorités uniques qui allient jazz aux grooves drum & bass, à certains éléments de musique électronique, rythmiques funky ou emprunts au rock et à la pop mais également à la musique classique européenne, E.S.T. possède un son bien à lui. Grand expérimentateur, les mélodies et les harmonisations du pianiste sont loin d’être prévisibles. Ayant épuisé tout ce qui se trouvait sur Youtube (pas tant de titres que ça, malheureusement), j’étais prête à plonger et à me procurer un disque! Après avoir épluché les bacs des disquaires spécialisés de la rue Sainte-Catherine, j’ai pu constater que seuls deux des disques du groupe, le dernier (Tuesday Wonderland) et un vieux live (daté de 1995) étaient disponibles ici. J’aurais souhaité me procurer Seven Days of Falling, qui comprend la pièce du même titre, que j’avais laissé s’immiscer en moi tout doucement mais qui n'est disponible que difficilement sur Internet.
Deux jours après, je flanchais et mettais la main sur Tuesday Wonderland, qui comprend notamment l’excellent Goldwrap.
Mais mon histoire ne s’arrête pas ici. Tant qu’à fouler le sol du temple de la musique, sur trois étages, j’ai fait un tour au département de la pop, domaine que j’avais fortement négligé au cours des dernières années. En visitant le site de Luzur, j’avais succombé doucement au charme de la voix de Feist. Au début, j’ai un peu souri (l’auteur semblait autant séduit par la beauté et la plastique de la chanteuse que par ses chansons) puis je me suis mise à fredonner sans raison My moon, my man, particulièrement contagieux (et un vidéo particulièrement bien conçu). La semaine suivante, j’entendais Feist dans un café, quelques jours après l’un de mes élèves adultes m’en parlait! Je me suis dit que ce devait être un signe et je me suis donc procurée Reminder, le dernier album de la chanteuse originaire de la Nouvelle-Écosse mais qui a grandi dans l’Ouest canadien avant de se fixer à Toronto.
Sur le même site, j’avais découvert deux jours avant The Postal Service, un groupe de la scène indépendante de la côte Ouest américaine, et leur chanson Such great heights. En me promenant sur Youtube (vous allez commencer à croire que je ne bosse jamais!), j’ai découvert d’autres titres du groupe (dont un remake complètement déjanté de Against all odds). En jetant un coup d’œil aux liens, j’ai appris que Ben Folds avait fait un cover (superbe) de la chanson. Je me suis alors rappelée combien j’avais écouté Forever and ever amen de Ben Folds Five (ici le lancinant Brick) et ai constaté que mon engouement pour le piano et la voix de Folds était intacte. J’ai donc décidé de rattraper le temps perdu et ai acheté deux albums, Rocking in the Suburbs et Supersunnyspeedgraphic… Sur le premier, je vous recommande particulièrement Still fighting it, une touchante ballade écrite pour son fils (qu'on voit dans le vidéo), The luckiest et Learn to live with what you are, dont le vidéo est particulièrement craquant.
Je vous rassure tout de suite, il n’y aura pas de troisième segment à ces xxx de mes amis. Je n’ai aucune intention de dévoiler vos noirs desseins ou vos aspirations les plus lumineuses. À moins que je ne parle de vos recettes? Mais non, je blague… Allez, je vous laisse, j'ai des disques à écouter!
4 commentaires:
Je ne dirai rien sur EST (j'en ai déjà trop dit), je ne dirai rien non plus sur Feist (j'avais adoré son premier album, je n'ai pas encore le dernier, mais ça viendra sans doute prochainement) et je ne parlerai que que "the Postal Service" : leur version de Against All Odds est éffectivement très belle. En plus j'adore cette chanson (je peux même passer des heures à la pianoter sur mon synthé minable, et même comme ça, elle me plait encore, c'est dire). Quand j'aurais plus de temps, je vais aller explorer le parcours de ces Postiers là. Et il faudra aussi que je vois Ben Folds, que je ne connais pas plus. En fait, il semble qu'après tavoir vidé ton porte-feuille chez les disquaires, tu souhaites entraîner tes amis dans la ruine. Enfin, bon, l'argent ne fait pas le bonheur... alors que la musique, si.
j'ai beaucoup apprécié e.s.t moi aussi. une belle découverte (j'avoue que mes connaissances en matière de jazz sont insuffisantes.) c'est original et accessible en même temps.
merci pour cette découverte...
Très belle découverte que le trio EST...une sonorité unique, originale. Mon ami M. avec qui j'en ai fait l'écoute entendait le "Köln Konzert" de Keith Jarrett, et certaines réminiscences de la guitare de Jimi Hendrix...Merci!
Je viens de me faire une petite séance "postal service" sur Youtube. C'est léger, doux, très agréable. On ressent quelques petits échos d'OMD, non ? En écrivant ce post, je me suis mis Ben Folds ("Tiny Dancer"). Est-ce l'association piano/lunettes, mais cela me rappelle un certain Reginald... Je continue ma découverte...
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